Audi RS5/A6 TDI Concept: Quand diésel égale puissance et économie

Publié le 24 juillet 2014 dans Technologie par Sylvain Raymond

Cette année, Audi fête les 25 ans de commercialisation du moteur diésel TDI, premier à marier turbocompression, injection directe et diésel. Pour faire un peu d’histoire, c’est lors de la crise pétrolière des années 70 que l’ordre a été donné à dix ingénieurs de chez Audi de développer un moteur plus économe, répondant aux nouvelles réalités du marché et par le fait même, lui procurant un avantage sur la concurrence.

En 1989, le constructeur allemand dévoile son premier modèle TDI dans le cadre du Salon de Francfort, l'Audi 100, une voiture équipée d’un cinq cylindres en ligne de 2,5 litres turbocompressé qui crachait à l’époque 120 chevaux. Depuis ce temps, Audi ne cesse de perfectionner son offre de motorisation diésel qui compte pour 70 % dans certains marchés importants en Europe!

Nouvelle crise, nouvelles avancées

Les grandes avancées arrivent souvent en période de crise et la flambée du prix du carburant depuis 2008 jumelée à des normes antipollution de plus en plus sévères ont forcé les fabricants à réagir et à se lancer dans une course à l’économie. Certains pontes de l’électricité voudraient voir tous les moteurs à combustion disparaitre de la carte, mais il est utopique de croire qu’à court terme cela est possible.

Dans cette course, chaque constructeur y va de son éventail de nouvelles technologies. Certains misent sur les véhicules hybrides, d’autres sur les électriques mais puisqu’on sait pertinemment qu’une seule technologie ne dominera pas d’ici peu, ils demeurent prudents et préfèrent ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. Dans le futur, plusieurs technologies conviendront à différents besoins ajoutant un élément important supplémentaire dans le processus d’achat.

Plus économique qu’une hybride?

C’est le cas de Audi qui croit en l’électrification de ses modèles, mais aussi, tout comme plusieurs autres manufacturiers, en la diminution majeure de la consommation des moteurs à combustion, notamment par la réduction de la friction, la gestion thermique, l’amélioration de l'injection et l’utilisation plus marquée de la suralimentation. Puisque les moteurs diésels sont déjà avantageux à ce chapitre, la marque aux anneaux présentera cette année plusieurs nouvelles motorisations TDI afin de consolider son avance en la matière. Saviez-vous que l'Audi A3 Ultra vendue en Europe et équipée d’un moteur TDI de 1,6 litre se contente en moyenne de 3,2 l/100 km? C’est moins qu’une Chevrolet Volt!

Audi RS5 Concept, puissance d’un V8, consommation d’un quatre cylindres

Depuis plusieurs années, les bolides proposés par les constructeurs héritent de cylindrées réduites et l’on compense le tout par l’utilisation de la surcompression. On obtient ainsi des performances équivalentes, sinon supérieures et une consommation moindre. Jusqu'à présent, on avait appliqué cette recette seulement aux moteurs à essences. Audi s’apprête à le faire, avec un moteur diésel!

Comme c’est souvent le cas, le développement de plusieurs avancées passe par le sport automobile et c’est le cas du nouveau TDI de 3,0 litres qui est dérivé directement du modèle de course R18 TDI. Il permettra d’obtenir la puissance d’un V8 jumelée à la consommation d’un quatre cylindres.

Ce qu’il y a d’unique ici, c’est que l’on a recours à un petit compresseur actionné par un moteur électrique qui s’ajoute aux deux turbos classiques, ce qui permet de bénéficier du couple maximal à bas régime, sans attendre que le flux de gaz d’échappement soit suffisamment puissant pour entrainer les turbos. Dans le cas de la RS5 Concept, le moteur déploie 385 chevaux pour un couple étonnant de 553 lb-pi alors que l'A6 Concept n’est pas en reste avec ses 326 chevaux et ses 428 lb-pi de couple, des chiffres un peu moins éloquents en raison de l’utilisation d’un seul turbo.

Nous avons eu la chance de prendre le volant de deux modèles équipés de ce moteur et nous avons été épatés par le résultat. Nous avons effectué quelques tours de piste histoire de découvrir les vertus de cette motorisation et nous avons rapidement constaté la force des accélérations. Si diésel et sportivité n’ont jamais réellement été associés, ce n’est pas le cas ici. Enfoncez l’accélérateur et la voiture vous cloue littéralement au siège puisque le couple maximal est atteint dès 1 250 tours dans le cas de la RS5, ce qui permet de boucler le 0-100 km/h en quatre secondes environ. Ce sont surtout les manœuvres de dépassement qui bénéficient le plus de cette technologie, situation que l’on rencontre beaucoup plus souvent en conduite normale.

Pour vous situer, la voiture que nous devions suivre sur la piste était une Audi RS6 équipée d’un V8 biturbo de 4,0 litres développant 560 chevaux et 516 lb-pi de couple. En accélération initiale, cette voiture et l’A6 Concept étaient nez à nez alors qu’au final, la RS6 reprenait son avantage. Par contre, si l'on compare l’économie de carburant vs les performances, on comprend que ce nouveau moteur TDI s’avère tout un exploit technologique. La seule chose qu’on enviait de la RS6, c’était la sonorité de son moulin. Tout aussi intéressant que puisse être le moteur diésel, il faut avouer que la sonorité n’est malheureusement pas au rendez-vous!

Il y a fort à parier qu’on verra bientôt cette motorisation sous le capot des plus belles sportives de Audi. Rien n’est confirmé pour le moment, mais elle pourrait bien se retrouver initialement à bord de l'Audi R8!

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