Toyota MR2 1995: Une sportive en quête d'acheteurs
Dans le domaine de l'automobile comme partout ailleurs, il arrive souvent que trop ne soit pas nécessairement synonyme de meilleur. La Toyota MR2 en est un exemple typique. Tandis que la première génération de ce coupé sport se voulait une voiture agile, maniable et de prix abordable, on a voulu pousser sa remplaçante à un niveau supérieur, tant au chapitre des dimensions que des performances et du prix. Avec comme résultat qu'il s'agit toujours de la voiture à moteur central la moins chère sur le marché. Pourtant, son prix est suffisamment élevé pour décourager plusieurs acheteurs.
À en juger par sa fiche technique, sa silhouette et sa qualité d'exécution, il est facile de donner raison à Toyota de demander un tel prix pour ce coupé deux places. Toutefois, le hic, c'est que son comportement routier et ses performances, dans une certaine mesure, font changer d'idée à plus d'une personne. Car, en dépit de ses apparences qui pourraient la confondre avec une italienne racée, cette japonaise ne se sent pas tellement dans son élément lorsque l'action se manifeste.
Le «look» d'abord
Si les stylistes de Toyota manquent souvent d'audace et d'imagination Lorsque vient le temps de dessiner une berline à vocation familiale, ils sont nettement plus en forme dans le cas des coupés sport. Cette MR2 n'est peut-être pas un classique, mais sa silhouette est agréable et bien équilibrée.
L'habitacle est tout de noir vêtu et la présentation est très sobre comme il faut s'y attendre sur une sportive. Cependant, la présentation du tableau de bord pourrait s'inspirer davantage des Italiens et moins des Japonais afin de proposer un peu plus de relief sur le plan visuel. Le côté positif de cette approche nippone est le fait que l'ergonomie est bonne. La position de conduite convient également aux gabarits nord-américains tandis que les sièges sont confortables et leur support latéral, adéquat. La version turbo est équipée pour sa part d'un siège réglable de sept façons différentes afin d'assurer une position de conduite plus efficace et plus confortable.
La version turbo est livrée avec un toit ouvrant en T tandis que le modèle à moteur atmosphérique le propose en option. Mais dans un cas comme dans l'autre, il est recommandé de toujours placer les panneaux pare-soleil lorsqu'on laisse la voiture stationnée au soleil. Faute de quoi vous risquez de vous asseoir dans un véritable four.
Une différence de 65 chevaux
À moins de vouloir jouer les Al Unser fils ou les Michael Schumacher, la version à moteur atmosphérique de 135 chevaux est le choix logique. En premier lieu, son prix est relativement abordable et les prestations du moteur 2,2 litres sont acceptables, car on boucle le 0-100 km/h en 8,56 secondes. De plus, ce quatre cylindres possède un couple plus généreux que le moteur turbocompressé à bas régime et il est donc plus adapté à la circulation urbaine. Il faut cependant être en mesure de savoir manier avec dextérité, le levier de vitesses de la boîte manuelle à cinq rapports. Malheureusement, cette année encore, ce levier manque de précision.
Les vrais sportifs dans l'âme vont certainement opter pour le moteur 2,0 litres turbo, car sa puissance est supérieure de 65 chevaux. Voilà des chiffres qui remplacent tout autre argument. Ce moteur n'est disponible qu’avec la boîte manuelle et encore, les deux derniers rapports sont des surmultipliés. De plus, ce moteur aime les hauts régimes et ses chevaux supplémentaires ne font pas sentir leur présence en conduite urbaine. Le moteur monté en position centrale assure une répartition presque idéale du poids.
Curieusement, Toyota a décidé d'offrir uniquement en option les freins ABS et la direction assistée électrohydraulique. À notre avis, les deux sont indispensables. La direction non assistée rend les manœuvres de stationnement très pénibles tandis que les freins ABS vous permettront peut-être Un jour de conserver votre MR2 intacte.
Une conduite capricieuse
Malgré sa sophistication mécanique, sa silhouette racée et sa construction impeccable, la MR2 pèche de façon impardonnable pour une sportive: son comportement routier laisse à désirer. Tandis que les performances des deux moteurs disponibles sont acceptables, la tenue en virage est déplorable. En certaines circonstances, c'est le train avant qui veut afficher son indépendance. Parfois, c'est l'arrière qui se déstabilise. Et généralement, ce comportement inquiétant survient à des vitesses plus ou moins rassurantes. Enfin, comme toutes les autres voitures à moteur central, ce deux places peut décrocher sans préavis.
Voilà pourquoi cet élégant coupé est plus ou moins boudé. Il a beau être le plus économique des coupés sport à moteur central, il lui manque l'essentiel: un comportement routier digne de sa mécanique et de son «look».
CE QU’IL FAUT SAVOIR
Agrément de conduite : 8/10
Confort : 6/10
Fiabilité : 8/10
Habitabilité : 6/10
Qualité hivernales : 6/10
Sécurité : 8/10
POUR
- Silhouette élégante
- Sièges confortables
- Freins efficaces
- Mécanique fiable
- Caisse rigide
CONTRE
- Freins ABS optionnels
- Suspension ferme
- Tenue de route capricieuse
- Direction assistée indispensable
- Embrayage peu progressif
ASPECT TECHNIQUE
Type de véhicule: coupé - 2 portes - 2 places - propulsion
Empattement: 240 cm
Longueur: 417 cm
Poids: 1220 kg
Moteur/Transmission: 4L - 2.0 litres turbo - 200 ch./man. 5 rapports
Suspension av./arr.: Indépendante
Freins av./arr.: disques
Direction: à crémaillère, assistée
Pneus av./arr.: 195 '55R15 225/50R15
Accél. 0-100 km/h: 7,4 secondes
Freinage 100-0 km/h: 37,6 mètres
Vitesse maximale: 230 km/h
Consommation: 12,3 litres/100 km
Prix: 29 250 $ (US)