Nissan Quest 2014: Et dire qu'ils font aussi la GT-R...

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par Alain Morin

Même si le marché de la fourgonnette n’est plus ce qu’il était, il n’en demeure pas moins qu’il a généré près de 80 000 ventes en 2012 au Canada… Sauf que 65 % de ces ventes étaient attribuables à la Dodge Grand Caravan. Une fois que Honda et Toyota furent passés par là, récoltant 27 % des ventes, il ne restait que des miettes aux autres. La Quest, bien toute nouvelle en 2012, ne s’est écoulée qu’à 668 exemplaires…

Nissan, on l’a dit et répété maintes fois, ne fait jamais rien comme les autres. Son dernier exemple dans le domaine de la bizarrerie (il y en aura d’autres, ne vous inquiétez pas) est la Quest. Trahie à la fois par son passé (la génération précédente n’était pas très bonne) et par ses lignes pour le moins différentes, la Quest doit se contenter d’un rôle de figuration.

Des gouts et des couleurs on ne discute pas

Comme disent les chiropraticiens, des cous et des douleurs on ne discute pas, nous ferons donc de même du physique de la Quest. On aime ou on n’aime pas. Le tableau de bord, par contre, fait davantage l’unanimité. Il est nettement plus traditionnel que le reste tout en étant fort esthétique et généralement ergonomique. J’écris « généralement » parce que certaines commandes du système audio sont bloquées par le levier de vitesses positionné sur le tableau de bord. Aussi, et curieusement, certains commutateurs (comme celui des sièges chauffants) semblent provenir d’une Sentra 1990. Encore plus curieusement, alors que Nissan trouve le moyen de créer, dans ses voitures compactes, des coffres à gants dans lesquels on peut pratiquement insérer des skis, celui de la Quest, pourtant un immense véhicule, est très petit! Dans la colonne des plus, soulignons la qualité relevée de la finition et des matériaux.

Les sièges avant sont très confortables, même pour un voyage de près de trois heures sans aucun arrêt. Idem pour les deux places de la deuxième rangée. Mais pas « idem » pour ceux de la troisième rangée qui ne sont pas très invitants. Avec un style extérieur sans doute dicté par celui d’une boite à chaussures, on s’attend à un habitacle immense. Ce n’est pas le cas. Même que le coffre est l’un des plus petits de la catégorie. Si, au moins, on pouvait remiser les sièges dans le plancher, à la manière du Stow’n Go de Dodge/Chrysler. Ou si Nissan proposait une version huit places comme le font Honda et Toyota… Mais non. Heureusement, le bac de chargement sous le plancher du coffre est fort pratique.
D’ailleurs, question polyvalence, la Quest est à la traine par rapport aux autres, autant au niveau des espaces de rangement que des configurations possibles. Par exemple, on aimerait que la console centrale, entre les sièges avant, s’enlève pour faciliter le passage vers l’arrière, comme dans la Honda Odyssey. D’un autre côté, plusieurs personnes qui ont eu affaire à nos différentes Quest d’essai depuis deux ans ont toutes été surprises du peu de dégagement que les portières latérales coulissantes offraient aux gens désirant prendre place à l’intérieur.

Une CVT dans une fourgonnette?

Côté mécanique, la Quest est mue par le même V6 de 3,5 litres qui équipe plusieurs autres Nissan. Ce moteur est amplement puissant pour entrainer prestement les quelque 2 000 kilos du véhicule sans coup férir. Fait plutôt inusité (chez Nissan, on n’en est toutefois pas à un détail inusité près…), la transmission est une CVT. Bien que son comportement soit un peu différent d’une boite automatique conventionnelle, je n’y ai vu que du feu. Certes, les accélérations sont un tantinet plus bruyantes que normalement mais à une vitesse de croisière ou en accélération légère, bien des gens ne se rendront même pas compte que ça ne travaille pas comme d’habitude en dessous. On est loin, très loin, de la CVT de la Sentra ou, pire, de la Versa. En passant, la Quest peut remorquer jusqu’à 1 588 kilos (3 500 livres) tout comme ses « consœurs » des autres constructeurs.

Lors de la semaine d’essai passée avec la plus récente Quest, nous avons obtenu une moyenne de 12,0 L/100 km, selon l’ordinateur de bord, 14,3 d’après nos calculs (63,65 litres pour 444 km). Aurions-nous droit à un ordinateur un peu trop optimiste? Est-ce que le journaliste qui avait le véhicule avant moi a brulé une dizaine de litres avant de me remettre le véhicule? Je sais que ça ne se fait jamais entre collègues… c’est sûrement un oubli de sa part.

S’il est une chose que les ingénieurs ont oublié quand ils ont conçu la Quest, c’est l’agrément de conduite. Certes, la direction procure un retour d’information presque décent malgré sa légèreté et son manque de précision. Certes, les suspensions sont calibrées pour offrir le plus grand confort possible aux occupants et c’est réussi. Pas besoin de vous faire un dessin pour comprendre que, inversement, le comportement routier n’est pas très sportif. En courbe, ça penche passablement, et en situation de freinage d’urgence, l’avant plonge plus que la moyenne. Parlant de freinage d’urgence : comme beaucoup de voitures dotées d’une boite CVT, l’accélération après un arrêt de type panique est très lente, comme s’il fallait que la transmission se « remette à zéro ». Les produits Subaru ont ce comportement mais de façon encore plus marquée.

Dans un marché dicté par la conformité, Nissan n’en fait souvent qu’à sa tête. Heureusement dans certains cas, malheureusement dans d’autres. À vous de juger si la Quest fait partie des cas heureux ou malheureux.

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