GPS vs carte routière vs humain... Trois technologies, trois résultats
Récemment, lors d’une discussion animée autour d’un bureau, les membres du Guide de l’auto se demandaient que serait le monde sans la technologie moderne. Le genre de conversation profonde qui ne fait absolument pas avancer l’humanité, mais qui a le mérite de retarder tous les projets quotidiens… Dans un élan d’imagination, une collègue lança, à la blague, qu’il faudrait comparer la technologie GPS avec la « technologie » papier (les bonnes vieilles cartes routières). On l’a prise au mot et on a même ajouté une variable, la plus vieille technologie connue, l’humain.
Nous avons demandé au collègue Sylvain Raymond de trouver une adresse inconnue de tous. Nous allions devoir nous y rendre soit à l’aide d’un GPS, soit à l’aide de cartes routières, soit à l’aide de simples informations demandées de vive voix.
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Frédérick Boucher-Gaulin, reconnu pour se perdre entre son bureau et la photocopieuse, aurait droit au véhicule avec le GPS. Alain Morin, né à l’époque où le nec plus ultra de la technologie se résumait aux radios transistors et à la télévision noir et blanc, était la personne tout indiquée pour se servir d’une carte routière. Dans ce cas, comme dans celui de Frédérick, interdiction formelle de demander son chemin à qui que ce soit.
Enfin, Karine Phaneuf et Danielle Deschamps, avec leur bagout et leurs pétillantes personnalités étaient les personnes parfaites pour n’utiliser que la parole afin de se rendre à l’endroit trouvé par Sylvain. Elles étaient deux pour des raisons de sécurité. Seule Karine pouvait demander des informations et Danielle n’avait pas le doit donner son avis sur ses décisions.
L’adresse où nous devions nous rendre était le 283, chemin de la 3e ligne à Saint-Valentin ou, pour les habitués de la place, l’Érablière Saint-Valentin. Sylvain avait bien vu, personne n’avait la moindre idée où se situait Saint-Valentin! Les trois équipages partaient à quinze minutes d’intervalle des bureaux du Guide de l’auto, sis au 414, boulevard Sir-Wilfrid-Laurier à Mont-Saint-Hilaire.
Les filles, qui n’avaient droit ni au GPS ni à la carte routière, sont parties en premier à 10 heures pile au volant de la Mazda3 de Karine. Comble de chances pour elles, elles ont tout de suite repéré un facteur qui, croyez-le ou non, savait où se situait Saint-Valentin.
Puis à 10 h 15, l’heureux possesseur de la carte est parti lui aussi dans la bonne direction en Kia K900. Sauf que sur une carte provinciale, Saint-Valentin se résume à un tout petit point… Enfin, à 10 h 30, notre perdu national n’a eu qu’à pitonner l’adresse désirée sur le GPS de sa Mazda3 et partir.
L’arrivée
L’équipe des dames s’est pointée sur place en premier avec facilité. Mais le trajet n’a pas été sans quelques embûches… Rendue à mi-chemin, Karine a cru bon demander son chemin, question de valider si elle s’en allait dans la bonne direction! Sans carte ni GPS pour valider, il aurait été dommage de rouler 30 minutes dans la mauvaise direction… Un premier arrêt s’est fait dans une station-service de Saint-Jean-sur-Richelieu. Après avoir demandé à 2 clients qui mettaient de l’essence, un livreur de pain et à la caissière, l’équipe des dames était un peu moins confiante : personne ne savait où se trouvait Saint-Valentin! Karine a décidé de garder sa première idée et de continuer son chemin quand même. Lorsqu'elle fut dans le vieux Saint-Jean, soit un peu plus près de la destination finale, un passant fut mis à contribution. Pour rendre service, le gentil monsieur a sorti son téléphone pour consulter le GPS intégré. Karine, professionnelle comme pas une, lui a formellement interdit de l’utiliser, ça aurait été de la triche! Alors, le gentil monsieur l’a dirigée… dans la mauvaise direction, sans malice, on l’espère! Après avoir un peu tourné en rond, Karine a demandé à une autre passante… qui savait exactement où se trouvait Saint-Valentin! C’est donc avec une confiance renouvelée que notre joli duo est reparti… pour arriver en premier à la destination!
Nos dames furent suivies de peu par Fred qui a eu l’excellente idée d’écouter à la lettre les indications de la madame dans le GPS. S’il avait dérogé le moindrement, on serait encore en train de le chercher! Son trajet fut relativement simple et sans embûche. Une fois l'adresse reconnue par le GPS de la Mazda3, Fred n'a eu qu'à suivre les indications pour se rendre à Saint-Valentin. Par contre, en comparant son trajet avec celui des deux dames, un point important a été relevé : le système de positionnement par satellite lui a fait emprunter un chemin plus long, car il préconisait les autoroutes pour arriver plus vite à la fameuse adresse. Pour le reste, il s'agissait seulement de tourner quand la voix désincarnée le commandait. Simple, non?
Quant au ti-vieux à la carte routière, il est arrivé bon dernier. Sa carte ne montrant pas la région de Saint-Valentin, il n’avait aucune idée où se trouvait la 3e ligne. Il a donc perdu un temps fou à tenter de trouver une carte de la région dans un dépanneur de Saint-Jean-sur-Richelieu. Croyez-le ou non, sur la dizaine de cartes régionales offertes, aucune ne présentait Saint-Valentin! Au mieux, une s’arrêtait aux limites de cette municipalité. Il a donc suivi les indications routières qui l’ont mené au centre-ville (!?!) de Saint-Valentin, puis a « viraillé » autour jusqu’à trouver la 3e ligne, parcouru trois kilomètres dans le mauvais sens avant, enfin, de retrouver ses amis, découragés. Il était midi et cinq.
Conclusion
Ce test n’a rien de scientifique et ne tentait pas de démontrer qu’une technologie est meilleure qu’une autre. Mais ça nous amusait de faire l’essai!
Si l’équipe des femmes et celle du GPS étaient parties en même temps, la technologie l’aurait emporté sur l’Humain. Par contre, il a été maintes fois prouvé que les GPS pouvaient se tromper. L’Humain aussi mais comme il est en général plus intelligent qu’une machine, il peut facilement compenser les erreurs. Il faut aussi prendre en considération que le GPS, selon les paramètres choisis, ne vous fera pas nécessairement passer par la meilleure route. Et que la route la plus rapide n’est peut-être pas la plus rapide.
Quant aux cartes routières, elles prennent de la place dans le coffre à gants et demandent une certaine planification, question de se procurer les bonnes AVANT de partir. Et il faut toujours garder à l’esprit qu’elles ne couvrent souvent que les régions les plus peuplées et laissent les autres dans le néant.
Une chose est sûre… Quand on nage dans l’inconnu, il faut absolument être aidé. Que ce soit par un humain ou par une technologie, dépassée ou contemporaine. Et quand il n’y aura plus de satellites, quand il n’y aura plus de papier, il restera l’humain.