Bornes de recharge publiques, un autre gaspillage de fonds publics
J’ai reçu la semaine dernière un communiqué dithyrambique de Tourisme Saint-Jean-sur-Richelieu – c’est mon patelin – annonçant le déploiement de quatorze bornes de recharge publiques pour véhicules électriques dans la MRC du Haut-Richelieu. On nous mentionne que ces bornes « permettront aux conducteurs de véhicules électriques qui souhaitent profiter des attraits de la région de rouler l'esprit tranquille ». Cette initiative a été développée en collaboration avec le Circuit électrique qui a comme grand partenaire, Hydro-Québec!
Ce que l’on ne mentionne pas, c’est que c’est vous et moi, à même nos taxes, qui défrayons une fois de plus la majeure partie de la facture.
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Tout d’abord, avant que les ayatollahs de l’écologie ne me lapident, sachez que je n’ai rien contre la voiture électrique. J’en ai contre le gaspillage de fonds publics.
Quelques chiffres :
- Chaque borne coute environ 10 920 $ une fois installée
- Cout total pour 13 municipalités : 141 960 $
- Subvention (80 %) : 113 568 $
C’est donc près de 115 000 $ dépensés inutilement pour des bornes qui, dans la plupart des cas, ne seront jamais utilisées. On coupe des postes dans les hôpitaux de la région, nos citoyens attendent l’ambulance plus de 45 minutes par manque d’effectifs, mais au moins, sachez que vous pourrez recharger votre voiture en admirant l’hôtel de ville d’une petite municipalité de tout juste 2 000 habitants.
La majeure partie des bornes sont installées dans des municipalités qui avec à peine une poignée de résidents comptent très peu de lieux publics. Vous pourrez admirer pendant 8 ou 9 heures, le temps requis pour effectuer une pleine recharge avec une borne de 240 volts, les hôtels de ville de Saint-Blaise-sur-Richelieu, Saint-Valentin et Saint-Sébastien ou passer un peu de temps au stationnement municipal de la Municipalité de Saint-Valentin. Oubliez les festivals, le tourisme électrique va relancer la Montérégie!
Plusieurs de ces municipalités savent pertinemment qu’une telle dépense est inutile et qu’avec un prix de 2,50 $ pour une recharge, il faudra sans doute 200 ans pour rentabiliser la borne. Mais qui oserait se prononcer contre la vertu verte? Il faut sa borne!
A-t-on fait une simple étude de rentabilité avant de déployer un tel projet? Bah, pas besoin, ce sont des fonds publics…
Inutile à long terme
Le plus ironique, c’est qu’on apprend cette semaine dans le Journal de Montréal que la majeure partie des bornes du circuit électrique sont sous-utilisées avec à peine une recharge tous les 5 jours en moyenne, souvent par le même utilisateur. On se défend en disant qu’à terme, il y aura plus de véhicules électriques et donc, que ces bornes deviendront rentables. Faux! Le plus grand problème des voitures électriques actuelles, c’est leur autonomie réduite. Dès qu’elles auront une capacité supérieure, elles intéresseront beaucoup plus d’acheteurs et par le fait même, les bornes de recharge deviendront inutiles. Parlez-en aux propriétaires de voitures Tesla Model S qui, avec plus de 400 km d’autonomie, n’ont pratiquement jamais besoin de bornes de recharge. L’autonomie est assez importante pour circuler une journée entière et n’utiliser que la borne résidentielle.
Voilà un autre exemple de dépense faite que pour épater la galerie et pour se donner bonne conscience. Dans cinq à dix ans, on lira que ces bornes ramassent la poussière et auront couté une somme colossale aux contribuables. On s’en étonnera un peu, puis on passera l’éponge!