Porsche Boxster 2014: Est-elle meilleure que la 911?

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par Jacques Duval

Plusieurs se posent la question sans pourtant ne jamais oser la formuler noir sur blanc. La Porsche Boxster est-elle une meilleure voiture sport que sa réputée grande sœur, la 911? Voilà une interrogation dont la réponse se doit d’être nuancée. Sur le strict plan sportif, il est certain que le populaire roadster à moteur central est un cran au-dessus de la 911 dont le moteur arrière a toujours été un boulet au pied que les ingénieurs de Porsche auraient souhaité éliminer, n’eût été une tradition immuable dictée par les fanatiques de la marque allemande.

Déjà que l’on a réussi à leur faire avaler l’abandon des moteurs à refroidissement par air, il ne fallait pas pousser grand-mère dans les orties. Bref, ce n’est pas demain la veille que la 911 renoncera à son moteur arrière. Pour sûr, les ingénieurs ont planché très fort afin de diminuer l’effet de pendule du moteur arrière et le survirage brutal des anciennes 911 a été ramené à un niveau beaucoup plus sécuritaire. Mais, il reste que la 911, sur un parcours sinueux, ne sera jamais une Boxster. Cette dernière a fait peau neuve l’an passé même si cela ne saute pas aux yeux de l’automobiliste non averti. Plus belle, moins belle? L’opinion semble pencher vers la première option quoique l’on puisse s’interroger sur la large échancrure latérale qui alourdit la ligne, autrefois plus svelte.

Simple ou double embrayage

La dernière Boxster a gagné en puissance, mais encore là, son constructeur serait mal venu d’ajouter à la supériorité de son moteur central les quelques chevaux supplémentaires qui lui permettraient de faire courber l’échine à la 911. Même qu’en version de base, la puissance de 265 chevaux parait un peu timide en plus d’être lente à se manifester avec la boite PDK robotisée à double embrayage. Cette transmission à 7 rapports (une boite manuelle 6 vitesses est aussi offerte) semble taillée sur mesure pour une conduite sportive, mais est plus agréable en mode automatique pour une utilisation courante. Son fonctionnement est moins brusque, gage d’un confort accru. Malgré les promesses de l’usine, je n’ai pu tirer un meilleur chrono que 6,2 secondes entre 0 et 100 km/h avec la voiture mise à l’essai, une performance que beaucoup de voitures très ordinaires sont en mesure d’égaler, sinon de battre. Heureusement que l’on peut retirer quelques dividendes au passage à la pompe où la consommation se limite à une moyenne de seulement 7,8 litres aux 100 km.  

L’agrément de conduite de la moins chère des Boxster est indéniable, mais le surplus de puissance de la version S vous fait comprendre rapidement pourquoi celle-ci est la plus populaire, autant sur le marché de la voiture neuve que d’occasion. Il est d’ailleurs inouï de constater que 50 chevaux peuvent faire une telle différence. La constatation est simple : pour vraiment savourer les qualités dynamiques de cette Porsche, il faudra aligner les 13 000 $ supplémentaires que commande la version S. C’est beaucoup d’argent, sans compter que la marque allemande facture ses options à des tarifs plutôt exorbitants.  

L’équilibre de la Boxster transforme le premier venu en un véritable artiste du volant. Les freins sont toujours au rendez-vous après une utilisation rigoureuse et la direction brille de rapidité et de précision. Étonnamment, on note une sensibilité au vent latéral qui exige quelques corrections lors de fortes bourrasques.

Et le reste

À l’intérieur, les sièges sont conçus pour un bon maintien en virage et l’exigüité de l’habitacle n’est pas incommodante à moins de souffrir d’un sérieux embonpoint.

L’ergonomie n’est cependant pas à l’abri des critiques en raison, principalement, de la multitude de boutons qui oblige à contourner le levier de vitesses pour les atteindre. Les commandes pour l’enlèvement ou la remise en place de la capote ainsi que le bouton de réglage de la suspension sont, par contre, plus facilement accessibles. Toutefois, Porsche n’a pas encore trouvé une façon plus élégante d’incorporer les porte-gobelets au tableau de bord. On regrettera aussi que l’on n’ait pas prévu un plus grand nombre d’espaces de rangement. En revanche, la Boxster est l’une des voitures de sport les plus pratiques de sa catégorie en offrant l’exclusivité de deux coffres à bagages, l’un à l’avant et l’autre à l’arrière. Il est d’ailleurs assez étonnant de constater le nombre de valises et d’objets divers que l’on peut transporter dans une aussi petite voiture. Il suffit de faire preuve d’un peu d’imagination et le tour est joué.

Pour répondre plus clairement à la question du début, il est incontestable que la Boxster (tout comme sa cousine, la Cayman) est une meilleure voiture de sport que la légendaire 911. Que ce roadster soit en plus le modèle le moins cher de la gamme Porsche ajoute à sa désirabilité. Certains le verront comme la Porsche des moins riches, mais c’est en réalité celle des amateurs avertis. Et la S décuple le plaisir. 

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