McLaren P1 2014: Hypercar hybride pour milliardaires

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par Gabriel Gélinas

Au Salon de l’auto de Genève qui s’est déroulé en mars 2013, nous avons eu droit non pas à un mais bien deux lancements, voire même trois si l’on compte également la Lamborghini Veneno qui est plus un exercice de style qu’autre chose, dans cette catégorie très sélecte des hypercars. Il s’agit de voitures dont le potentiel de performances dépasse très largement les balises des sportives en s’approchant plutôt de celles des voitures de course.

Sur le stand de McLaren, la nouvelle P1 prenait place aux côtés de la récente MP4-12C, mais surtout de la mythique McLaren F1. Cette dernière avait fracassé à peu près tous les records, y compris celui de la vitesse maximale pour un modèle de production en atteignant 391 kilomètres/heure en 1998, ce qui représentait alors tout un exploit puisque la voiture était animée par un moteur atmosphérique. Entre 1992 et 1998, 106 exemplaires de la McLaren F1 furent construits et la marque anglaise a également remporté les 24 Heures du Mans en 1995 avec une version adaptée pour la course qui portait la désignation F1 GTR. Depuis les débuts de la division McLaren Automotive et le lancement de la MP4-12C, on savait que la marque britannique planchait sur un autre modèle plus puissant et plus rapide. Aujourd’hui, cet autre modèle existe sous le nom de P1. En course automobile, « P1 » c’est ce que souhaitent voir tous les pilotes de Grand Prix sur le panneau tenu par les équipiers dans la ligne des puits. En effet, ce panneau est montré au pilote qui croise la ligne d’arrivée à la fin de la course ou à la fin de la séance de qualification en première position .

L’aéro comme seul critère
 La haute direction de la marque anglaise affirme que la carrosserie de la P1 a été développée et conçue exclusivement afin d’assurer son efficacité aérodynamique. Cette dernière s’adapte en réduisant au maximum le coefficient de trainée pour atteindre une vitesse de pointe limitée électroniquement à 350 kilomètres/heure. Elle peut aussi générer un appui aérodynamique maximal de 600 kilos à 240 kilomètres/heure, histoire de bonifier la vitesse de passage en virage rapide.  Cette modulation de l’aéro, est obtenue en réglant en temps réel deux volets mobiles à l’avant sous le plancher de la voiture. Aussi, l’aileron arrière ajustable émule le système DRS d’une Formule Un en réduisant son appui à zéro pour diminuer de 23 % la trainée aérodynamique en ligne droite, selon McLaren. Toutes les McLaren de série sont construites avec un châssis en fibre de carbone et la P1 ne fait pas exception à la règle puisqu’elle adopte une version de la structure MonoCage de la MP4-12C à laquelle on ajoute une autre superstructure en carbone pour rigidifier l’ensemble.

Une hybride de 903  chevaux …
La motorisation de la P1 est assurée par le jumelage d’un moteur thermique biturbo et d’un moteur électrique alimenté par des batteries livrant leur puissance et leur couple aux roues arrière par l’entremise d’une boite à double embrayage comptant sept rapports. Le V8 de 3,8 litres construit en partie par Ricardo , et qui anime la MP4-12C, reprend donc du service à bord de la P1, mais il a été considérablement modifié en adoptant de nouvelles culasses ainsi que des systèmes d’admission, de refroidissement et d’échappement spécifiques à la P1. Aussi, comme la pression de suralimentation des turbocompresseurs – également conçus spécialement pour la P1 – passe de 2,2 à 2,4 bars, la puissance se retrouve donc portée à 727 chevaux, ce qui représente 191 chevaux par litre de cylindrée, un exploit exceptionnel sur le plan technique. Le moteur électrique, alimenté par un ensemble de batteries logé juste derrière le conducteur et le passager, rajoute une puissance équivalente à 176 chevaux et permet même à la P1 de se déplacer en mode électrique seulement sur une distance évaluée entre 10 et 20 kilomètres, selon McLaren. Au final, c’est 903 chevaux que l’ensemble peut développer à 7 500 tours/minute, et la P1 serait capable d’abattre le chrono du 0-100 kilomètres/heure en moins de 3 secondes, d’atteindre la barre des 200 kilomètres/heure en moins de 7 secondes et celle des 300 kilomètres/heure en  moins de 17 secondes. Toujours selon McLaren, le choix d’ajouter un moteur électrique à la P1 a été motivé par la grande taille des turbocompresseurs dont la mise en charge entrainait un temps de réponse important, lequel se retrouve comblé par le couple instantané livré par le moteur électrique, ce qui permet d’obtenir une accélération linéaire.

Avec un prix annoncé de un million dix mille euros, la P1 devient un hypercar hybride pour milliardaires, suscitant la convoitise d’une clientèle qui sera assurée d’une certaine exclusivité, la production en petite série étant limitée à 375 exemplaires. Elle devra sans doute concéder à la LaFerrari la palme des performances chiffrées en accélération, mais l’objectif premier de McLaren est de faire de la P1 la voiture de série la plus rapide sur un tour de circuit. Une confrontation au sommet entre ces deux hypercars hybrides est donc à prévoir, et comme elles sont toutes deux produites par les deux marques les plus titrées en Grand Prix de Formule Un, cette lutte s’annonce épique…

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