Lexus IS 2014: À l'assaut de la muraille allemande
Bien que Lexus ait été la marque dominante dans le segment des voitures de luxe au cours des dernières décennies, la division haut de gamme de Toyota a toujours été à la traine dans la catégorie très profitable des berlines sport. Un premier effort pour s’immiscer dans ce créneau avec la IS-F n’a pas donné les résultats escomptés. Plus chère et plus étoffée que ses concurrentes, elle visait les modèles les plus pointus du groupe, soit les BMW M3, Audi RS ou Mercedes AMG. Or, ce n’est pas là qu’est le gros de la clientèle qui se trouve plutôt à l’étage au-dessous dans le département des Série 3, A4 et Classe C.
C’est ce marché en pleine croissance que Lexus se doit de courtiser. Le défi est de taille pour la simple raison qu’il consiste à percer un marché où l’industrie allemande exerce une véritable domination. La marque japonaise se voit donc confrontée à cette muraille, qu’elle prend le pari d’escalader avec sa nouvelle IS.
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Des prototypes aux premiers modèles de série, du circuit du Nürburgring à la route, cette IS a fait l’objet d’une intense période de mise au point. Le produit définitif a évidemment l’avantage d’être le plus récent de sa catégorie, ce qui lui confère une avance sur la concurrence. Ainsi, en conduite sur un circuit du Texas, la IS a fait mal paraitre ses rivales présentes ce jour-là, une BMW série 3 et une Mercedes C 300. La BMW, surtout, a été une telle déception que l’on peut honnêtement se demander ce qui lui vaut une telle réputation. Puissante, certes, mais combien empotée dans les virages. Même la Mercedes plus axée sur le confort lui a ravi la seconde place dans ce comparatif improvisé.
Un vrai pensum
La IS 350 F Sport, quant à elle, a séduit tout le monde par sa rectitude en virage et par son agréable mélange de confort et de sportivité. Pour sa part, la IS 250, essayée surtout sur la route, ne s’est pas montrée aussi joueuse que la 350. Son handicap moteur semble lui barrer la route du podium. Décrire tous les efforts engagés par Lexus pour détailler l’élaboration de ce nouveau modèle équivaudrait à un vrai pensum tellement la documentation à ce sujet est volumineuse. Bref, rien n’a été laissé au hasard pour que les IS soient en mesure de rejoindre, sinon de dépasser leurs rivales. D’ailleurs, l’ingénieur chargé du projet, Junichi Furuyama fait régulièrement de la course automobile et connait toutes les subtilités d’une berline sport.
C’est ce qui l’a poussé par exemple à abaisser la position de conduite de 2 cm et d’adopter un volant semblable à celui de l’exotique LFA pour que le conducteur ait le sentiment d’être aux commandes d’une voiture sport. Même l’instrumentation s’inspire de celle de la LFA avec ses informations qui défilent latéralement.
Entre la traction intégrale, la propulsion, les transmissions à 6 ou 8 rapports, les moteurs et la nouvelle série F, la gamme IS 2014 ne regroupe pas moins de 22 versions. La plus divertissante est sans conteste la IS 350 Sport qui laisse de côté la traction intégrale pour mettre l’accent sur la sportivité d’une suspension réglable de 4 façons différentes : Éco, Normal, Sport, Sport + et Hiver dans les versions AWD.
Spacieuse et sportive
À elle seule, l’option F réunit une calandre plus foncée, des jantes de 18 pouces, une suspension dynamisée, des sièges exclusifs et quelques autres ajouts. La poursuite du plaisir de conduire est passée aussi par un châssis rendu plus rigide par l’usage de 25 mètres d’adhésifs pour mieux joindre les panneaux de la carrosserie.
La IS 250 fait appel à un V6 2,5 litres dont les 204 ch. ne sont pas suffisants à mon avis pour lui donner accès au petit cercle des berlines sport. En dépit du mode séquentiel de sa transmission à 6 rapports, elle traine un peu la patte devant la 350 et ses 102 ch de plus. En revanche, ceux qui opteront pour ce modèle par souci d’économie seront ravis d’y trouver des places arrière d’une habitabilité bien supérieure à celle de la concurrence ainsi qu’un coffre de bonne capacité. Et cela malgré des dimensions extérieures très voisines. Seul mon passager avant s’est plaint d’un manque d’espace en raison de la bonne largeur de la console centrale. Quel que soit le modèle, la finition répond aux normes habituelles de Lexus et, surprise, la visibilité est excellente avec, en boni, la détection de la circulation transversale.
La 350 propose ces mêmes standards de qualité en y ajoutant un silence de roulement qui donne l’impression de voyager dans une voiture hybride. Même les clignotants sont d’une discrétion telle que l’on oublie quelquefois de les arrêter. Heureusement qu’un générateur de son d’admission donne de belles modulations au moteur à certains moments. La direction se distingue par sa rapidité tandis que le freinage a survécu brillamment à plusieurs arrêts consécutifs sur piste. La transmission Direct Shift à 8 rapports m’a toutefois semblé un peu lente à se mettre en train et cela en dépit d’un temps de 0,2 seconde promis par les ingénieurs de Lexus lors des rétrogradations. Avec ses 306 ch, le 3,5 possède suffisamment d’ardeur pour signer le 0-100 km/h en 5,8 secondes, contre 8 secondes avec le petit V6.
Que dire de plus sur ces nouvelles IS 2014, sinon que la 350, surtout, est parfaitement apte à venir jouer les troubles fête dans le populaire créneau des berlines de sport compactes? Le fait que l’excellence Lexus ne soit plus confinée au luxe, au confort et à la fiabilité devrait faire réfléchir les acheteurs.