Ferrari 458 2014: Raison Passion

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par Jacques Duval

J’ai souvent rêvé d’acheter une Ferrari, mais chaque fois, la raison a pris le dessus sur la passion. La récente Italia 458 est sans doute le plus bel exemple de ce qui m’empêcherait de faire le grand saut. Car, au-delà de ses qualités exceptionnelles qui en font la voiture de sport la plus désirable au monde, l’acheteur raisonnable vous déclinera toutes les situations où l’utilisation d’une 458 est davantage un labeur qu’une partie de plaisir.

Il y a d’abord le stationnement : pas question de garer sa voiture en pleine rue sur le bord d’un trottoir! Et si l’on choisit le stationnement privé, allez-vous laisser n’importe quel péquenot conduire votre précieuse acquisition? Non. La température est un autre facteur. À tel point que l’ancien importateur de Ferrari ne parlait plus à ses clients qui conduisaient leur Ferrari sous la pluie. Strictement vrai. Autre empêchement : les routes délabrées de notre chère province... Rien ne fait plus mal au cœur que de rouler dans un nid-de-poule avec une voiture aussi noble. Et si jamais, vous réussissiez à contourner tous ces obstacles au plaisir de conduire, soyez assuré qu’un bon flic ne se gênera pas pour se « faire aller la cerise » et vous coller une copieuse contravention dès les indécentes limites de vitesse dépassées.

Voilà, vous connaissez maintenant toutes les raisons qui font que les Ferrari d’occasion dépassent rarement 5 000 kilomètres parcourus chaque année. Bref, ça fait cher du kilomètre. Heureusement pour Ferrari Québec, le concessionnaire de la marque, il existe un bon nombre d’individus qui sont prêts à acheter une Ferrari coute que coute et il faut les admirer de ne pas être aussi frileux que votre serviteur. D’autant plus que j’ai connu l’époque où 25 000 $ vous permettaient d’acheter n’importe quelle Ferrari flambant neuve. Eh oui!

L’attraction principale 

Cela dit, la 458 est une sacrée voiture, offerte en deux versions, coupé ou spider. Cette dernière est de loin préférable à la première tant il est vrai que les cabriolets, surtout de ce calibre, ont toujours eu une meilleure valeur de revente que les conduites intérieures. En plus, Ferrari a finalement abandonné les capotes en tissu qui, non seulement, défiguraient le spider, mais le rendait plus bruyant que le coupé et plus vulnérable aux vandales. Désormais, on a affaire à une voiture dotée, comme bien d’autres avant elle, d’un toit rigide escamotable qui, au simple toucher d’un bouton, se livre à un véritable tour de magie pour devenir un spider.

On a beau palabrer sur les innombrables qualités dynamiques de la Ferrari 458, c’est encore et toujours son moteur central qui est l’attraction principale. Sa puissance (570 chevaux) conjuguée à une sonorité qui chatouille agréablement les tympans autour de 9 000 tours/minute et à une boite de vitesse Getrag à double embrayage dont les 7 rapports s’enchainent avec une instantanéité fulgurante est immanquablement ce qui efface les dernières parcelles de réticences d’un client lors d’une randonnée d’essai. Ce moteur, placé juste derrière l’habitacle, s’exhibe d’ailleurs fièrement avec sa culasse rouge sous un panneau de plexiglas. On pourrait s’étendre longuement aussi sur le comportement routier de haut niveau, mais ce n’est pas là l’élément marquant de cette Ferrari. En conduite sportive, la 458 tient sa place, mais il y a un certain nombre de voitures de sa trempe qui sont en mesure de lui donner la réplique, que ce soit sur un circuit ou sur une route sinueuse. Il faudra se rabattre sur une version Challenge (en tenue de compétition) pour être assuré d’une place sur le podium.

Une plus grande civilité
Si l’on s’aventure à comparer la 458 à sa devancière la F430, on se rend compte sans tarder que l’on a affaire à une voiture moins pointue, capable de s’adapter à des conditions routières peu hospitalières. « Que l’on ait envie de s’exciter ou de rouler en père tranquille, la voiture s’adapte parfaitement aux conditions et prétend même à un certain confort », m’a confié un ami, propriétaire d’une 458 coupé. Ce n’est pas encore le grand luxe, mais elle est certes moins rétive que par le passé grâce, en bonne partie, à la possibilité de régler la suspension au gré des circonstances (Normal, Sport, Course) avec une petite manette (manettino) logée sur l’une des branches du volant. On peut même supprimer entièrement toute intervention électronique si l’on se prend pour Fernando Alonso.

À part mon entrée en matière, est-il possible de trouver à redire sur une voiture louangée de toute part et rarement critiquée par la presse spécialisée? En étant pointilleux, on peut sans doute se plaindre du manque de rembourrage des sièges, de l’accès au cockpit malaisé et du faible espace réservé aux bagages. Or, il faut savoir que l’acheteur d’une Ferrari 458 n’a que faire de ces considérations rationnelles. Chez lui, la passion passe avant tout.      

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