Toyota FJ Cruiser 2014: Clin d’œil au passé
Un désir insatiable pour de nouveaux designs automobiles accrocheurs et un prix de l’essence qui ne cesse de grimper ne rendent pas la vie facile au FJ Cruiser. Lancé en 2007, ce dernier avait surtout été remarqué pour son style audacieux et ses allures très machos. À cette époque, les designers du constructeur japonais avaient en effet reçu le mandat de créer un véhicule original se basant sur le légendaire Toyota Land Cruiser FJ40 utilisé lors de la guerre de Corée.
Afin de concevoir un tout-terrain capable de transporter les troupes sur le territoire coréen, les Américains s’étaient tournés vers Toyota, ne pouvant bénéficier de l’original Jeep fabriqué par Wyllis. Le constructeur nippon proposa alors un véhicule similaire au Jeep et adopta une nomenclature quasi identique à celle du constructeur Willys. La première lettre spécifiait le type de moteur (F pour Fire), et la deuxième permettait de définir le style de la carrosserie (J pour Jeep). Les deux chiffres suivant indiquaient la série.
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Aujourd’hui, l’extérieur du FJ Cruiser reprend de nombreux éléments du FJ40 d’origine, à commencer par la partie avant, le parebrise à la verticale et la silhouette très carrée. Certains autres éléments s’ajoutent à cette liste, dont les trois essuie-glaces, le support à bagages sur le toit, l’ouverture à l’avant du capot et le nom Toyota gravé sur la calandre.
Clientèle bien ciblée
Le FJ Cruiser se décline en quatre versions. Outre celle de base, Toyota propose des modèles hors route, urbain et Trail Teams, le dernier se parant d’éléments très tendance et plus stylisés. Quel que soit le modèle sélectionné, le FJ Cruiser offre le choix d’une transmission manuelle à 6 rapports ou d’une automatique qui n’en compte que 5. Pour des raisons évidentes d’efficacité que seuls les vrais adeptes de conduite hors route comprendront, la version manuelle est jumelée à un système à 4 roues motrices permanentes avec différentiels central et arrière verrouillables (LOCK) alors que la boite automatique à 5 rapports est couplée à un système à 4 roues motrices temporaires avec différentiel avant à désaccouplement automatique et différentiel arrière verrouillable.
Les deux transmissions du FJ Cruiser profitent du boitier de transfert à deux gammes (HI et LO), du dispositif de contrôle de la stabilité du véhicule et du régulateur de traction actif. Si les caractéristiques hors route du FJ Cruiser impressionnent et rivalisent avec celles du roi incontesté des sentiers extrêmes, le Jeep Wrangler, ce dernier possède toutefois de meilleurs angles d’attaque et de sortie, mais doit concéder la hauteur de passage à gué et l’angle de rampe au Toyota.
Mécanique améliorée
Toyota n’apporte aucun changement à la mécanique du FJ Cruiser cette année. Les dernières améliorations, effectuées en 2010, suffisent amplement à garder le VUS sur l’échiquier des ventes. Rappelons que la motorisation a reçu un système de calage variable des soupapes en 2010, lui permettant de diminuer sa consommation de carburant et de limiter les émissions de CO2. Dans l’opération, le FJ a gagné quelques chevaux, même s’il n’en avait pas vraiment besoin puisque sa puissance s’avérait déjà suffisante. Ses performances ne peuvent pas être qualifiées de sportives mais comme ce n’est pas sa vocation, on se contente amplement de ses 260 chevaux.
La plupart des gens qui choisissent ce modèle le font principalement pour se pavaner au volant d’un véhicule original et amusant à conduire. Autant il excelle dans la bouette, autant il surprend sur la route avec un comportement lourdaud et flou. Avec un poids de 1 967 kg et un centre de gravité très haut, la tenue de route se compare à celle d’une camionnette. Le débattement généreux de plus de 8 pouces des suspensions permet de belles folies en forêt mais entraine un roulis et un tangage assez prononcés sur les routes asphaltées. Heureusement, le FJ est doté d'une direction à assistance variable qui permet de raffermir la conduite à grande vitesse alors qu’à basse vitesse, la direction reste un peu plus évasive, voire molle.
L’habitacle surprend autant que sa silhouette extérieure. La planche de bord verticale et massive inspire la solidité. Surmontant la console centrale, trois cadrans circulaires livrent des informations cruciales en conduite hors route. Grâce à l’inclinomètre, on pourra notamment connaitre le degré d’inclinaison de notre entrée de garage. Bien que la présentation soit rudimentaire et épurée, la finition intérieure est excellente. Le confort des sièges avant se situe dans la moyenne alors qu’à l’arrière, l’assise et le dossier sont plus fermes. Quant à la visibilité, elle n’est pas extraordinaire et souvent obstruée par les piliers latéraux et la roue de secours à l’arrière.
Les préoccupations environnementales et le prix de l’essence dicteront surement la prochaine génération du FJ Cruiser. Il ne serait donc pas surprenant, l’an prochain, de voir se pointer une nouvelle motorisation plus frugale et quelques modifications esthétiques afin de stimuler les ventes d’un véhicule très original et plutôt agréable à conduire.