Infiniti QX70 2014: L’athlète de la famille
Chez les Infiniti, les parents peuvent se féliciter d’avoir bien élevé leurs enfants. Les quatre frères sont en pleine santé et disposent chacun d’une identité qui leur est propre. QX80, l’ainé de la famille, se régale des besognes extrêmes alors que QX50, le benjamin, fait dans la modestie. Au milieu de cette fratrie, se trouve QX60 qui prône les valeurs familiales et QX70 s’entraine rigoureusement afin de maintenir son statut d’athlète adulé de tous.
Dès sa naissance en 2003, QX70, connu à cette époque sous le pseudonyme FX, remporte un succès instantané. Sa carrosserie évasée et son capot allongé lui donnent une carrure très athlétique. Heureusement, ses performances font honneur à cette carrure puisqu’il dispose des plus puissants moteurs de la marque nippone de luxe, un V6 d’une douceur incroyable de 275 chevaux et un tonitruant V8 de 315 chevaux. La deuxième génération, celle que l’on connait aujourd’hui, fut lancée en 2009 et perpétue la tradition de performances avec une allure toujours aussi racée et digne des meilleures voitures sport de prestige.
Des petits détails
Certains véhicules naissent bien et ne font que s’améliorer avec le temps. Le QX70 fait partie de ce petit groupe de privilégiés qui ne semblent jamais faire d’erreur. Et bien qu’on le classe dans la catégorie « multisegments de plus de 50 000 $ » aux côtés d’athlètes haut de gamme comme Cadillac SRX et Lincoln MKT, il se démarque de ces bourgeois par l’allure beaucoup plus jeune et dynamique que lui donne sa silhouette trapue très large et basse, ses phares avant agressifs, ses ouïes sur les flancs et ses jantes de 21 pouces.
À l’intérieur, la présentation est un peu moins extrême. On retrouve évidemment les éléments distinctifs de la marque, une finition exemplaire, une position de conduite confortable et tout l’attirail de luxe que l’on est en droit d’attendre sur un véhicule de ce prix. Si les occupants à l’avant sont dorlotés, à l’arrière, le dégagement pour la tête et les pieds n’est pas aussi généreux. D’ailleurs, la ligne du toit fuyante qui retombe vers l’arrière vient handicaper l’espace disponible de même que la hauteur dans l’aire de chargement.
Le QX70 s’offre deux personnalités, caractérisées par la motorisation qui se cache sous son capot. Celle d’entrée de gamme (tout de même à 50 000 $) propose un V6 de 3,7 litres et livre une puissance de 325 chevaux. Équipé de la sorte, il livre des performances honnêtes, tel un bon coureur de marathon. La douceur de la motorisation permet de bien contrôler le véhicule même lors de fortes accélérations. Cet ensemble procure un bel équilibre entre la performance, le confort et l’économie d’essence.
La bête
Alors que pour certains, douceur de roulement et allure discrète trônent en tête de liste, il y en a pour qui les performances extrêmes et le tape-à-l’œil sont les seuls éléments recherchés dans un véhicule. Et le QX70 s’adapte facilement à cette situation en dopant ses performances au moyen d’une motorisation V8 de 5,0 litres dont la puissance frôle les 400 chevaux. Évidemment, les temps d’accélérations et de reprises s’avèrent nettement mieux que ceux du V6 mais cette bête perd des plumes au niveau de l’agilité et de la tenue de route. La présence de ce monstrueux V8 vient ajouter 124 kg, principalement répartis sur la partie avant du véhicule, ce qui alourdit la direction et dégrade les performances en virages serrés. Les montées en révolution du V8 s’accompagnent d’une sonorité exaltante et entrainent une consommation de carburant tout aussi impressionnante de 17 litres aux 100 km, 4 litres de plus que le V6. Entrainé de la sorte, il ne serait pas étonnant qu’il veuille affronter Usain Bolt au 100 m.
Mais quelle que soit la version choisie, ce modèle propose un rouage intégral très efficace et une transmission automatique à 7 rapports bien étagée. Considérant la vocation du véhicule, les changements de rapports se font évidemment à de hautes révolutions afin de livrer le maximum de puissance. À ceux qui rêvent d’un QX70 écoénergétique hybride, il serait plutôt conseillé de lorgner du côté de QX60 qui ne partage pas les mêmes aspirations sportives.
Outre la différence en fait de performances brutes, ces deux personnalités offrent une douceur de roulement exceptionnelle. L’insonorisation atteint un niveau surprenant et la présence du système audio Bose et de ses 11 haut-parleurs vient contrer totalement les bruits externes subsistants. La suspension indépendante aux quatre roues amortit admirablement bien la route sauf lorsque des se des godasses de 21 pouces garnissent ses jantes. Cette combinaison rend la suspension très rigide et les moindres défauts sont alors amplifiés au point que l’on peste contre la qualité de l’asphaltage au Québec... Après un certain temps, on regrette d’avoir sacrifié notre confort au profit de si énormes jantes.
Il est vrai que le QX70 ne convient pas à toutes les bourses. Toutefois, ceux qui ont les moyens de s’en procurer un peuvent se réjouir à l’idée de conduire un véhicule très dynamique et extrêmement bien construit. La version V6 offre un comportement bien équilibré alors que le V8 plaira à ceux qui veulent vivre des sensations fortes. Bref, deux personnalités pour deux types d’acheteurs!