Chevrolet Trax 2015 - Promesse tenue

Publié le 20 mars 2015 dans Essais par Denis Duquet

Lorsque la division Chevrolet a dévoilé ce VUS compact il y a un peu plus de deux ans, nombreux étaient ceux qui doutaient de son succès. D’abord parce que ce véhicule n’était pas vendu aux États-Unis à l’époque et ensuite parce qu’une exclusivité canadienne n’a pas toujours été un gage de réussite. En outre, le constructeur américain innovait en quelque sorte en nous proposant un modèle qui était presque le seul dans sa catégorie à l’époque. Pourtant, deux années plus tard, non seulement le Trax est maintenant vendu aux États-Unis avec un certain succès, mais il poursuit sa carrière canadienne tout en étant l’objet d’éloges assez nourris de la part des essayeurs. Contrairement à ce qui se passait il y a quelques années, ce modèle semble avoir été bien planifié et son exécution est supérieure à la moyenne. D’ailleurs, lors de son lancement à Ottawa en décembre 2012, mes premières impressions de conduite se sont avérées positives.

C’était au tout début. En février dernier, alors qu’un froid sibérien sévissait sur la province, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un autre essai du Trax afin de vérifier s’il était toujours compétitif dans une catégorie qui comprend désormais plusieurs modèles. En effet, au cours des derniers mois, Mazda a dévoilé le CX-3 tandis que Honda s’apprête à commercialiser le HR-V, une version compacte du très populaire CR-V. Jeep s’est mis de la partie avec le Renegade et Fiat avec la 500X. On peut ajouter à cette liste le Mitsubishi RVR et la MINI Countryman, bien que celle-ci soit vendue beaucoup plus cher et soit plus sophistiquée sur le plan technique. Sans oublier non plus l’équivalent de la version Chevrolet, soit la Buick Encore.

Voyons donc comment s’est déroulé cette seconde prise de contact avec le Trax.

Une Sonic tout-terrain

Si l’on devait résumer la conception mécanique de ce modèle, on pourrait dire qu’il s’agit d’une version tout-terrain de la Sonic dont il emprunte la plate-forme. Cependant, on a allongé l’empattement de 30 mm tandis que la longueur hors tout a progressé de 241 mm. Bien entendu, l’utilitaire sport compact est également plus large et plus haut afin d’avoir une meilleure habitabilité. Il faut souligner au passage que les stylistes ont bien réussi sa silhouette. Les ailes en relief, l’imposante prise d’air sous la calandre, de même que la ligne de toit fuyante lui donnent un petit air sportif qui a lui a valu plusieurs commentaires flatteurs dans le cadre de notre essai. Pourtant, la couleur noire du véhicule n’avait rien pour avantager sa silhouette.

La conception mécanique est relativement simple : une traction avant dotée d’un quatre cylindres de 1,4 litre monté transversalement. L’utilisation de la turbocompression et de l’injection directe permet de tirer 138 chevaux de ce moteur qui est associé de série à une boîte manuelle à six rapports, tandis que l’automatique disponible en option a le même nombre de vitesses. Comme il se doit sur les véhicules de cette catégorie, la traction intégrale est optionnelle. Rien de bien sophistiqué, puisqu’il s’agit d’un système sur demande qui transmet la puissance aux roues arrière lorsque les roues du train avant commencent à patiner. Dans le cadre de notre essai, ce système a fonctionné sans coup férir et il s’est révélé tout aussi efficace que la majorité des modèles concurrents.

Afin de réduire les coûts au maximum, la suspension arrière est de type à poutre déformante. Ce n’est peut-être pas la sophistication absolue, mais sa géométrie est bonne et la gestion des impacts assurée. Son efficacité n’est donc pas à critiquer. Toutefois, l’empattement relativement court se fait surtout sentir au passage de bosses. Bref, rien de bien spectaculaire en fait de groupe propulseur et de plate-forme, mais c’est bien équilibré et bien conçu. Nous sommes loin des tentatives de Chevrolet qui, jadis, essayait toujours de se démarquer avec des solutions techniques souvent audacieuses… et finalement décevantes!

Toujours dans le coup

À maintes reprises, on a reproché à General Motors ses habitacles couverts de plastiques bon marché et plus ou moins bien assemblés. Depuis la réorganisation du numéro un américain, on a accompli du progrès à ce chapitre. Toutefois, il est facile de reprocher au Trax ses plastiques durs, d’une texture peu engageante. Bref, on croirait que GM est revenu à ses habitudes. Néanmoins, en y regardant de plus près, s’il est vrai que c’est encore tout de gris garni, le plastique est d’assez bonne qualité tandis que l’assemblage est impeccable. De plus, le design de la planche de bord est intéressant et innovateur. L’élégant cadran indicateur principal est inspiré de celui d’une moto, et il est de consultation aisée. Notre véhicule d’essai était doté d’un écran d’affichage intégrant le système MyLink qui permet de gérer l’infodivertissement. C’est assez facile à gérer mais il faut préciser que tous les réglages sont effectués de manière tactile et cela inclut le réglage du volume. Pour ma part, je n’ai pas trouvé ça convivial.

Les sièges avant sont d’un confort surprenant tandis que le support latéral est bon, du moins pour cette catégorie. Les places arrière sont spacieuses pour un véhicule de ces dimensions et le dégagement pour les jambes est étonnant. En outre, les espaces de rangement sont multiples, et ce, en plus de deux coffres à gants. Parlant de coffre, celui du Trax est en mesure d’accueillir sans problème les bagages de quatre personnes. 

Sur la route, le Trax montre un bon équilibre en fait de tenue de route, de confort et se veut un VUS urbain à la hauteur de la tâche. Son rouage intégral n’est pas nécessairement génial, mais tire bien son épingle du jeu. Une direction un peu moins assistée serait bienvenue, mais puisque la conduite en ville sera majoritaire, on peut vivre avec. Quant au moteur, une vingtaine de chevaux lui donnerait certainement plus de pep, mais là aussi c’est adéquat. Toutefois, compte tenu de sa cylindrée et de l’injection directe, sa consommation de carburant pourrait être plus impressionnante. En revanche, il faut savoir que cet essai s’est effectué dans des conditions de température arctique.

Bref, pour une fois, GM a réussi à innover sans se planter! Le Trax ne réinvente rien mais se veut un sérieux concurrent pour les autres membres de sa catégorie. Deux ans après son lancement, il est toujours dans le coup.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Chevrolet Trax 2015
Version à l'essai LT
Fourchette de prix 20 295 $ – 31 230 $
Prix du modèle à l'essai 27 940 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/160 000 km
Consommation (ville/route/observée) 8,7 / 6,5 / 9,1 L/100km
Options Boîte automatique, Rouage intégral, Groupe sonorisation, Groupe technologie, Tapis protecteurs
Modèles concurrents Buick Encore, MINI Countryman, MINI Paceman, Nissan JUKE, Scion xB, Subaru Crosstrek
Points forts
  • Silhouette élégante
  • Bonne habitabilité
  • Tenue de route correcte
  • Finition soignée
  • Rouage intégral transparent
Points faibles
  • Puissance un peu juste
  • Prix élevé avec options
  • Écran exclusivement tactile
  • Sautille sur les bosses
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 Correct, mais sans plus
Confort 4.0/5 Sièges confortables, bonne habitabilité
Performances 3.5/5 Correctes mais 20 chevaux de plus seraient appréciés
Système multimédia 4.0/5 Sophistiqué pour la catégorie
Agrément de conduite 4.0/5 Une belle surprise
Appréciation générale 4.0/5 Un véhicule équilibré à tous les points de vue
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