Scion xB 2014: Ça prend de tout pour faire un monde…

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par Alain Morin

L’arrivée de la sportive Scion FR-S a apporté une bonne dose de crédibilité à une marque qui en avait bien besoin. Car, avant la FR-S, Scion n’avait pas grand-chose à proposer. Il y avait un joli coupé, le tC, passablement intéressant et deux voitures à hayon, le xB et le xD. L’inintéressant xD fait l’objet d’un autre texte. Concentrons-nous donc sur le xB, dont la première génération fut vendue aux États-Unis.

Il s’agissait alors d’un petit véhicule qui ne passait pas inaperçu, tout carré qu’il était. En effet, ses angles étaient si droits qu’on croyait avoir affaire à un congélateur sur roues! On ne pouvait avoir qu’une envie, conduire cette drôle de bibitte carrée. Quelques exemplaires sont parvenus jusqu’en sol québécois et lorsque j’ai pu entrer dans la bibitte en question, j’ai rapidement déchanté. Dès les premiers tours de roue, ce n’était plus du désenchantement, c’était du découragement tellement la mécanique et le comportement routier m’avaient déçu.

La deuxième génération est apparue en 2007 et elle faisait partie du catalogue Scion lorsque la marque est arrivée au Canada en 2010 avec des modèles 2011. Cette fois, les angles sont plus arrondis et la mignonne boite fait moins tourner les têtes même si elle demeure très originale. Dans l’habitacle, les matériaux sont nettement améliorés par rapport à la première mouture, mais on est encore loin de la qualité d’une Ford Focus, par exemple. On retrouve beaucoup de plastiques durs d’aspect franchement cheap, certains boutons (ceux de la climatisation, notamment) semblent provenir du fardier de Cugnot tandis que celui du Bluetooth est caché sous le tableau de bord, juste à côté de celui qui désactive le contrôle de la traction. Les jauges, placées haut et au centre du tableau de bord ne font pas l’unanimité mais, personnellement, je les ai trouvées facile à consulter.

Les sièges s’avèrent confortables, autant à l’avant qu’à l’arrière, ce qui est surprenant compte tenu de la qualité pour le moins triste de la plupart des matériaux de l’habitacle. Cependant, ils pourraient mieux soutenir les cuisses. Lorsque les dossiers de la deuxième rangée sont baissés, l’espace de chargement est franchement impressionnant, merci au style carré de la voiture, et le seuil de chargement est très bas. Sous ce plancher, on retrouve un bac de rangement très pratique.

Du bruit très bruyant
Sous le capot, Toyota (Scion appartient à Toyota, vous le saviez) a cru bon insérer un vénérable quatre cylindres de 2,4 litres associé à une transmission automatique à quatre rapports, sans doute trouvée dans une grange abandonnée du Village Québécois d’Antan à Drummondville. La première fois qu’on accélère avec un xB, ne serait-ce qu’un peu, on relâche l’accélérateur et on regarde si le levier de vitesses est sur le N tant il y a du bruit. Non, il est pourtant bien sur le D. Quand vous aimez mieux vous taper une chanson comme « Lance le sapin à Géraldine » plutôt que de subir les décibels du moteur, il y a comme un problème… Il y a aussi une transmission manuelle à cinq rapports. Pour la ville, je choisirais l’automatique. Pour la route, ce serait la manuelle, un peu mieux étagée pour les « hautes » vitesses. Malheureusement, changer de transmission chaque fois qu’on sort de la ville deviendrait vite agaçant. Il faut en choisir une et vivre avec. Le moteur s’abreuve d’essence régulière, c’est au moins ça, mais il en prend passablement pour le résultat… Il faut avoir le pied droit très léger pour espérer obtenir une moyenne sous 9,0 litres/100 km, ce qui est beaucoup compte tenu de la grosseur du véhicule.

Grosse citadine

Une fois que le xB est lancé, son comportement est très honnête. Dans une courbe serrée prise avec une certaine vélocité, la voiture penche un peu mais pas indûment, contrairement à ce qu’on pourrait penser vu sa hauteur. La direction est passablement précise et comme la partie avant n’est pas très lourde, son travail s’en trouve facilité. Les trous et les bosses sont généralement bien amortis, mais une chaussée en trop mauvais état déstabilise la suspension arrière à poutre de torsion. Et ce ne sont pas les accessoires TRD qui viendront améliorer les choses, bien au contraire. Les freins, même s’ils sont à disque aux quatre roues, ne m’ont pas semblé très motivés lorsqu’ils étaient sollicités plus que d’habitude. Même s’il se débrouille très bien sur la route, le xB est incontestablement une voiture de ville.

Il faudrait plusieurs améliorations pour que le Scion xB soit à la hauteur de ses lignes. Des transmissions plus modernes, un moteur plus sophistiqué, un habitacle rehaussé et davantage de matériel insonorisant régleraient bien des problèmes. Malheureusement, Scion préfère offrir une version Release 10, aux écussons illuminés. Sans doute que le public ciblé par la Scion apprécie au plus haut point ce type d’accessoires. À ces enthousiastes, attention à la facture. En s’amusant dans le configurateur de prix sur le site internet de Scion, on peut se monter un xB de plus de 30 000 $. Et ça, c’est franchement beaucoup, beaucoup trop cher. Mais personne ne fait ça, voyons…

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