Toyota Tundra 2014: « Pimp mon truck »

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par Denis Duquet

Toyota a misé gros sur sa camionnette Tundra. Non seulement ses dimensions sont impressionnantes, mais elle est assemblée dans une usine située à San Antonio au Texas, l’État américain où les camionnettes dominent. En plus, l’arrivée d’un V8 de 5,7 litres sous le capot devait assurer au constructeur japonais la suprématie du marché. C’est d’ailleurs avec une pointe d’arrogance qu’on avait dévoilé ce modèle en 2007. Chez Toyota, on était convaincu que la qualité du produit et la réputation de la marque allaient suffire pour écraser ces pauvres constructeurs américains qui ne pourraient pas résister aux assauts du numéro un mondial.

C’était prétentieux et même orgueilleux. C’était également ignorer le marché des camionnettes qui est en grande partie basé sur la fidélité des acheteurs. Et le constructeur japonais avait oublié un autre point important: les trois constructeurs américains avaient délaissé le marché des automobiles mais s’étaient toujours préoccupé de développer leurs camionnettes et de les maintenir au plus haut échelon sur tous les plans. Avec pour résultat que les ventes du Tundra, bien qu’encourageantes, n’ont jamais détrôné celles des pickups américains. Puisque Chevrolet, Ford, GMC et Ram ont tous transformé leurs camionnettes au cours des derniers mois, Toyota ne pouvait se laisser devancer encore plus. Ce qui explique en bonne partie les transformations apportées cette année à sa grosse camionnette.

Nouveau style, habitacle redessiné

Pour ne pas rater sa présentation, le constructeur japonais a choisi le Salon de l’auto de Chicago qui est devenu l’endroit de prédilection pour le dévoilement des camionnettes. C’est en grande pompe qu’on a présenté ce gros véhicule texan et l’on a surtout insisté pour annoncer qu’il y aurait des éditions plus luxueuses afin de contrer les succès réalisés par Ford avec son King Ranch, Ram avec l’édition Laramie Longhorn, GMC avec le Denali et Chevrolet avec le nouveau High Country. Quant au Tundra, en plus de la version Limited, il est possible de commander le Platinum, ciblant surtout les acheteurs urbains tandis que l’édition 1794, nouvelle pour 2014, est davantage inspirée par les camionnettes utilisées dans les ranchs (le nombre « 1794 » réfère d’ailleurs à l’année de fondation du ranch sur lequel l’usine d’assemblage est située). L’une et l’autre de ces camionnettes auront un habitacle dont la qualité de la finition, des matériaux et des sièges en cuir sera l’équivalente d’un véhicule Lexus.

Le tableau de bord a été entièrement redessiné et il faut avouer que c’est nettement plus réussi que précédemment. On a par exemple réduit la grosseur des boutons de commande pour les remplacer par quelque chose dont les dimensions sont plus logiques. Il semble qu’auparavant, il fallait que tout soit surdimensionné sur le Tundra. La console centrale est toute nouvelle et on trouve en son centre un écran d’affichage de bonne dimension et dont les pictogrammes sont intuitifs. De plus, les cadrans indicateurs sont plus faciles à lire et l’on retrouve un petit écran d’affichage situé entre les deux cadrans principaux, comme le veut la tendance actuelle. Le volant pour sa part possède deux rayons verticaux de couleur aluminium qui donnent un je-ne-sais-quoi fort apprécié. Soulignons également que les sièges avant sont plus confortables tandis que la banquette arrière du modèle à cabine double se relève pour offrir davantage d’espace.

Bien entendu, l’extérieur a été entièrement revu avec un capot plus élevé et une grille de calandre redessinée, tout comme le parechoc avant. C’est nettement plus dynamique comme présentation et ce capot n’est pas sans nous faire penser à celui du Ram, toute proportion gardée. De plus, les angles de la carrosserie et les passages de roue avant son nettement plus anguleux afin de donner un genre encore plus macho à cette imposante camionnette.

Statu quo mécanique

Si l’on a transformé le Tundra autant à l’extérieur comme en dedans, la mécanique est demeurée virtuellement inchangée. Il me semble qu’une amélioration du châssis de type échelle n’aurait pas été superflue puisque plusieurs utilisateurs de cette camionnette se sont plaints que celui-ci manquait de robustesse. Les deux moteurs précédents sont de retour. Le premier est un V8 de 4,6 litres produisant 310 chevaux. Comme l’autre V8 de 5,7 litres de 381 chevaux, il est associé à une boite automatique à six rapports. Soulignons au passage que les acheteurs américains peuvent aussi commander un modèle doté d’un V6 4,0 litres produisant 270 chevaux. Ce moteur n’est pas offert au nord du 45ième parallèle.

Il est certain que la nouvelle édition est beaucoup plus attrayante sur le plan esthétique tandis que la planche de bord est plus ergonomique et plus élégante. Et puisque la mécanique est la même, les deux moteurs continueront d’être gourmands, ce qui est à déplorer étant donné que le prix de l’essence au Québec est nettement supérieur à ce que nos amis du Sud doivent payer. De plus, même si le comportement routier est bon, la conduite du Tundra n’est pas une expérience tellement emballante. La direction est relativement engourdie et manque de précision. Par contre, vous pourrez compter sur une finition exemplaire et une fiabilité rassurante. Il en faudra définitivement bien davantage pour détourner les fidèles de leurs camionnettes américaines.

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