Chrysler 200 2015: Sauvée par son équipement...
N’eût été des parcs automobiles (entreprises de location, voitures de compagnies, etc), la Chrysler 200, née Sebring, ne serait sans doute plus parmi nous. Curieusement, ce modèle était l’un des plus vendus au Canada chez les intermédiaires, mais la majorité des ventes était effectuée par l’intermédiaire des parcs automobiles. Et les quelques particuliers qui se laissaient tenter par la Sebring étaient convaincus par des rabais substantiels qui permettaient d’ignorer une plateforme dépassée, un comportement routier quelconque ainsi qu’une finition nettement perfectible.
Il faut souligner que les choses s’étaient améliorées lorsque la Sebring avait été rebaptisée « 200 », alors que la silhouette avait été rajeunie et l’habitacle totalement remanié. Mais ce n’était pas suffisant pour être à la hauteur de la concurrence.
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Les dirigeants de Chrysler étaient bien conscients du challenge et ont même réaménagé au cout d’un milliard de dollars l’usine de Sterling Height au Michigan. Au Salon de l’auto de Detroit, en janvier dernier, Chrysler dévoilait une toute nouvelle 200, entièrement redessinée.
Ainsi transformée, la nouvelle 200 est-elle à la hauteur de la concurrence?
Profilée et phares DEL
Les stylistes de la nouvelle 200 ont eu le coup de crayon heureux : la voiture est nettement plus moderne et sa silhouette fait l’unanimité par son élégance. De profil, on peut lui trouver une ressemblance avec la Volvo S60 surtout en raison de son allure de coupé quatre portes et de son rebord de caisse se prolongeant jusqu’à la fin de la voiture. L’utilisation de DEL en tant que phares de jour à l’avant et de feux de position arrière suit la tendance actuelle de l’industrie. L’une des victimes de ce design est le coffre à bagages dont l’ouverture est relativement petite. Par contre, sa capacité est bonne et le dossier arrière de type 60/40 en augmente le volume lorsqu’il est rabattu. On a également ajouté un passe-ski afin d’accroitre la polyvalence. Soulignons cependant que l’intrusion des éléments de suspensions dans le coffre en réduit la largeur.
Au cours des dernières années, Chrysler a été reconnu pour l’excellence de ses tableaux de bord tant au chapitre de la présentation que de la qualité des matériaux. Le design d’ensemble n’est pas étranger à celui de la Dart, mais en plus luxueux. De plus, le levier de vitesses est remplacé par un bouton de commande monté sur la console qui permet de gérer les neuf vitesses, oui vous avez bien lu neuf vitesses, de la boite automatique développée par ZF. La console centrale est aérée en sa partie verticale, comme sur les Volvo. On aime ou l'on n’aime pas. Et Chrysler s’est fait un point d’honneur de faire appel à des surfaces souples. Pour ne pas être en retrait sur le plan technologique, le frein de stationnement est de type électrique.
Les versions de base sont équipées d’un écran d’information de 5 pouces. Notre modèle à l’essai, une 200S AWD, possédait l’écran de 8,4 pouces qui nous permet de mieux apprécier le système de gestion Uconnect, l’un des meilleurs sur le marché.
La 200 est dotée de tous les accessoires de sécurité propre à la catégorie. Mais on peut en ajouter par le biais du catalogue des options. Soulignons, entre autres, la disponibilité d’un système de stationnement autonome avec arrêt, d’un régulateur de croisière adaptatif et le système Smartbeam qui ajuste automatiquement l’intensité des phares avant.
Alfa Romeo? Dodge Dart plutôt!
Lorsque la Dodge Dart a été dévoilée, on a fait grand état du fait que sa plateforme était dérivée de l’Alfa Romeo Giulietta. Les gens en ont conclu qu’elle proposerait une conduite similaire, à l’italienne. Ce ne fut pas le cas et la Dart ne brille pas nécessairement en fait d’agrément de conduite. De nos jours, cette plateforme est désignée comme étant la « compacte Large US ». Son association avec la 200? Elle utilise tout simplement la plateforme de la Dart mais allongée. L’empattement est plus long de 4,0 cm tandis que la longueur hors tout est allongée de 21,3 cm. D’ailleurs, il suffit de rouler quelques kilomètres au volant de la Chrysler pour découvrir un comportement similaire à celui de la Dart. Désolé Chrysler!
Deux moteurs sont au catalogue. Celui de base est un quatre cylindres de 2,4 litres produisant 184 chevaux et 173 lb-pi de couple. Disponible en option, le V6 Pentastar de 3,6 litres permet de bonnes performances avec une puissance de 295 chevaux et 262 lb-pi de couple. La boite automatique à neuf vitesses est la seule proposée. Cependant, le rouage intégral n’est offert qu’avec le V6. C’était le moteur qui propulsait notre modèle d’essai. Ce V6 est passablement performant et il permet de boucler le 0-100 km/h en 7,1 secondes. Curieusement, plusieurs essayeurs ont mentionné la sonorité harmonieuse de l’échappement. Sur notre voiture d’essai, rien de tout cela.
La position de conduite est bonne et facile à trouver en raison du volant réglable en hauteur et en profondeur. Toutefois, un conducteur s’est plaint de l'inconfort du dossier alors qu’il a affirmé sentir la présence d’une barre transversale. Pour ma part, je n’ai ressenti aucun embarras, et j'ai même apprécié le support latéral du siège. La tenue de route est sans surprise et la direction est précise mais un peu trop assistée à mon gout. De plus, elle pourrait offrir un meilleur feedback de la route. Cet état de fait explique sans doute pourquoi mon opinion est ambivalente quant à la conduite de ce modèle. La suspension est bien calibrée, la tenue de route correcte et le rouage intégral accomplit du bon travail. Malgré tout, la petite étincelle qui m’aurait permis de craquer pour cette bagnole ne s’est jamais manifestée. Il faut souligner qu’en conduite plus agressive, la 200S tient son bout et le rouage intégral est bien géré. Il se peut aussi que la boite automatique à neuf rapports soit en partie responsable de cette impression. Les quatre rapports supérieurs sont surmultipliés, ceux-ci sont responsables d’un va-et-vient des vitesses. Ce n’est pas dramatique, mais certains conducteurs un peu plus pointilleux à ce chapitre vont le noter.
Quoi qu’il en soit, la nouvelle génération de la Chrysler 200 marque un progrès spectaculaire à tous les chapitres. C’est dorénavant une berline intermédiaire dotée d’une mécanique moderne et de tous les accessoires propres à la catégorie et même plus encore. Cependant, l’agrément de conduite anticipé en raison de la silhouette et de la fiche technique n’est pas nécessairement à la hauteur... Ce qui n’en fait pas une mauvaise voiture pour autant. Cette fois, ce ne sont pas les rabais qui vont convaincre les acheteurs, mais bien le rapport qualité-prix-équipement.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Chrysler 200 2015 |
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Version à l'essai | S AWD |
Fourchette de prix | 22 495 $ – 39 995 $ |
Prix du modèle à l'essai | 36 595 $ |
Garantie de base | 3 ans/60 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/100 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 10,5 / 6,5 / 11,4 L/100km |
Options | Groupe confort, Groupe éclairage |
Modèles concurrents | Chevrolet Malibu, Ford Fusion, Honda Accord, Hyundai Sonata, Kia Optima, Nissan Altima, Subaru Legacy, Toyota Camry |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Correcte pour un moteur de 295 chevaux |
Valeur subjective | Bon rapport équipement-prix |
Esthétique | La majorité des gens apprécie la silhouette |
Confort | Certains n'ont pas aimé le siège du conducteur. |
Performances | Correcte mais on s'attendait à plus. |
Appréciation générale | Bonne voiture à qui il manque un peu de piquant. |