Jeep Wrangler 2014: Aimez-vous Indiana Jones ?

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par Marc Lachapelle

Les Wrangler actuels sont à des lieues des YJ et TJ, mais surtout à des années-lumière des redoutables CJ-5 et CJ-7 qui les ont précédés. Ce sont des utilitaires sport uniques et débordants de caractère qui ravissent les passionnés de tout-terrain et en font rêver des légions d’autres d’aventures et d’expéditions, même en plein centre-ville. Et les chiffres de vente ne cessent d’augmenter.

Les versions Unlimited à empattement allongé se sont ajoutées à la série Wrangler il y a déjà huit ans. Elles font des merveilles pour la civilité, le confort et les qualités pratiques de ce descendant de la Jeep militaire. Leur empattement allongé de 52,3 cm a permis d’ajouter deux portières qui facilitent l’accès à des places arrière nettement plus accueillantes. Il y a même 890 litres de volume de chargement qu’on peut porter à 2 000 litres en repliant cette banquette. Avec le toit rigide optionnel, l’accès au coffre se fait en deux étapes : on soulève la lunette et on ouvre le battant inférieur. Les tubes qui forment l’armature de la capote vous bloquent alors partiellement le chemin.

Grimper à bord
Conduire un Jeep Wrangler a toujours ses exigences. L’accès est vertigineux, mais les flancs plats permettent de poser le pied à l’intérieur et de se hisser à bord sans enduire son pantalon de boue ou de gadoue. De solides poignées facilitent la manœuvre. Une fois à bord, on constate que l’habitacle est étroit et qu’il n’y a aucun repose-pied pour le conducteur. Les larges montants du parebrise bloquent la vue vers les angles et peuvent cacher un piéton à une intersection. La visibilité arrière est horrible avec la roue de rechange, fixée au battant, qui dessine une demi-lune sombre dans le rétroviseur et cache tout ce qui se trouve derrière. Les appuie-têtes costauds des places arrière et les montants du toit n’aident pas...

La finition du tableau de bord est très correcte alors qu’on aurait écrit « primitive » il n’y a pas si longtemps. Les cadrans sont grands et clairs, les contrôles efficaces et bien placés pour la plupart. Oh, la disposition de certaines commandes est encore fantaisiste; légende oblige. On trouve par exemple les commutateurs des lève-vitres au milieu du tableau de bord.

Juste assez docile
Le V6 Pentastar dont on chante les louanges depuis son apparition semble étrangement éteint dans le Wrangler Unlimited. Il ne parait pas sous son meilleur jour au service de cette icône. Plutôt grognon en accélération, surtout à bas et moyen régime. Le Wrangler Unlimited Sahara boucle quand même le 0-100 km/h en 7,9 secondes avec la boite manuelle soit presque deux secondes de mieux que l’ancien V6 de 3,8 litres. Les 5e et 6e rapports sont par contre récalcitrants à cause du mauvais guidage du levier. L’automatique est sûrement plus conciliante.

La qualité de roulement est plutôt bonne pour un véhicule clairement axé sur la conduite hors route. Parce que sa carrosserie montée sur châssis séparé est solide, exempte de flexion et libre de tout bruit ou craquement. En revanche, le rouage débrayable est rigoureusement métallique. Lorsque l’un des modes à quatre roues motrices est en prise, on sent la tension dans les demi-arbres, les engrenages et les différentiels même sur une surface légèrement couverte de neige. Le diamètre de braquage du Unlimited est également assez long pour un tout-terrain.

La course de la pédale est très longue en freinage d’urgence simulé à 100 km/h, avec une bonne dose de plongée bien amortie et contrôlée, cependant les Bridgestone Dueler A/T de taille 255/70R18 offrent beaucoup d’adhérence pour des pneus conçus pour le tout-terrain dont la bande de roulement est parcourue de grosse rainures en zigzag. La distance d’arrêt moyenne de 45,84 mètres n’est pas mauvaise du tout pour ce type de véhicule.

À prendre ou à laisser
Avec une direction raisonnablement précise et sans jeu, une suspension ferme mais bien amortie, un empattement plus long et un système antidérapage qui biffe tout décrochage et guette la moindre menace de capotage, le Wrangler Unlimited se conduit normalement, sans les frayeurs d’antan. Haut sur pattes et anguleux, il est par contre sensible au vent latéral ou oblique. Toujours assez bruyant aussi. On a tout naturellement le réflexe de limiter sa vitesse pour éviter que le bruit ne se transforme en vacarme. Une sorte d’assurance permis. Le parebrise plat et très droit est un des coupables. C’est là surtout que le bruit se manifeste.

Mais ces choses, et plein d’autres, font partie du charme mystérieux, inexplicable et pourtant bien réel de ce véhicule hors-norme et franchement unique. Inutile d’essayer d’expliquer son attrait par la raison. Le Jeep Wrangler est plein de caractère alors que tant de voitures et véhicules de toutes sortes en sont entièrement dénués.

À son bord, l’inconfort relatif est compensé très largement, aux yeux de plusieurs, par ce plaisir spontané qu’on ressent aux commandes ou à bord des véhicules les plus simples quand on est tout jeune. Et même quand on le devient un peu moins. Compensé aussi par une généreuse portion de ces rêves d’aventure qui ont fait le succès d’Indiana Jones. Même pas besoin d’aller en plein désert!

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