L'Académie de conduite hivernale Mercedes-Benz

Publié le 10 février 2015 dans Blogue par Alain Morin

Il y a quelques jours, Mercedes-Benz invitait des journalistes automobiles à tester les nouvelles B 250 4Matic et CLA 250 4Matic sur le bassin olympique. Heureusement, il faisait dans les -30 °C, ce qui rendait l’eau suffisamment dure pour qu’on s’y amuse. À +30 degrés, on se serait amusé aussi, mais les voitures auraient sans doute été moins performantes…

Toujours est-il que l’Académie de conduite hivernale Mercedes-Benz était à Montréal. Nous avons donc pu profiter des conseils des experts sur place pour 1) améliorer notre conduite et 2) tester les limites du rouage intégral et des divers systèmes de contrôle.

Trois épreuves étaient au programme : freinage, slalom et contrôle en situation de sous-virage et survirage, le tout sur une surface parfaitement glacée et offrant un coefficient d’adhérence à peu près nul. Au mieux, la surface était enneigée avec un fond glacé.

Freinage

Encore aujourd’hui, certains conducteurs paniquent quand ils sentent la pédale de frein vibrer lorsque l’ABS entre en fonction. Laissez-moi vous dire que sur le bassin olympique, ils auraient été bons pour une thérapie! L’exercice, fort simple en apparence, consistait à accélérer et immobiliser le véhicule entre deux cônes. Sauf que la surface était parfaitement glissante. Après quelques essais, on apprend quand relâcher un peu la pédale, c’est-à-dire au moment où l’on serait normalement porté à l’enfoncer encore (et inutilement) plus fort.

Slalom

À gauche du ti-cône, à droite du ti-cône, à gauche du ti-cône, etc. D’abord avec les systèmes de contrôle puis sans. Et chaque fois qu’on refait l’exercice, on augmente la vélocité. Il faut toujours regarder le prochain cône, pas celui qu’on vient de franchir… ni la jolie madame plus loin! Après quelques passages sans les assistances, on apprend à doser l’accélérateur et le volant, et les transferts de poids sont moins brutaux. La voiture se place d’elle-même… pour peu qu’on ne tente pas de battre un record de vitesse ce qui, d’ailleurs, n’est pas le but de l’exercice.

Exercices de sous-virage et de survirage

L’exercice semble banal : tourner autour d’un cercle. Sur de la glace vive. Avec des voitures à rouage intégral. Comme pour le slalom, tout se joue entre l’angle du volant et la pression sur l’accélérateur. L’avant de la voiture se dirige vers l’extérieur du cercle? On relâche l’accélérateur et on ramène le volant si les roues sont trop braquées. La voiture reprendra ainsi ses « esprits ». Si l’on désire placer le devant de la voiture face au cercle, coup vif sur l’accélérateur en même temps qu’on ramène les roues bien droites quand le cercle est devant. Et on dose la pédale et le volant pour toujours avoir le cercle en vue, devant soi. Évidemment, on ne fait pas de la drift avec un AWD comme avec une propulsion. Écrit comme ça, ça a l’air facile mais, à vrai dire, mes cercles ressemblaient davantage à des ovales. Même que certains de ces ovales, vus des airs, devaient avoir l’air d’un carré dessiné par un enfant de 2 ans… aveugle. 

Bon pour tous

Depuis quelques années, ce type de cours se répand comme une trainée de poudre. Plusieurs constructeurs, souvent haut de gamme, en offrent et, pour en avoir suivi quelques-uns, ils s’équivalent. Il est aussi possible de s’inscrire à des cours particuliers. Dans tous les cas, les instructeurs sont des pilotes chevronnés. 

À quel public s’adressent ces cours? À tout le monde! De Monsieur et Madame Tout-le-Monde qui veulent être moins craintifs l’hiver au jeune qui se prend pour Ken Block (et qui pourrait par le fait même comprendre ce qu’est l’humilité…). Même des pilotes de course y trouvent leur compte. Certains journalistes présents au bassin olympique sont, ou ont été, des pilotes de course et suivaient les indications des instructeurs. Drôle quand même de constater que des gens qui ont trente ans de pilotage derrière la cravate étaient tout ouïe devant les instructeurs. Ce type de cours nous apprend aussi à ne pas être trop sûrs de nous en hiver, que notre voiture soit dotée du meilleur rouage intégral ou des meilleurs systèmes de contrôle ou non. Il faut toujours demeurer vigilant et ne jamais dépasser les limites. Et laissez-moi vous dire que les limites du pilote sont généralement atteintes bien avant celles des voitures!

$$$$

Ces cours ne sont pas gratuits. Dans le cas de l’Académie de conduite hivernale de Mercedes-Benz, on parle de 795 $. En revanche, pour ce prix, vous avez davantage d’heures de pratique et plus d’exercices que nous en avons eus. BMW offre sensiblement le même programme au même prix. Porsche, avec son Camp4, présente un cours plus long et plus complet… mais plus cher. Parmi les « privés », Claude Bourbonnais, un ancien pilote de course, donne un cours d’une demi-journée à Vaudreuil (lac des Deux Montagnes) à un coût très raisonnable. Il y en a d’autres, comme Mécaglisse à Notre-Dame-de-la-Merci, ICAR à Mirabel…

Ce type de cours ne transformera personne en pilote prêt à disputer le trophée Andros. Cependant, en comprenant mieux les raisons pour lesquelles une voiture dérape, il est plus facile d’adapter sa conduite en fonction des conditions de la route. En plus, ces cours permettent de comprendre comment contrôler sa voiture quand la friction entre les pneus et la chaussée est rompue.

Ce qui m’amène à une question que je me pose depuis longtemps : pourquoi ces cours ne sont-ils pas obligatoires au Québec, contrée où l’on doit vivre avec l’hiver environ six mois par année ?

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