Aston Martin Vanquish 2014: Et si Ferrari était menacé?

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par David Booth

Il y aura toujours des jaloux… Comment expliquer autrement le fait que certains accusent la nouvelle Vanquish de posséder une plateforme (VH pour Vertical-Horizontal) qui remonte à 10 ans déjà. Soit une éternité dans un monde où même les véhicules d’entrée de gamme ont droit à une refonte complète aux quatre ans.

En réalité, il s’agit de la quatrième génération de la plateforme VH. Le directeur du développement des produits chez Aston, Ian Minards, considère l’architecture VH comme une approche de design, et non comme une solution définitive; il y a donc d’importantes différences entre le châssis de 2004 et celui de la Vanquish actuelle. La superstructure de base est la même (pièces profilées, panneaux et poutres en aluminium), mais la génération actuelle affiche une géométrie très différente. En outre, on utilise maintenant de nouvelles techniques de liaison (un aspect particulièrement important dans le cas des châssis en aluminium) et le sous-cadre arrière est en fibre de carbone. Résultat : un gain de 25 % de la rigidité en torsion par rapport à la DBS que la Vanquish remplace.

À égalité avec Ferrari et Porsche
Bien sûr, la Vanquish impressionne avec son puissant V12 de 6,0 litres, ses lignes sensuelles et l’adhérence phénoménale de ses énormes pneus radiaux haute performance (255/35ZR20 à l’avant, 305/30ZR20 à l’arrière). Cependant, ce qui épate davantage, c’est que son châssis VH4, supposément trop vieux, est aussi rigide et robuste que les meilleurs châssis en provenance de Maranello ou de Stuttgart. Ajoutez à tout cela une suspension à amortissement variable, avec roulis minimal en virage, et vous obtenez une brillante voiture de grand tourisme, une machine qui allie confort de roulement et performances sportives relevées.

Il y a quelques années, Aston Martin était réputée pour ses caprices typiquement british, et on avait l’impression que ses années de gloire étaient loin derrière. Mais la firme a fait de grands bonds technologiques depuis, et la Vanquish adopte désormais une carrosserie entièrement faite de fibre de carbone. C’est une première pour Aston Martin, et une pratique encore rare même dans le cercle restreint des super voitures. Chose surprenante, ce n’est pas l’économie de poids qui constituait la motivation première pour choisir la fibre de carbone. Minards explique que c’est plutôt la liberté de design que procure ce matériau (une fibre souple qu’on imbibe d’une résine qui durcit) qui justifie son choix. Il est nettement plus facile de modeler la fibre de carbone que des feuilles d’aluminium.

Le résultat concret de cette liberté de design, c’est que la Vanquish est la plus belle Aston Martin à deux portières depuis la DB5. Ses flancs musclés, son capot bien découpé et son superbe aileron arrière auraient été impossibles à fabriquer en métal selon Minards.

L’intérieur est à l’avenant : cuirs souples et bois laqué de noir sont à l’honneur. Et les commandes, contrairement aux anciens modèles, sont très fonctionnelles. La nouvelle interface de l’ordinateur de bord, par exemple, est désormais simple, bien conçue et facile à utiliser. La chaine audio Bang & Olufsen de 1 000 watts (!) est munie de haut-parleurs d’aigus télescopiques qui émergent du tableau de bord. On relève encore quelques fausses notes – levier de frein à main peu pratique et affichages numériques trop pâles qui disparaissent sous le moindre rayon de soleil –, toutefois la nouvelle Vanquish combine le charme du Vieux Continent avec une bonne dose de modernisme.

Dans une voiture de près de 300 000$, on s’attend également à beaucoup côté motorisation. À ce chapitre, le V12 en impose dès qu’on le met en route. Ce moteur (créé à l’origine en joignant deux V6 de Ford Contour) conserve sa cylindrée de 6,0 litres, sauf qu’il produit maintenant 565 chevaux. Le bloc-moteur est entièrement redessiné (il permet d’abaisser le moteur de 19 mm d’après Minards), les culasses sont nouvelles et le système d’injection a été revu en profondeur. Tout cela permet de passer de 0 à 100 km/h en 4,1 secondes, et d’atteindre une vitesse de pointe de plus de 290 km/h selon Aston Martin.

En appuyant sur le bouton Sport, on accentue la réponse du moteur, ainsi que le volume de son grondement. Et quand on fait grimper le régime de la grosse GT jusqu’à sa zone rouge de 6750 tr/min, la musique est exceptionnelle. Beaucoup de fabricants vantent la sonorité de leurs moteurs, mais le V12 de la Vanquish est dans une classe à part. 

Et la DB9?
Si vous n’avez pas tout à fait le budget pour une Vanquish, vous pouvez économiser 100 000 $ en optant plutôt pour la DB9. Vous devrez alors dire adieu à la carrosserie en fibre de carbone, mais ses lignes sont superbes tout de même. Vous perdrez un peu de puissance, cependant vous aurez quand même droit à un V12 de 510 ch (40 de plus que dans l’ancienne DB9). Et il vous faudra une demi-seconde de plus pour passer de 0 à 100 km/h. On parle ici de bien petits sacrifices…

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