Nissan LEAF 2014: Messieurs, nous pouvons l'améliorer!
Les plus âgés d’entre nous se souviendront sûrement de L’homme de 6 millions. À la suite de l’accident qui a pratiquement couté la vie à Steve Austin, le personnel médical prend la décision de le reconstruire et de l’améliorer. Le thème de cette émission pourrait très bien s’appliquer à cette nouvelle Leaf qui semble être passée par le même processus…
« Messieurs, nous pouvons l'améliorer, nous en avons la possibilité technique. Nous sommes capables de donner naissance à une meilleure voiture électrique. La Leaf 2014 deviendra cette voiture. Elle sera supérieure à ce qu'elle était avant les modifications. Plus légère, plus autonome et plus rapide à recharger, en un mot, la meilleure. »
- À lire aussi: Rappels pour la Nissan Leaf
- À lire aussi: Sparky : le El Camino électrique
Et c’est effectivement une version améliorée de la Leaf que Nissan a présentée au dernier Salon de l’automobile de Genève. Parmi les nouveautés, on note une meilleure autonomie, plus d’espace intérieur, un temps de charge réduit, plus d’équipements, un aérodynamisme raffiné et un processus de fabrication plus consciencieux de l’environnement. Nissan prend bien soin de mentionner que malgré un aspect similaire, les ingénieurs ont apporté de nombreuses améliorations à cette nouvelle Leaf.
Au cœur même de la machine
L’amélioration la plus notable de cette Leaf 2014 se situe au niveau de la mécanique. Un nouveau module d’entrainement électrique intègre maintenant en un seul bloc les trois éléments essentiels, soit le moteur, l’inverseur et le convertisseur, ce qui réduit considérablement le volume occupé dans le coffre en plus de délester la Leaf de quelque 34 kg.
La reconfiguration de la mécanique a également permis d’améliorer les performances électriques. La gestion de la puissance disponible s’effectue plus efficacement puisqu’elle bénéficie d’un nouveau module de chauffage intérieur, de batteries de plus grande capacité et d’un système de freinage régénératif révisé doté d’un mode « B », permettant de récupérer davantage d’énergie. Tout ceci dans le but de réduire la consommation d’électricité. Sur le modèle 2012, on nous faisait miroiter une autonomie de 160 km en pleine charge alors que la nouvelle Leaf promet de livrer tout près de 200 km, selon les conditions.
Outre la mécanique, Nissan s’est attardé à un autre problème de taille, le temps de recharge et l’autonomie limitée, lesquels représentent les deux seuls vrais désagréments de la Leaf. C’est pourquoi Nissan offre en option un nouveau système qui permet de réduire de moitié le temps de charge en le faisant passer de 8 à 4 heures (sur borne à haute tension). Parions que la prochaine étape sera l’ajout d’un système de charge sans fil, par induction, qui ne demandera que de garer la voiture au-dessus du tapis de charge pour que les batteries se rechargent toutes seules!
Conduite apaisante
L’expérience de conduite d’une voiture totalement électrique est fascinante et prendre le volant de la Leaf rend un peu nerveux au début. Sur la simple pression d’un bouton, la voiture est immédiatement prête à rouler. Un petit levier permet ensuite de passer en mode D. Mais contrairement aux véhicules traditionnels à moteur thermique, la Leaf n’émet aucun son lorsque son moteur est démarré. Et c’est ce qui impressionne le plus, l’absence de son!
Sur la route, la Leaf se conduit comme toutes les autres voitures. Elle répond rapidement grâce au couple très généreux que produisent les mécaniques électriques. Les accélérations et les reprises s’avèrent tout à fait suffisantes et rivalisent avantageusement avec celles des moteurs à essence, tout comme la tenue de route qui se compare à celle de la Versa. La position des batteries, sous le plancher, permet par contre d’obtenir un centre de gravité plus bas, ce qui se traduit par une excellente maniabilité.
Dans l’habitacle, rien ne laisse présager que l’on se trouve au volant d’une voiture totalement électrique. Les sièges offrent un bon confort mais manquent de support, ce qui n’est cependant pas une obligation étant donné la vocation du véhicule. L’immense écran tactile de la console centrale permet d’afficher l’information nécessaire, autant pour le système électrique que pour la climatisation et le système audio. La direction mériterait un peu plus de fermeté mais on s’y habitue vite.
Même si la Leaf impressionne, la pionnière des voitures électriques a subi les foudres de plusieurs journalistes, principalement virulents à l’endroit de l’autonomie limitée et souvent aléatoire de la voiture tout électrique. Il est vrai qu’elle ne peut rouler que 150 km avec une pleine charge en conditions idéales, que son autonomie baisse rapidement si certains accessoires sont utilisés, qu’il faut la brancher un minimum de 8 heures sur 220V pour pouvoir la remettre en service et que les bornes de recharges publiques ne sont pas nombreuses. Mais on oublie souvent l’essentiel : la voiture n’émet aucun gaz carbonique et ne consomme pas une seule goutte d’essence!
La Leaf pourrait facilement devenir la voiture parfaite. Elle propose une technologie de pointe améliorée en plus d’avoir un style traditionnel. Mais son prix n’est pas à la portée de tous et son empreinte écologique n’est pas sans tache. La production des batteries ainsi que le recyclage en fin de vie amènent de nombreux questionnements au niveau environnemental. Malgré tout, il s’avère extrêmement agréable de ne pas avoir à faire le plein d’essence, surtout lorsque le litre frôle 1,50 $...