Toyota Yaris 2015 : Du nouveau... et du réchauffé

Publié le 10 septembre 2014 dans Essais par Denis Duquet

Pas besoin d'être un grand spécialiste de l'automobile pour savoir que la Yaris était à la traine dans la catégorie des sous-compactes. Sa silhouette était aguichante certes, son habitacle relativement spacieux mais la qualité des matériaux était plus que décevante tandis que son malingre moteur 1,5 litre manquait de muscle.

Toyota est fier d'être le numéro un mondial et que la qualité de ses produits soit reconnue. Les reproches envers la Yaris avaient pour effet d'agacer ses dirigeants. Et l'arrivée de la Nissan Micra et son prix inférieur à 10 000$ n'ont pas arrangé les choses. Sans oublier que la Hyundai Accent, renouvelée il y a environ deux ans, fait des malheurs sur le marché avec sa silhouette dynamique et son moteur de 138 chevaux. Et voilà que Mazda annonce une Mazda2 plus moderne, plus grosse et plus puissante!

Pour répondre à toutes ces pressions, la haute direction a décidé d'adopter la même politique en ce qui concerne la Yaris qu'avec certains autres modèles : se tourner vers le marché spécialisé dans la catégorie. Par exemple, la camionnette Tundra est non seulement assemblée au Texas, le paradis du gros truck, mais elle y a été développée. Pour une sous-compacte en mesure d'être compétitive sur notre marché, les dirigeants de Toyota se sont tourné vers l'Europe, un marché où les sous-compactes sont légion. Mieux encore, la nouvelle Yaris a été revue et corrigée par Toyota Europe, et est assemblée dans l'usine de Valencienne dans le nord de la France. Bref, on a confié cette sous-compacte à des spécialistes de conception et de fabrication de sous-compactes.

Il faut toutefois souligner que cette nouvelle Yaris n'est pas l'objet d'une refonte en profondeur. Cette révision de milieu de cycle cible surtout la silhouette, la présentation de l'habitacle ainsi que des améliorations apportées à la plateforme et la suspension. Malheureusement, on a ignoré la principale faiblesse de cette voiture. On s'en reparle plus tard.

Toyota Canada, dormez-vous?

Cet essai débute par une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que la version 2015 a été insérée très rapidement dans la flotte de presse du constructeur. Ce qui nous a permis d'en faire l'essai sans trop attendre. La mauvaise nouvelle, c'est que notre voiture était noire. Et ça, c'est embêtant parce que l'impact visuel de cette nouvelle mouture se manifeste en grande partie par sa section avant, notamment sa spectaculaire calandre noire qui se démarque fortement du reste de la carrosserie. Mais l'effet est quasiment raté lorsque cette calandre noire est associée à une carrosserie de même couleur. Ça manque d'impact visuel! Pas surprenant que les photos du site de presse de Toyota illustrent une pléthore de Yaris rouge vif. J'ai sélectionné les photos de la voiture en rouge et aussi en bleu, et la différence saute aux yeux. Quoi qu'il en soit, vous avez le choix car elle est offerte en sept couleurs. Soulignons au passage que ce hatchback continue d'être proposé en versions trois et cinq portes.

La planche de bord était autrefois réputée pour la piètre qualité de ses plastiques ultradurs. Cette fois, on a fait appel à des matériaux de bien meilleure qualité et plus souples au toucher. Par contre, la disposition du tableau de bord est demeurée identique avec son réceptacle triangulaire abritant les principaux cadrans indicateurs. En fait, le seul changement majeur est l'écran d'affichage qui remplace la radio, laquelle est dorénavant gérée par l'intermédiaire de cet écran. Sur notre modèle d'essai, une version SE, la plus luxueuse, les sièges étaient recouverts d'un tissu de bonne qualité relevé de surpiqures. Enfin, l'espace tant pour les places avant qu'arrière est généreux.

Du réchauffé

Il est relativement peu couteux de modifier la carrosserie d'une voiture et c'est la même chose pour l'habitacle tant qu'on ne fait pas de changements majeurs. Par contre, transformer la plateforme et la mécanique, c'est tout autre. Et comme dans cette catégorie, une large part du marketing est basée sur les prix, pas question de transformations mécaniques importantes réalisées hors cycle, ce qui ferait grimper les couts de production. Le moteur et les deux transmissions ont donc été reconduits. Ce n'est pas une bonne nouvelle. Ce quatre cylindres de 1,5 litre de 106 chevaux doit concéder quelques dizaines d'équidés à certains concurrents. Son rendement est moyen, il est bruyant et peu inspirant au chapitre de la conduite. Et autre mauvaise nouvelle, les ingénieurs ou encore les comptables de Toyota ont décidé de faire de nouveau appel à la transmission manuelle à cinq rapports et à l'automatique à quatre rapports. C'est cette dernière qui est l'irritant majeur. Au pire, une boite CVT aurait été une meilleure solution.

Heureusement, même si l'on n'a pas remplacé la plateforme, celle-ci a été rigidifiée avec la multiplication de points de soudures à des endroits stratégiques. Il faut également ajouter que tous les modèles bénéficient cette année de ressorts plus rigides, d'amortisseurs plus fermes, tandis que des barres antiroulis aussi bien à l'avant qu'à l'arrière sont de série sur tous les modèles. Enfin, le rapport de démultiplication de la direction est modifié afin de rendre cette direction à assistance électrique plus rapide.

La conduite? Bof...

Dès qu'on lance le moteur, sa sonorité « économique » n'est pas de mesure à nous inspirer et il devient de plus en plus bruyant au fur et à mesure qu'on passe les vitesses pour monter en régime. Heureusement, sur la grande route, en raison en partie d'une caisse plus rigide et un régime moteur inférieur à 3 000 tr/min, le niveau sonore dans l'habitacle n'est pas trop mal. Quant à la conduite elle-même, malgré les airs de petite voiture aux allures sportives, c'est assez tranquille. À défaut de nous emballer par ses performances et un bon feedback de la route, la plus petite des Toyota sur notre marché s'est révélée être une honnête routière, relativement confortable offrant un comportement routier correct et sans surprise.

Les nombreux changements apportés à la Yaris ne lui permettent pas de grimper au sommet de sa catégorie en comparaison avec les ténors des sous-compactes. Elle se classe approximativement en milieu de peloton. Et si sa nouvelle silhouette, son habitacle plus convivial et une excellente habitabilité ne réussissaient pas à vous convaincre, il y a toujours la fiabilité Toyota et une rassurante valeur de revente!

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Toyota Yaris 2015
Version à l'essai SE 5 portes Hatchback
Fourchette de prix 16 265 $ – 19 385 $
Prix du modèle à l'essai 19 385 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 7,7 / 6,3 / 7,9 L/100km
Options Boîte manuelle de série
Modèles concurrents Chevrolet Sonic, Ford Fiesta, Honda Fit, Hyundai Accent, Kia Rio, Nissan Versa
Points forts
  • Silhouette plus dynamique
  • Habitacle plus luxueux
  • Bonne habitailité
  • Mécanique fiable
  • Bonne valeur de revente
Points faibles
  • Moteur anémique
  • Insonorisation moyenne
  • Sensible au vent latéral
  • Banquette arrière dure
  • Boîte automatique à 4 rapports.
  • Pédale de freins ultra sensible.
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Serait encore meilleure avec boite de vitesses avec plus de rapports.
Valeur subjective 4.0/5 Une bonne valeur: fiable et valeur de revente élevée.
Esthétique 4.0/5 Sensible aux couleurs de la carrosserie.
Confort 4.0/5 Sièges avant confortables, suspension bien calibrée.
Performances 3.5/5 Correctes, sans plus.
Appréciation générale 4.0/5 Bonne fiabilité, économie de carburant
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