Land Rover LR4 2014: Le luxe dans la boue

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par David Booth

Il fut un temps où tous les Land Rover étaient munis d’un cadre et d’une carrosserie séparés. Pourtant, bientôt, le LR4 sera le seul Land Rover vendu au Canada avec ce type de structure.

Le Range Rover a adopté la configuration monocoque quand il a été revu par BMW qui fut propriétaire de Land Rover entre 1994 et 2000. Il a même pris les devants dans l’univers des VUS en passant à une structure monocoque en aluminium. Le Range Rover Sport (visuellement semblable au Range Rover, mais avec cadre et carrosserie séparés comme le LR4) connaitra le même sort. Et bien sûr, les élégants Evoque et LR2 ont une structure monocoque depuis le début. Bref, le LR4 (né sous le nom de Discovery) sera l’exception de la famille.

Pour les traditionalistes, surtout ceux qui doivent traverser les pistes du Soudan pour se rendre au boulot chaque matin, le LR4 sera donc le seul à conserver les qualités traditionnelles de la marque. Il est haut, il jouit d’une garde au sol généreuse et il a l’air invincible.

Dans le cadre de cet essai en particulier, nous n’avons pas roulé dans la brousse ni sur des cailloux gros comme des ballons de soccer, mais je peux tout de même vous garantir que peu de véhicules peuvent rivaliser avec le LR4 en hors route sérieux. Alors qu’il ne fera que commencer à s’amuser, tous les autres (sauf peut-être le Jeep Wrangler) auront déclaré forfait. Sur le LR4, tout (suspension, garde au sol, traction, etc.) a été optimisé pour pouvoir rouler gaiement dans la boue, le sable ou la roche. Et pour vous rendre la tâche plus facile, le luxueux VUS vous permet maintenant de choisir entre différentes situations de conduite : conduite normale, boue/ornières, herbe/gravier/neige, sable, pierres. Il suffit de sélectionner le bon pictogramme sur la console centrale et le système ajuste automatiquement les différents paramètres : suspension, comportement des différentiels, antipatinage, garde au sol, etc.

Cela dit, la structure solide mais relativement archaïque du LR4 a des conséquences sur la balance. Il pèse 2 567 kg, soit quelque 350 kg de plus que le Range Rover équivalent (à structure monocoque en aluminium). Cela se traduit par un retard de plus d’une seconde en accélération 0-100 km/h, et par une consommation d’essence plus élevée. La douceur de roulement est également affectée, de même que la tenue de route. Dans ce dernier cas, toutefois, le LR4 est surprenant étant donné que son but premier dans la vie est de s’épivarder en terrains difficiles. Avec ses barres antiroulis costaudes et sa suspension relativement ferme, il tient la route avec un aplomb bien supérieur à ce que laisse présager sa hauteur.

Le prix à payer pour la bonne tenue du LR4 sur et hors route se situe au niveau de la douceur de roulement. Sur les grosses bosses et les nids-de-poule, la suspension est confortable. Par contre, sur les craquelures dues au gel, les joints d’expansion et autres irrégularités routières aux arêtes vives, la suspension est trop ferme.

Selon Ressources naturelles Canada, sa consommation d’essence s’élève à 17,1 litres aux 100 km en ville, et à 11,6 litres sur la route, pour une moyenne de 14,6 l/100 km. En maintenant une vitesse régulière de 120 km/h sur la route, nous avons obtenu un rendement de 12,8 l/100 km. On a vu pire, mais ce n’est pas très frugal non plus.

Par ailleurs, les performances du LR4 sont tout à fait respectables. Son V8 de 5,0 litres lui permet de passer de 0 à 100 km/h en 7,9 secondes. Bien sûr, on est loin d’une Ferrari, mais il s’agit tout de même d’une accélération impressionnante pour un véhicule de cette taille, surtout que, contrairement à plusieurs de ses concurrents de luxe (dont le Range Rover), le LR4 ne compte pas sur un moteur suralimenté. Somme toute, ses 375 chevaux sont plus que suffisants en toutes circonstances. 

Côté aménagement intérieur, le LR4 a fait de grands pas en avant au fil des ans, et il n’a plus du tout l’air d’un parent pauvre du Range Rover. Le cuir abonde, les systèmes audio et d’infodivertissement sont à la fine pointe et la disposition du tableau de bord est excellente. Il y a même une option qui permet d’ajouter encore plus de cuirs fins de type Windsor à différents endroits.

La troisième rangée de sièges est le seul défaut de l’habitacle du LR4. Elle est livrée de série dans le modèle LUX et optionnelle dans le HSE.; son objectif est d’attirer les acheteurs de minifourgonnette. Ces sièges offrent suffisamment d’espace pour accueillir des adultes; le problème, c’est qu’ils sont très difficiles d’accès, notamment en raison de la hauteur du véhicule et du petit format de la portière arrière. Voyez-les comme des perchoirs d’appoint pour jeunes gens aux articulations souples. Avec la troisième rangée de sièges en place, l’espace de chargement n’est que de 280 litres; avec les sièges abaissés, il passe cependant à 2558 litres.

Le LR4 est un véhicule compétent et luxueux même si je ne suis pas convaincu de son utilité comme alternative aux minifourgonnettes à sept passagers. Mais en échange de certains compromis (sièges élevés, roulement moins souple), il offre un mariage séduisant entre le luxe et des aptitudes hors route exceptionnelles. Même si vous ne roulez jamais sur les pistes du Soudan.

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×