smart Fortwo, plus qu'une auto; un mode de vie

Publié le 27 novembre 2008 dans Essais par Alain Morin

Malgré ses très petites dimensions, la smart attire toujours l’attention autant qu’un camion de pompier, gyrophares allumés et sirène en action!  Malgré tout, au Canada, au Québec surtout, la folie des débuts s’est quelque peu résorbée.  En fait, la smart est une voiture coup de foudre, au même titre qu’un Jeep Wrangler.  Ce n’est pas nécessairement la voiture qu’on aime, c’est plutôt le style de vie qui vient avec.

L’an dernier, au détour d’un remodelage, la nouvelle Fortwo, autant en version coupé que cabriolet, a gagné 195 mm (plus de 7.5 pouces) en longueur tandis que son empattement est passé de 1810 mm à 1867 mm.  Ces améliorations ne sautent pas aux yeux mais elles n’en sont pas moins appréciées des utilisateurs qui peuvent désormais penser à mettre plus qu’un sac d’épicerie dans le coffre!  L’esthétisme aussi a progressé.  Les designers ont réussi à conserver à la smart son allure jouet tout en lui donnant une carrosserie plus crédible.

Habitacle plus fonctionnel

C’est dans l’habitacle que les changements sont toutefois les plus appréciés.  Le tableau de bord fait plus sérieux qu’avant et, surtout, plus fonctionnel. Les commandes sont beaucoup plus intuitives et la visibilité, peu importe la direction, est excellente. La position de conduite, par contre, n’est pas toujours facile à trouver puisque le volant n’est ni ajustable en hauteur, ni télescopique.  Malgré les dimensions réduites de la carrosserie, l’espace intérieur est franchement impressionnant mais je serais curieux de voir un joueur de basketball tenter de s’insérer dans la smart!  Dans une si petite voiture, il est rassurant de pouvoir compter sur quatre coussins gonflables.  L’instrumentation est minimaliste et on ne retrouve pas retrouver d’ordinateur de bord calculant la consommation moyenne.  Le coffre, comme précisé un peu plus tôt, se montre plus généreux qu’auparavant.  Dans la partie inférieure du hayon, on retrouve un bac de rangement qui permet de loger quelques objets ou les barres latérales du toit du cabriolet lorsque le toit est baissé.  Heureusement, la vitre arrière du coupé s’ouvre séparément du hayon, ce qui facilite le dépôt ou le retrait des objets dans le coffre.

Un peu plus rapide mais toujours pas très rapide!

Du côté de la mécanique, le moteur diesel a fait place à un trois cylindres à essence de 1 litre.  En Europe, on retrouve différentes configuration de ce moteur mais en Amérique, nous avons droit à la version 70 chevaux et 68 livres-pied de couple.  Certes économique (6,2 à la suite de notre essai où nous n’avons pas ménagé la petite citadine), ce moteur consomme un tantinet plus qu’avant.  Toutefois, le fait qu’il ne prenne que de l’essence super lui enlève un peu de son avantage.   Ce moteur loge toujours entre les roues arrière.  En fait, lorsqu’on regarde sous la smart, on découvre qu’il s’agit d’une traction… qu’on a placé à l’arrière!  À l’avant, on retrouve un petit capot qui cache les réservoirs de lave-glace, du servofrein et du liquide de refroidissement.

Ce 1 litre est tributaire d’une transmission automatique à cinq rapports.  Elle a perdu un rapport dans l’opération mais elle conserve toujours, quoique de façon moins marquée, son comportement bizarre lors des changements de rapport.  Chaque fois, on ressent une baisse de puissance.  Ceci est dû au fait qu’il s’agit d’une boîte manuelle dont l’embrayage se fait de façon électrique. On ne parle donc pas d’une véritable automatique.  Les changements se font lentement, ce qui donne le temps au petit moteur de perdre beaucoup de son régime. Il est toutefois possible d’éviter, un peu, cet effet en changeant les vitesses manuellement lorsque le régime est plus élevé.  On est en droit de se demander pourquoi smart n’offre pas de boîte manuelle traditionnelle, moins compliquée, moins dispendieuse et assurément plus agréable à vivre…  D’ailleurs, il faut mentionner que l’entretien de la mignonne smart risque de coûter assez cher.  Tout d’abord, il ne peut se faire que chez un concessionnaire Mercedes-Benz et, puisqu’il s’agit d’une voiture techniquement sophistiquée à faible distribution, le prix des pièces est souvent assez corsé.

Dans un centre-ville congestionné, la smart demeure la voiture la plus agréable à conduire.  Elle se faufile partout et s’accommode d’une grosse berline mal stationnée pour siphonner une place autrement inutilisable.  Par contre, son empattement très court nuit à son confort et un nid-de-poule aura tôt fait de vous secouer sérieusement.  Lorsqu’on s’éloigne de la ville, le charme de la petite aguichante se perd dans la nature…  Certes, les accélérations sont maintenant très correctes et il est possible de suivre le trafic mais la sensibilité de la smart aux vents latéraux est toujours très présente.  Dans la neige, la smart se comporte bien lorsque chaussée de bons pneus d’hiver.  Cependant, son système de contrôle de la traction est tellement intrusif que lorsqu’il y a quelques centimètres de neige, vous n’avez plus l’impression d’avoir la maîtrise de la voiture.  C’est le système qui décide! Et il ne se désactive pas.

Au-delà du coup de foudre, il faut vivre avec une voiture (ou avec une personne, c’est selon!) pour en découvrir les petits et grands travers. Même si les prix de la smart ont passablement chuté, elle n’est pas toujours l’aubaine qu’elle paraît être à prime abord.  Une Huyndai Accent ou une Toyota Yaris sont infiniment moins attirantes mais elles offrent beaucoup plus pour beaucoup moins de sous.  Par contre, il est évident que si vous aimez la smart, vous vous foutez carrément de toutes les autres voitures!

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