Jeep Wrangler 2015: Un chum, c’t’un chum!
Jeep a beau avoir multiplié les modèles au cours de la dernière décennie, pas toujours avec succès, il n’en demeure pas moins qu’un seul transcende le temps et porte l’image de la marque sur ses (pas du tout frêles) épaules, le Wrangler.
Apparu en 1941, le Jeep fut l’un des éléments qui firent des Alliés les vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale. Ensuite, ce petit passe-partout s’est découvert une vocation commerciale sans jamais renier ses robustes et rustres origines. C’est ainsi que près de 75 ans plus tard, on retrouve un Wrangler qui a conservé ses lignes si distinctives et, surtout, ses capacités hors route qui vont bien au-delà de tout ce qui est produit sur la planète. Le seul qui peut approcher les incroyables capacités du Wrangler quand il n’y a plus de route est le Land Rover LR4 mais son cout prohibitif et son légendaire manque de fiabilité le rendent moins intéressant. Jusqu’à l’an dernier, il y avait bien le Toyota FJ Cruiser mais il n’est malheureusement plus offert.
Salut mon chum!
Solide comme un tracteur, on sait que le Wrangler peut nous amener à bon port, peu importe la route… en souhaitant qu’il n’y ait pas de route! D’où un sentiment de liberté et de puissance rarement rencontré en même temps. Ce n’est pas pour rien que les femmes affectionnent ce véhicule hors norme. Et ce n’est pas pour rien que les hommes lui font confiance. Avec le Wrangler, on est comme en présence d’un vieux chum qui ne nous laissera jamais tomber. Des chums comme ça, il y en a si peu qu’il faut les apprécier quand on les a!
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Depuis que les ingénieurs ont eu la bonne idée de lui implanter le très populaire V6 Pentastar de 3,6 litres, le comportement du Wrangler a nettement évolué et la souplesse de ce moteur le rend beaucoup plus agréable à vivre au quotidien. Oh, on ne parle toujours pas d’une Lamborghini mais, au moins, les accélérations ne se calculent plus avec un calendrier et la consommation, si elle n’est pas approuvée par Green Peace, est relativement moins embarrassante qu’avant. Lors de notre dernier essai d’un Wrangler, notre moyenne s’est établie à 14,2 l/100 km.
Lors du changement de moteur en 2012, la transmission automatique a gagné un cinquième rapport, ce qui contribue à faire diminuer (un peu) le niveau sonore dans l’habitacle et la consommation. La manuelle à six rapports est toujours offerte et l’imprécision de son levier tout comme la longueur de sa course rappellent le Massey Ferguson sur lequel j’ai appris à conduire au début des années 70.
Le Wrangler est proposé en deux variantes, soit deux et quatre portes (Unlimited). Les puristes, qui ne jurent que par le VRAI Jeep, n’en ont que pour la version à deux portes, plus à l’aise dans les sentiers impraticables. N’allez surtout pas croire que l’Unlimited soit intimidé par une roche grosse comme une maison! Que nenni! En fait, c’est juste l’angle ventral (breakover) qui est moins élevé dans l’Unlimited à cause de la distance plus grande entre les roues avant et arrière. On parle d’un maximum de 25,4 degrés pour le modèle ordinaire contre 20,8 pour l’Unlimited. L’édition Rubicon, entre autres, est particulièrement bien adaptée aux pires conditions grâce à son rouage Rock-Trac et ses différentiels Dana 44. Si ces données ne vous disent rien, ce n’est vraiment pas grave et continuez à utiliser votre Wrangler comme véhicule quotidien.
Un chum, c’est pas toujours facile à vivre
Le quotidien… Parlons-en! Le Wrangler a beau avoir incroyablement évolué depuis quelques années, il n’en demeure pas moins que ses suspensions n’aiment toujours pas les belles routes et sautillent inutilement, les moindres vents latéraux sont de véritables ennemis, le niveau sonore en accélération est plutôt inquiétant, la direction est aussi précise que celle d’un parti politique en déroute, la position de conduite idéale se trouve pourvu que vous ayez deux heures libres, les sièges arrière sont d’un inconfort total (un peu moins pires dans le Unlimited) et la visibilité vers l’arrière tient de l’imaginaire.
Le Jeep Wrangler est, à la base, un véhicule décapotable. Sur papier, on imagine de romantiques promenades sur une superbe plage dominée par un soleil couchant… Sauf qu'installer le toit en toile alors que l’orage menace est une expérience qui écorche immanquablement les jointures, décroche des mots tirés de la religion catholique et réduit à néant vos chances d’impressionner l’attirante personne qui vous accompagnait dans votre quête de passion. Que fait-on dans ce temps-là? On va prendre une bière avec notre meilleur chum… ou on se garroche dans le pire sentier qu’on peut trouver!
En passant, 2016 marquera le 75e anniversaire du Wrangler. Me semble que ce serait une belle occasion pour Jeep de présenter une nouvelle génération, non?