Mercedes-Benz Classe G 2014: L’apocalypse et le facteur bling

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par Gabriel Gélinas

Le choix d’un Classe G de Mercedes-Benz signifie que : A) Vous êtes mégariche et fin prêt pour l’arrivée des zombies et la fin du monde, B) Vous êtes un scheik ou un émir ayant un accès direct à vos propres puits de pétrole, C) Vous êtes une vedette de hip-hop en manque d’attention ou un oligarque russe aux fréquentations douteuses. On blague, mais à peine…

Véritable anachronisme automobile, le Geländewagen de Mercedes-Benz est très similaire au défunt Hummer puisque la vocation première de ces deux véhicules était d’assurer la mobilité des forces armées sur tous types de terrain. Ce n’est que par la suite que des versions « civiles » ont été développées pour une commercialisation étendue au grand public. Aussi aérodynamique qu’un entrepôt, le G-Wagen a conservé son allure de baroudeur à toute épreuve même si de légères modifications y ont été apportées au cours des années, histoire d’assurer un plus grand confort à une clientèle bien nantie. Dès le premier contact, on ne peut s’empêcher de sourire à l’idée de conduire ce véhicule dont la physionomie en fait presque un cartoon, surtout dans le cas du G63 AMG qui est équipé de sorties d’échappement sur le côté. Chaque fois que l’on ouvre une des portières au moyen d’un vrai bouton-poussoir et que l’on entend un « schlonk » aussi autoritaire que germanique quand on les referme, c’est un véritable retour dans le passé.

Un effet de dissonance cognitive

L’an dernier, les G550 et G63 AMG (les deux seules versions commercialisées chez nous) ont subi de subtiles retouches avec l’adoption de phares de jour de type DEL, d’un écran intégré au tableau de bord, et de nouveaux sièges. Le contraste entre le style utilitaire du véhicule et les nombreuses touches de luxe retrouvées dans l’habitacle produit un véritable effet de dissonance cognitive, surtout dans le cas des modèles équipés de l’option Designo avec sièges capitonnés en cuir deux tons. La modernité est assurée par l’intégration de toutes les fonctionnalités qui sont le propre des véhicules de la marque.

Des aptitudes inouïes en conduite hors route

En raison de ses origines militaires, le G-Wagen fait preuve d’aptitudes exceptionnelles pour la conduite hors route. Son châssis de type échelle est extrêmement rigide, la garde au sol est élevée, les porte-à-faux sont très courts, par conséquent, le véhicule est en mesure de gravir ou de descendre une pente de 45 degrés, et il est équipé de trois différentiels, localisés respectivement à l’avant, à l’arrière et au centre, et tous sont verrouillables. Lors d’un essai dans les Alpes françaises, le G550 a clairement fait la démonstration de son impressionnante supériorité, ce qui nous amène à dire que, de tous les utilitaires de luxe, le G-Wagen est celui qui est le plus apte à affronter les pires conditions de terrain, même si la très grande majorité des acheteurs ne sont pas, à priori, des adeptes du franchissement extrême.

Sur la route, le G-Wagen présente les défauts de ses qualités. Primo, son centre de gravité est extrêmement élevé. Secundo, la direction est à circulation de billes, et non à crémaillère, une caractéristique  idéale pour la conduite hors –route, mais loin de l’être lors de la conduite sur bitume puisqu’elle est très lente et qu’elle présente un vague flou au centre qui entraine une tenue de cap plutôt aléatoire. Tertio, le poids est supérieur à 2 500 kilos, ce qui en fait un véritable poids lourd même si son gabarit demeure relativement compact pour cette catégorie. Heureusement, les G-Wagen sont équipés de tous les systèmes d’aides électroniques au pilotage et ceux-ci sont mis à contribution lorsque l’on décide d’enfiler une série de virages à vitesse élevée.

En bas de gamme, si l’on peut s’exprimer ainsi, on retrouve le G550 animé par un V8 de 382 chevaux et 391 livres-pied de couple, permettant de faire le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure en 6,1 secondes. Le modèle G63 AMG ajoute deux turbocompresseurs au V8, la puissance et le couple étant respectivement chiffrés à 536 chevaux et 560 livres-pied. Délirant. C’est le mot qui exprime le mieux la conduite du G63 AMG qui affiche un chrono de 5,4 secondes sur le 0-100 kilomètres/heure, ce qui le rend aussi rapide en accélération franche que bien des sportives avec, en prime, une trame sonore plus qu’inspirante lorsque le moteur est à pleine charge. Pour la consommation, on repassera puisque la moyenne enregistrée était supérieure à 20 litres aux 100 kilomètres.

Sur d’autres marchés, Mercedes-Benz propose également deux autres versions du G-Wagen qui frisent l’absurde, soit le G65 AMG qui est animé par un V12 biturbo de 612 chevaux ainsi qu’un modèle cabriolet à deux portes. Il faut aussi souligner le fait qu’à l’échelle mondiale, la très grande majorité des acheteurs choisissent les versions AMG. Pour Mercedes-Benz, le G-Wagen est devenu extrêmement rentable puisque son terrain de jeu de prédilection est passé de l’Annapurna à Rodeo Drive, et il ne semble pas prêt de disparaitre du paysage automobile même si ses origines remontent à une autre époque.

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