Jaguar XK 2014: Félins athlétiques
Jaguar a connu un nouveau départ en 2008 avec l’injection de nouvelles ressources, cadeau du conglomérat indien Tata Motors, qui venait d’acheter Jaguar (et Land Rover) à Ford. La société Tata a fait parler d’elle en 2009 quand elle a lancé sur ses marchés locaux la Nano, une microvoiture à moteur bicylindre, présentée comme la voiture de production la moins chère au monde.
Avec du recul, on peut supposer que l’entreprise voulait également des modèles haut de gamme dans son portefeuille de marques, d’où l’acquisition de Jaguar. Chose certaine, Tata n’a pas été avare envers Jaguar et la célèbre marque anglaise n’a rien perdu de son prestige.
- À lire aussi: Jaguar Land Rover dévoile ses moteurs Ingenium
Le modèle XK est un bon exemple du sérieux de la compagnie indienne. La XK a vu le jour sur la table à dessin du grand designer Ian Callum. Les lignes de ce coupé 2+2 rappellent celles de l’Aston Martin DB9, une autre création de Callum. Bonne nouvelle : vous pouvez acheter la Jaguar pour environ la moitié du prix de l’Aston.
En plus de la XK de base, Jaguar offre également des versions XKR et XKR-S. À chaque lettre qu’on ajoute, on gagne en sportivité et en puissance. Les trois modèles sont également offerts en version décapotable.
Un gros V8 qui ronronne
Sous le capot des trois modèles, on trouve un V8 de 5,0 litres à double arbre à cames en tête, avec bloc d’aluminium et alimentation par injection directe. Dans la XK, il livre 385 chevaux et un couple de 380 lb-pi. Déjà très bien pour le modèle de base.
Dans la XKR, on a greffé un système de suralimentation par compresseur, ce qui fait grimper la puissance à 510 chevaux, avec un couple de 461 lb-pi. C’est environ l’équivalent du V12 de 6,0 litres de la DB9 (517 chevaux et 457 lb-pi de couple).
Dans la XKR-S, un modèle apparu en 2012, le V8 est également suralimenté par compresseur, mais il est encore plus puissant : 550 chevaux et 502 lb-pi de couple.
Peu importe sa puissance, ce moteur entraîne les roues arrière par l’intermédiaire d’une transmission automatique à six rapports, que l’on peut également utiliser en mode manuel à l’aide de palettes au volant. Et peu importe sa puissance, sa sonorité est absolument enivrante. La musique des échappements s’explique en partie par le fait que Jaguar refuse d’utiliser un turbo pour produire des chevaux additionnels.
Sans turbo, par contre, Jaguar doit utiliser des moteurs un peu plus gros pour obtenir une même puissance. En comparaison, le V8 biturbo de 4,6 litres d’Audi et de BMW produit une puissance comparable et il consomme un peu moins d’essence. Jaguar affiche une consommation combinée de 11,9 litres aux 100 km pour la XK suralimentée. En usage réel, nous avons obtenu une consommation moyenne de 14 litres aux 100 km avec la XKR.
Côté accélération, les gros félins répondent présent. Le plus « lent » du groupe, le XK décapotable, a besoin de seulement 5,6 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Voilà qui est très respectable, surtout pour une voiture de 1780 kg. Le plus rapide, le XKR-S, couvre cette distance en 4,4 secondes.
XKR-S GT : un félin encore plus sauvage
En 2012, Jaguar a créé une division appelée ETO (Engineered to Order), chargée de réaliser des modèles spéciaux à hautes performances. Suite logique, en mars dernier, au Salon de l’automobile de New York, Jaguar a présenté une version encore plus vitaminée de la XK, la XKR-S GT, un petit bijou prêt à rouler sur les circuits. Seulement 30 modèles de la XKR-S GT seront construits, et tous seront destinés exclusivement au marché nord-américain, dont cinq pour le Canada, réservées à des personnes chanceuses et riches.
Comme les autres membres de la famille XK, la carrosserie de la GT est en aluminium, mais elle se distingue par l’ajout de plusieurs composantes aérodynamiques, notamment un déflecteur avant en fibre de carbone, des passages de roues élargis et un imposant aileron arrière. Ces différents éléments aérodynamiques contribuent à ajouter jusqu’à 145 kg en appui au sol. De plus, la GT roule sur des roues de 20 pouces, chaussées de pneus Pirelli Corsa, plus larges et plus mordants (255/35 à l’avant; 305/30 à l’arrière).
Pour renforcer encore plus les aptitudes du grand félin en piste, les ressorts sont plus fermes (gain de 68 % à l’avant et de 25 % à l’arrière) et l’on a installé des amortisseurs adaptatifs. Le freinage est assuré par des étriers monobloc avec six pistons à l’avant, et quatre à l’arrière, qui enserrent de grands disques en carbone-céramique, une première pour un véhicule de production chez Jaguar.
Sous le capot, on retrouve le même V8 de 5,0 litres suralimenté de 550 chevaux que dans la XKR-S, et il est également jumelé à une transmission automatique à six rapports. La GT accélère cependant avec une vivacité supérieure : seulement 3,9 secondes pour le 0-100 km/h. Un dispositif électronique limite la vitesse maximale à 300 km/h.
La XKR-S GT démontre que les propriétaires indiens de Jaguar ont la ferme intention de continuer à soigner l’image de la célèbre marque anglaise et de la faire gagner encore en matière de prestige, de performances et de notoriété.