Mazda3 2014 VS Mazda3 2007 : des changements dans la recette?

Publié le 13 août 2014 dans Matchs comparatifs par Frédérick Boucher-Gaulin

Quand vient le temps de renouveler une voiture appréciée des consommateurs, les ingénieurs doivent faire très attention. S’ils ne font que rester au même point, on les accuse de stagner (voir la Honda Civic 2012). Cependant, s’ils s’éloignent trop du modèle original, ils risquent fort de s’aliéner leurs plus fidèles clients.

La Mazda3 est un excellent exemple de cette situation. La première génération avait surpris tous ceux qui en avaient fait l’essai : elle était maniable, amusante à conduire et offrait une sélection de moteurs nerveux. Ce n’était vraisemblablement pas la moins chère ni la plus économique de sa catégorie, mais elle s’est quand même très bien vendue, récoltant au passage différents prix dont le prestigieux titre de Meilleure compacte selon Le Guide de l’auto plusieurs fois.

Lors de sa refonte de 2009, la petite Mazda n’avait fait que s’améliorer (à part peut-être au niveau du style, mais comme on ne discute pas les gouts…) en gardant les ingrédients qui l’avaient rendue populaire et en les améliorant.

Mais qu’en est-il de la troisième génération, qui a pointé le bout de son (très joli) nez cette année? A-t-elle réussi à rester aussi jeune et amusante qu’elle l’était à ses débuts? Pour le savoir, j’ai demandé à Karine Phaneuf, notre coordonnatrice Ventes & Marketing (et heureuse propriétaire d’une Mazda3 Sport 2007) la permission d’emprunter sa voiture pour un court essai, pendant qu’elle roulerait dans la rutilante Mazda3 Sport 2014 dont j’avais la garde.

2007, une époque lointaine

La première chose qui frappe en prenant place à bord de la Mazda3 2007, c’est à quel point l’habitacle a bien résisté aux affres du temps. Tous les plastiques sont encore fermement ancrés, les écrans affichent encore clairement leurs informations et aucun couinement suspect ne se fait entendre. J’ai aussi été surpris de voir à quel point tout était simple avant l’arrivée en masse des écrans tactiles : la radio et la climatisation sont activées par de bonnes vieilles molettes. En comparaison avec le modèle 2014, dans lequel on contrôle presque toutes les fonctionnalités de la voiture au moyen d’un écran tactile et d’une roulette multifonctions (comme le système iDrive de BMW), c’est assez dépaysant!

De jeune chien à vieux loup

Mais c’est sur la route que la différence est la plus marquée. Prendre le volant de cette Mazda3 de première génération après deux mois passés à conduire une 2014, c’est un peu comme jouer quelque temps avec un chiot  tandis qu’on possède un chien adulte. Certes, l’animal mûr est plus distingué, plus facile à vivre au quotidien, mais le petit est si amusant! La « vieille » voiture est vive, ses suspensions sont réglées pour proposer un compromis entre sportivité et confort (elle penche un peu vers le côté sportif, cependant…), son moteur de 2,3 litres offre beaucoup de couple et la transmission manuelle à 5 rapports est un charme. De plus, cette génération était équipée d’une direction hydraulique (versus celle électrique de notre 2014) qui communique beaucoup mieux l’information de la route. Par contre, tout n’est pas parfait : j’ai remarqué que la voiture était moins bien insonorisée, et qu’on entendait le bruit du vent à vitesse d’autoroute. Aussi, la consommation reste problématique, même avec une manuelle (celle-ci n’a que 5 rapports).

L’avis de l’experte

Une fois revenu de ma sympathique virée en Mazda3, il était temps de comparer mes notes avec celles de Karine, qui vit avec sa voiture au jour le jour. Peut-être préférerait-elle la conduite plus confortable et les multiples gadgets de la nouvelle venue? Pas vraiment. Si elle aime beaucoup le style de la voiture, elle n’a pas été enchantée par la vision autour du véhicule. La vitre arrière est plus petite que sur sa Mazda, et le pilier D est plus large. Tout ceci complique sérieusement les manœuvres de changements de voies. Même constat dans l’habitacle : le design a beau être très réussi et les matériaux de bonne facture, elle a remarqué que les rangements sont moins nombreux et moins vastes que sur sa voiture. Le toit est aussi plus bas et la ligne de caisse plus haute, diminuant quelque peu l’aire ouverte qu’elle apprécie beaucoup. Notre essayeuse est ravie par le système d’infodivertissement, le trouvant intuitif et bien proportionné.

Le temps change bien des choses

Karine résume assez bien son expérience avec la Mazda3 2014 : « Je n’avais pas l’impression d’être dans une Mazda3. Elle est moins vive, moins jeune ». Ce n’est pas que la plus récente Mazda3 est une mauvaise voiture, loin de là. Elle semble cependant avoir perdu ce petit côté rebelle et sportif qui avait fait sa réputation il y a des années de cela.

Interrogée à savoir si elle achèterait une Mazda3 2014 ou une 2007 flambant neuve, la réponse est sans équivoque : 

« J’en reprendrais une comme celle que j’ai! »

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