Audi TT 2016 : Rencontre du troisième type
L’arrivée du concept TT au Salon de Francfort en 1995 a eu l’effet d’une onde de choc. Avec cette voiture marquante, Audi annonçait qu’elle serait dorénavant aux avant-postes en matière de design. Puis vint le modèle de deuxième génération. Le constructeur d’Ingolstadt bonifiait la dynamique – grâce à un nouveau châssis –, et certaines variantes, comme la TT-RS, sont devenues de sérieuses voitures de performance.
Avec la TT de troisième génération et sa version plus typée TTS qui débarqueront chez nous en août de 2015, Audi revoit sa copie en développant sa nouvelle sportive sur la plateforme MQB, laquelle sert également de base à la Volkswagen Golf et l'Audi A3. Le constructeur inaugure un concept inédit pour le design intérieur en logeant un écran TFT couleur de 12,3 pouces en lieu et place du traditionnel bloc d’instruments.
- À lire aussi: Les premières (et les toutes nouvelles) images de la Audi TT Roadster 2016
- À lire aussi: Audi dévoile l’habitacle de la future TT
Côté style, la nouvelle TT emprunte certains éléments de design à la R8, comme l’emblème des quatre anneaux figurant sur le capot avant de la voiture, et l'aspect est plus ciselé, comme en témoignent les lignes qui jouxtent la calandre Singleframe. Concernant ses dimensions, ce modèle est légèrement plus court et plus étroit que l’ancien, mais l’empattement a progressé de 37 millimètres et les porte-à-faux avant et arrière sont plus courts, ce qui lui donne une allure plus athlétique. À l’arrière, le troisième feu de freinage prend la forme d’un bandeau lumineux qui fait toute la largeur de la voiture et qui relie ainsi les deux feux de type DEL. Aussi, les deux tubulures d’échappement sont plus rapprochées l’une de l’autre. Le volet du re?servoir a? la forme ronde typique de ce modèle s'ouvre par une simple pression du doigt et, derrière ce volet, on ne retrouve aucun bouchon puisque le pistolet d'essence s'enfonce directement dans le tuyau, comme pour les voitures de course.
Sous le capot, la TT fait appel au moteur EA888 quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé qui anime aussi la Volkswagen GTI, mais sa puissance a été portée à 220 chevaux alors que le couple est chiffré à 273 livres-pied. Avec la boite à double embrayage S Tronic à six rapports et le rouage intégral quattro, la TT est capable d’atteindre 100 km/h en 5,3 secondes. La TTS reçoit un moteur gonflé à 290 chevaux et 280 livres-pied de couple et fait le 0-100 en 4,6 secondes.
Sur piste
Au cours d’une première prise en mains sur les routes de la Costa del Sol en Espagne, la TT s’est montrée plus équilibrée et agile, probablement grâce à sa structure faisant un usage étendu d’aluminium, combiné avec de l’acier. Ceci lui a permis de perdre 50 kilos par rapport au modèle précédent. La TT de troisième génération a moins tendance à sous-virer et le rouage intégral peut maintenant envoyer plus de couple aux roues arrière en conduite sportive. Lorsque le système Audi Drive Select fait partie de l’équation (en option sur la TT et la TTS au Canada), le comportement routier peut être paramétré par le conducteur selon trois modes, Dynamic, Auto ou Comfort. Ceux-ci affectent la réponse à l’accélérateur, la rapidité du passage des rapports de la boite à double embrayage et de la direction, l’amortissement de la suspension pilotée Magnetic Ride, de même que le degré d’intervention du système de contrôle électronique de la stabilité. Tout cela fait en sorte que la TT est une voiture très compétente en conduite sportive.
Comme il se doit, la TTS hausse la barre d’un cran. Avec son moteur de 290 chevaux, elle est rapide et le fait sentir admirablement bien par le biais d’un système acoustique qui amplifie le son du moteur dans l’habitacle ainsi que par les échappements à clapets qui s’ouvrent lors des hauts régimes. Sur le circuit Ascari, la TTS s’avère particulièrement joueuse, le rouage intégral livrant plus de couple aux roues arrière en conduite sportive. Ce circuit comporte plusieurs changements d’élévation, mais la TTS n’est jamais déstabilisée et s’inscrit en virage avec une grande précision malgré le fait que la direction ne rende pas la même qualité de feedback que celle d’une sportive à deux roues motrices, le train avant étant toujours lié au rouage intégral.
La boite S Tronic passe les rapports instantanément et sans perte de motricité, et commande même la montée en régime du moteur lors du rétrogradage, comme un pilote le ferait par la technique du talon-pointe avec une boite manuelle, afin d’assurer une plus grande fluidité lors de l’entrée en virage. Avec un rapport poids-puissance très favorable, la TTS s’est montrée très à l’aise sur circuit.
Tout un habitacle!
La dynamique de la TT impressionne, mais c’est son habitacle qui est la véritable pièce maitresse. En prenant place à bord, on est soufflé par la simplicité du design et par la beauté de la planche de bord. Celle-ci est fortement inspirée de la course automobile et remplace le traditionnel bloc d’instruments par un écran TFT couleur de 12,3 pouces qui peut être configuré par le conducteur selon plusieurs modes. En mode Infodivertissement, une fene?tre centrale domine l'affichage et pre?sente la carte de navigation ou les listes des rubriques Te?le?phone, Radio ou Audio. De petits cadrans pour le compte-tours et le tachyme?tre l'encadrent de part et d'autre. Dans la vue classique, la fene?tre centrale est plus petite et les « cadrans » sont de taille conventionnelle. Sur l'Audi TTS, un mode Sport comporte un compte-tours central qui domine l'affichage; au milieu, la vitesse est indique?e par un affichage nume?rique.
L’accès aux divers menus se fait par le biais de la molette rotative du MMI (Multi Media Interface) dont la surface est tactile permettant au conducteur de tracer des lettres et des chiffres avec le doigt ou de « zoomer » par le pincement avec deux doigts, exactement comme sur un iPad. La planche de bord se déploie vers le passager pareillement à une aile d’avion et les buses rondes de ventilation, qui intègrent toutes les commandes du système de chauffage/climatisation ainsi que les commandes des sièges chauffants, évoquent les réacteurs d’un avion. Les sièges arrière ne peuvent pas être occupés par des personnes mesurant plus de quatre pieds neuf pouces (selon Audi) et les dossiers peuvent être rabattus, ce qui permet de faire passer le volume de chargement de 305 à 712 litres.
Comme la TT et la TTS n’arriveront chez nous que l’été prochain, Audi Canada n’a pas encore fixé l’échelle de prix. Parions cependant que les tarifs devraient être voisins de ceux commandés par les modèles actuels qui sont de 51 600 dollars pour la TT et de 60 800 dollars pour la TTS. Le Guide de l’auto sera également sur place la semaine prochaine au Mondial de l’automobile de Paris pour le dévoilement de la TT Roadster. Un compte-rendu complet sur ce dévoilement attendu suivra sous peu.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Audi TT 2016 |
---|---|
Version à l'essai | n.d. |
Fourchette de prix | n.d. |
Prix du modèle à l'essai | n.d. |
Garantie de base | n.d. |
Garantie du groupe motopropulseur | n.d. |
Consommation (ville/route/observée) | 7,3 / 5,0 / n.d. L/100km |
Options | Audi Drive Select |
Modèles concurrents | BMW Z4, Lotus Evora, Porsche Boxster, Porsche Cayman |
Points forts |
|
Points faibles |
|
Fiche d'appréciation | |
Consommation | Avec une perte de poids et la boîte S Tronic en mode Economy, la TT se défend bien au chapitre de la consommation |
Valeur subjective | À plus de 50 000 dollars pour la TT et plus de 60 000 dollars pour la TTS, on ne peut pas parler d'aubaine |
Esthétique | On reprend des éléments de la première TT et de la R8, qui dit mieux? |
Confort | Aucun problème pour les deux places avant, mais ça se gâte sérieusement à l'arrière |
Performances | On aime le comportement équilibré de la TT, mais on l'aime encore plus en version TTS |
Appréciation générale | Avec son look évolué et son cockpit virtuel, la nouvelle TT prend ses marques |