Mercedes-Benz Classe S Coupé 2015 - Une gueule de star

Après une très longue, voire même trop longue, carrière, le coupé CL cède maintenant sa place à la nouvelle Classe S Coupé qui devient de facto la voiture la plus avancée sur le plan technique produite par Mercedes-Benz. Avec une allure nettement plus typée, une technologie d’avant-garde et une dynamique rehaussée d’un cran par rapport à la berline dont elle est dérivée, le Coupé de Classe S assume pleinement sa gueule de star et son rôle de nouveau porte-étendard de la marque à l’étoile.

Frappante dès le premier coup d’œil, la Classe S Coupé affiche un style carrément plus dynamique avec son long capot avant et ses bossages marqués, les surfaces concaves et convexes de ses flancs ainsi que ses porte-à-faux plus courts. Par rapport à la version nord-américaine de la berline de Classe S dont elle est issue, l’empattement est réduit de 22 centimètres afin de bonifier l'agilité de ce modèle à vocation plus sportive. Le style plus débridé s’exprime également par de nouveaux blocs optiques avec projecteurs de type DEL de série qui peuvent être sertis, en option, de 30 cristaux Swarovski qui soulignent les clignotants, ainsi que de 17 cristaux qui sont ajoutés aux phares de jour, histoire d’augmenter le facteur « bling » du coupé.

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Luxe et confort au rendez-vous

Dans l’habitacle, on remarque une filiation évidente avec la berline puisque le coupé partage la même planche de bord dominée par ses deux écrans à haute résolution de douze pouces, le premier remplaçant l'habituel combiné d’instruments et le second servant d’interface avec le système de télématique, ainsi que les buses rondes du système de chauffage/climatisation automatique. Mais le coupé se démarque par l’adoption d’un volant sport avec méplat qui remplace le volant à deux branches de facture plus traditionnelle de la berline, sportivité oblige. Par ailleurs, le système de télématique COMAND intègre le nouveau pavé tactile, inauguré sur la récente Classe C, qui adopte une fonctionnalité similaire à celle d’un iPad ou d’un iPhone. On peut donc faire défiler les menus en le balayant du doigt, tracer des lettres ou des chiffres avec son doigt sur le pavé pour inscrire une adresse ou « pincer » le pavé avec deux doigts pour obtenir un zoom avant ou arrière. Le Coupé de Classe S est également équipé de série d’un système d’affichage tête haute qui affiche les informations essentielles directement dans le champ de vision du conducteur, sur le pare-brise, ce qui réduit les risques d’inattention. Le système indique la vitesse, les limitations de vitesse, les consignes de navigation ainsi que les messages d’avertissement des systèmes d’aide à la conduite.

Même si le Coupé de Classe S est une voiture à quatre places, précisons d’emblée que les claustrophobes devront s’abstenir de s'assoir à l’arrière en raison de la ceinture de caisse plus élevée et d’un vitrage limité. Aussi, le dégagement pour les jambes est sérieusement limité au point où des adultes se sentiront à l’étroit.

Une dotation pléthorique

À l’instar de la berline, la Classe S Coupé reçoit une dotation pléthorique de quatorze systèmes de sécurité avancés et peut également se conduire elle-même de façon semi-autonome, car le système Distronic Plus lui permet de rester centrée dans sa voie, de conserver une distance sécuritaire avec le véhicule qui précède, et même de commander un arrêt d’urgence automatiquement en cas de besoin.

Pour souligner la vocation plus sportive du modèle, le système d’échappement du coupé est doté de silencieux avec deux clapets à commande pneumatique qui s’ouvrent et se referment en fonction du régime moteur pour permettre au V8 biturbo de s’exprimer pleinement. Fort d’une cavalerie de 449 chevaux, le moteur du coupé S500 4Matic permet à cette voiture de 2 090 kilos d’atteindre 100 kilomètres/heure en 4,6 secondes. L’empattement plus court du coupé joue un rôle important dans la bonification de la dynamique par rapport à la berline de Classe S puisque le coupé enfile les virages avec un aplomb saisissant compte tenu de son poids. Au volant du Coupé S500, on est impressionné par le remarquable silence de roulement. En fait, les bruits de vent et de roulement sont presque imperceptibles et seule la sonorité du moteur filtre jusque dans l’habitacle.

Deux innovations absentes

La berline de Classe S a inauguré la suspension Magic Body Control qui fait appel à une caméra stéréo placée derrière le pare-brise et qui balaye une zone jusqu’à 15 mètres devant la voiture. Ce dispositif donne une image précise du profil de la chaussée et évalue en continu la meilleure stratégie à adopter pour gommer les irrégularités de la route. Malheureusement pour nous, cette suspension est incompatible avec le rouage intégral 4Matic, ce qui explique pourquoi elle n’est pas offerte au Canada sur la berline ainsi que sur le coupé.

La deuxième innovation à laquelle nous n’aurons pas droit est l’ajout d’une fonction d’inclinaison de la caisse de la voiture en virage qui est justement jumelée à la suspension Magic Body Control et qui représente une première pour un véhicule de série. Cette fonction d’inclinaison dans les virages permet à la voiture de se pencher jusqu’à une inclinaison de 2,7 degrés dans les courbes, réduisant ainsi l’accélération transversale s’exerçant sur les occupants. J’ai pu faire l’essai de ce nouveau système et je dois souligner qu’il améliore le confort mais pas la performance. En d’autres mots, il ne permet pas de rouler plus rapidement en virage, mais il diminue effectivement la poussée latérale que l’on ressent en courbe, ce qui rend la voiture plus confortable. De plus, même si une inclinaison de 2,7 degrés peut sembler minime, on la ressent assez bien, surtout en entrée de courbe et l’effet produit nous force à modifier légèrement l’angle de braquage du volant, du moins sur les premiers virages que l’on négocie, avant que notre cerveau fasse l’ajustement nécessaire pour ceux à venir.

Le coupé S63 AMG

Avec son V8 biturbo de 577 chevaux, un rouage intégral 4Matic qui répartit le couple moteur selon un rapport de 33 % sur l'essieu avant et 67 % sur l'essieu arrière, et des liaisons au sol adoptant une calibration plus ferme, le modèle S63 AMG rehausse l’agrément de conduite de plusieurs crans par rapport au coupé S550.

En quelques mots, la conduite du coupé S63 AMG est à la fois plus directe et plus précise, et son freinage est plus performant, surtout lorsqu’il est équipé des freins en composite de céramique, offerts en option pour la première fois sur une voiture de Classe S. Les mouvements de la caisse sont toujours bien maîtrisés et le coupé S63 AMG demeure très stable lors des transitions rapides d’un virage à l’autre. Malgré sa dynamique plus incisive, il ne faut pas confondre le coupé S63 AMG avec une authentique sportive en raison de son poids élevé (2 070 kilos) qui représente le principal facteur limitatif au sujet de ses performances en virage.

Dans la boule de cristal

Par ailleurs, il est déjà acquis que les modèles coupés équipés des V8 biturbos seront suivis prochainement par de nouvelles variantes animées par des V12 puisque la S600 Coupé ainsi que la S65 AMG Coupé seront lancées sur le marché pour répondre aux attentes d’une partie de la clientèle qui veut s’afficher au volant des versions les plus exclusives et les plus performantes de la marque.

Avec son style beaucoup plus ravageur et ses performances inspirées, la nouvelle Classe S Coupé n’aura aucun mal à faire oublier le défunt coupé CL et permettra à Mercedes-Benz de reprendre contact avec une partie de la richissime clientèle qui avait déserté la marque à l’étoile pour flirter avec les coupés de grand luxe commercialisés par des marques rivales comme Aston Martin, Bentley et les autres.