Mazda Mazda5 2014: Quand on n'avance pas...
Tout le monde le sait quand on n'avance pas, on recule. Surtout quand la concurrence passe à la vitesse Grand V (à ce sujet, lisez notre texte sur la nouvelle Kia Rondo...). Si elle demeure une proposition sensée, notamment parce qu'elle est la seule « monospace » compacte à proposer des portières coulissantes, la Mazda5 aurait quand même besoin d'avancer vers la modernité et d’offrir plus d'équipements.
Bon, je vous entends décrier les portières coulissantes... Vrai que celles-ci font péjorativement minivan et c'est sans doute pourquoi les principaux concurrents de la catégorie – Chevrolet Orlando, Dodge Journey et Kia Rondo – proposent l'ouverture traditionnelle. Mais parlez-en à des parents : en stationnement, avec jeunes enfants et paquets, des portières coulissantes, non seulement c’est pratique, mais c'est quasi essentiel. Un bon point, donc, pour la Mazda5. Ne resterait plus qu'à offrir l'ouverture électrique et l'affaire serait ketchup.
Autre bon point pour la fourgonnette : dans une industrie qui s'éloigne de plus en plus de la boite manuelle (snif...), la Mazda5 conserve la sienne (de six rapports). Et nous vous dirons plus loin que c'est avec cette transmission que le véhicule est le plus agréable à piloter (rappelons que la Mazda5 est assemblée sur la plateforme de la Mazda3, une compacte aux tendances athlétiques, s’il en est une.) Jusqu'à l'an dernier, on pouvait dire qu'avec sa boite manuelle, la Mazda5 était l'exception de la catégorie, mais la Kia Rondo 2014 s'offre désormais, elle aussi, avec la boite manuelle.
Encore des bons points pour la Mazda5? Les entrées et sorties sont facilitées par une basse garde au sol et généreux est le dégagement accordé aux six occupants (mais malheureusement pas sept, contrairement aux concurrents). Oh, notre gabarit de taille moyenne considère les places en 3e rangée de la Mazda5 comme étant les plus confortables du segment.
La polyvalence est également de mise, avec un très raisonnable 426 litres de rangement lorsque la dernière banquette est rabattue (50/50). Et parce qu'elle est à peine plus longue que la Mazda3, la 5 a l'avantage de se glisser aisément dans la circulation. Merci à une excellente (et même étonnante) visibilité tout autour qui assure aussi des manœuvres faciles en stationnement.
À quand le SkyActiv?
Sous le capot se loge encore le bon vieux quatre cylindres de 2,5 litres, pour 157 chevaux. Mais cette puissance, on la voudrait plus déliée lors des dépassements ou en montée ou lorsque le véhicule est rempli au maximum. Après tout, 157 chevaux, c'est une dizaine, voire une vingtaine de chevaux de moins versus la concurrence.
L’optionnelle boite automatique (qui n'a toujours que cinq rapports) se fait douce et bien étagée et oui, elle a le mérite du mode manuel, ce qui en théorie permet de mieux transiger la petite vigueur. Sauf qu'en pratique, on s’en sert très peu. En effet, il exige qu'on bataille avec un levier peu agréable à faire zigzaguer dans la grille et, du coup, on abandonne vite la pratique. Nous avons nettement préféré la boite manuelle qui, avec son levier monté en podium, propose des passages courts et instinctifs, avec juste la bonne résistance pour faire croire à un peu de sportivité.
La suspension, avec ses multibras à l’arrière, se fait meilleure porteuse qu'une poutre de torsion (dont doivent se contenter les Kia Rondo et Chevrolet Orlando). Ceci dit, la Mazda5 demeure quand même une fourgonnette dans son comportement routier, et on serait fou de l'oublier.
Côté consommation, nous avons enregistré sur l'autoroute 7,8 L/100 km (boite automatique), ce qui n'est pas extraordinaire. À quand une application SkyActiv pour la Mazda5, qui viendrait positivement jouer avec les ajustements de motorisation, mais aussi retrancher un peu de poids? C'est que la 5 pèse, selon les variantes, jusqu'à 100 kg de plus que la nouvelle Kia Rondo. Et tout le monde sait que le poids, c'est l'ennemi de la consommation...
En manque de...
Dans l'habitacle de la Mazda5, tout est à sa place, mais le coup d'oeil en est un sobre – trop sombre, diront certains. Le tableau de bord, désespérément noir, est parsemé de commandes trop semblables pour être aisément reconnaissables et la mince ligne de renseignements, située au pied du parebrise, est décidément peu avenante à consulter.
Si vous débarquez d'un véhicule qui n'est pas récent, ça ira. Mais si vous avez un tant soit peu magasiné du côté des concurrents de nouvelle génération, qui proposent gâteries de confort et éléments de sécurité, vous trouverez que la Mazda5 est en manque. En manque, par exemple, du démarrage sans clé, d'un toit panoramique, d'une alerte à la circulation transversale et, pourquoi pas, de sièges arrière chauffants.
De fait, et surtout avec l'arrivée de la nouvelle Kia Rondo, la Mazda5 n'aura d'autre choix que de réviser son offre. Parce qu'à 22 000 $ en variante de base (plus 1 895 $ de frais de transport, qui sont parmi les plus élevés de notre marché), la Mazda5 souffre du fait que des essentiels comme la connectivité Bluetooth, l'ordinateur de trajet, le régulateur de vitesse et les rétroviseurs chauffants ne sont même pas compris.
- À lire aussi: Bientôt la fin de la Mazda5?