Ford Freestyle, pourri de talent

Présentée à Musique Plus il n’y a pas si longtemps, l’émission Les pourris de talent donnait la chance à des artistes aussi incompris qu’inconnus de faire valoir leur talent au petit écran. Malheureusement, une telle émission n’existe pas pour faire connaître au public les véhicules inconnus et incompris. Le Ford Freestyle s’y distinguerait assurément, lui qui est beaucoup plus talentueux que pourri. Sans doute que le nom Ford, autrefois adulé mais maintenant mis à l’index par trop de gens snobs y est pour quelque chose. C’est dommage. Tellement dommage!

Le Freestyle, on l’a déjà écrit et on le répète, n’est ni une automobile, ni une familiale, ni un VUS. En fait, il est tout ça à la fois. Bâti sur la même plate-forme que la Ford Five Hundred et celle, quoique modifiée de la Volvo XC90, le Freestyle possède sa propre personnalité. Reprenant des éléments de plusieurs types de véhicules, les designers du Freestyle ont réussi à lui insuffler le meilleur de chacun, surtout au niveau de la carrosserie. Le format du Freestyle est tout simplement parfait. Ni trop gros, ni trop petit, il donne bonne conscience à son propriétaire qui n’a pas l’impression de se promener au volant d’un VUS. À cause de sa hauteur totale moins élevée que celle des autres véhicules de sa catégorie, le Freestyle semble plus costaud. Pour améliorer l’espace intérieur, les designers ont relevé un tantinet le toit à partir du pilier
« C ». En fixant des supports pour bagages sur le toit, ce détail de présentation devient pratiquement imperceptible tout en permettant aux passagers des deuxième et troisième rangées (ben oui, le Freestyle possède trois rangées de sièges) de jouir d’une meilleure vue vers l’avant.

Les passagers s’assoyant à la deuxième rangée ont droit à des sièges confortables, où l’espace pour les jambes et la tête ne manque pas. Comme pour toute troisième rangée qui se respecte, celle du Freestyle est difficile d’accès et peu confortable. Par contre, les deux strapontins peuvent accueillir des êtres humains de plus de quatre pieds, ce qui est un exploit ! Même avec tous les sièges relevés, l’espace de chargement étonne. Et lorsque les dossiers de la troisième rangée sont abaissés, l’espace de chargement devient franchement surprenant. Et si on abaisse les dossiers de la deuxième rangée, alors là, ça devient phénoménal ! De plus, ces quatre sièges repliés forment un fond parfaitement plat. Dommage que le hayon soit si malaisé à soulever et à rabattre. Le tableau de bord du Freestyle est directement copié sur celui de la Five Hundred à quelques détails près. C’est donc dire qu’il est fonctionnel à défaut de se montrer inspirant, que la majorité des plastiques est de bonne qualité et que l’espace habitable ne fait pas défaut. On remarque bien sûr certains irritants comme le rétroviseur intérieur, difficile à ajuster à cause du plafonnier trop envahissant et le coffre à gants, trop peu logeable. Au chapitre de la sécurité, on retrouve les coussins gonflables habituels mais, en option, il est possible d’obtenir des coussins latéraux et des rideaux. Parlant de sécurité, mentionnons que le châssis a été étudié pour offrir une sécurité maximale, autant en cas d’impacts frontaux que latéraux. D’ailleurs, le Freestyle a remporté, en 2005 et 2006, le nombre maximal d’étoiles lors de tests effectués par la NHTSA, l’équivalent américain de notre ministère des transports. Le fait de prendre la plate-forme d’une Volvo ne doit pas nuire…

Le Freestyle n’a droit qu’à un seul moteur. Il s’agit d’un V6 de 3,0 litres de 203 chevaux et 207 livres-pied de couple. Dans cette ère de course à la puissance, ces chiffrent semblent bien maigres mais ce moteur est très bien adapté au véhicule. Les accélérations et reprises se montrent très correctes pour ce type de voiture. Toutefois, une fois chargé de six personnes et de leurs bagages dans une côte et tirant une remorque de 2 000 kilos (le maximum alloué), il y a fort à parier que le Freestyle se ferait barber par une Smart. J’exagère. Disons une Aveo...

Mercure, l’ennemi

Une seule transmission est offerte. Il s’agit d’une CVT, c’est-à-dire que la quantité de rapports est infinie. Ce type de transmission, toujours sur le bon rapport, va invariablement chercher la puissance et le couple maximaux et favorise la consommation d’essence. Par contre, notre Freestyle Limited AWD, testé en décembre, s’est montré glouton avec une moyenne de 14,9 litres aux cent kilomètres. Le froid semble engluer les transmissions continuellement variables, et pas seulement sur le Freestyle. Aussi, elles sont généralement plus bruyantes qu’une transmission ordinaire. Si le Freestyle de base se déplace grâce à ses roues avant motrices, il existe d’autres versions avec le rouage intégral. Provenant, lui aussi, de chez Volvo, le système Haldex fonctionne de façon transparente et ajoute à la sécurité, surtout en hiver.
Sur la route, le Freestyle ne se démarque pas vraiment. Ses suspensions, un peu plus dures que celles de la Five Hundred assurent une bonne tenue de route et absorbent bien les irrégularités de nos chaussées québécoises, irrégularité n’étant sans doute pas le terme approprié… La direction se montre d’une légèreté désolante mais les freins, eux, font preuve de sérieux dans l’accomplissement de leur tâche.

Le Freestyle ne fait rien de façon extraordinaire. Mais il ne fait rien de très mal non plus. Ses qualités dynamiques, son gabarit de dimensions raisonnables et son style qui ne s’est pas encore démodé sont ses principaux avantages. Mais, dès l’an prochain, un Freestyle rafraîchi verra le jour. Souhaitons-lui la meilleure des chances. Il la mérite.

feu vert

Dimensions raisonnables
Bon volume de chargement
Performances correctes
Excellents freins
Véhicule sécuritaire

feu rouge

Moteur un peu juste à l’occasion
Troisième rangée de sièges utopique
Consommation assez élevée
Direction hyper légère
Notoriété de Ford à la baisse