Porsche 918 2015: Hot Lap

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par David Booth

Pas surprenant que la nouvelle 918 Spyder soit rapide, elle coûte un million de dollars... En plus, cette Porsche hybride à la silhouette particulièrement sexy est propulsée par trois moteurs, dont un gros V8 à essence au tempérament particulièrement sportif.

Autre particularité : on peut doser sa puissance à l’aide d’une petite molette montée au volant. Par exemple, pour commencer, vous pouvez opter pour le mode tout électrique E-power. En pareil cas, un moteur électrique de 127 chevaux (relié aux roues avant) et un autre de 154 chevaux (relié aux roues arrière) travailleront de concert pour faire accélérer la Spyder de 0 à 100 km/h en 6,2 secondes. Sans même démarrer le moteur à essence, cette Porsche de 1 634 kg est donc plus rapide que bien des berlines sport (et que la McLaren P1 qui, en théorie, l’est).

Pas tout à fait assez rapide à votre goût? Passez au mode hybride, par lequel le V8 de 4,6 litres de 608 chevaux viendra assister le moteur électrique avant au besoin, en fonction de votre vitesse, de la charge des batteries et de la pression que vous exercez sur l’accélérateur. Tournez la molette en position Sport Hybrid et la tension dramatique monte d’un cran.  Enfoncez l’accélérateur au tapis, et le consortium formé du moteur à essence associé aux deux moteurs électriques vous permet de suivre facilement la 911 Turbo S qui, lors du lancement médiatique, a joué le rôle de voiture de tête sur le fameux circuit de Formule Un Ricardo Tormo, à Valence. Dans ce mode, le V8 assure sa présence en tout temps, grimpe dans les hauts régimes (9 150 tr/min!) et on peut suivre le pilote de la Turbo S qui accélère la cadence.

Tasse-toi, mononcle en 911 Turbo
Pas encore suffisant? En position R, comme dans Race (course), les moteurs électriques à aimants permanents alimentés plus généreusement par le bloc de batterie lithium-ion en rajoutent. Maintenant, on peut voir de très près le pare-chocs arrière de la 911 Turbo S chaque fois que la piste devient droite sur quelques centaines de mètres. Malgré ses 560 chevaux, la Turbo S risque de laisser son empreinte dans l’élégante partie avant en fibre de carbone de la 918 si on n’y prend pas garde.

Mais ce n’est pas tout. Il existe un mode supplémentaire qui permet d’aller encore plus vite. En appuyant sur un petit bouton rouge au milieu de la molette, les moteurs électriques peuvent consommer sans limite les 6,8 kilowatts-heure d’énergie contenue dans l’accumulateur. Au diable les considérations relatives à l’autonomie, la grosse batterie donne tout ce qu’elle a, et la 918 tombe en mode glorieusement surpuissant. Au secours! Ce moment d’extase aura duré environ le temps qu’il faut pour parcourir à bonne vitesse les quatre kilomètres du circuit Ricardo Tormo. Ce mode s’appelle Hot Lap (« tour rapide » en jargon de course) et on peut dire qu’il porte bien son nom. Il faut vraiment être en manque profond d’adrénaline pour en vouloir encore plus que ce que la 918 peut donner.

Si facile à piloter
Côté tenue de route, la Porsche est à la hauteur. Le châssis extrêmement rigide est essentiellement composé de deux grandes pièces en fibre de carbone, reliées entre elles par six vis de 12 mm en acier à haute résistance. La suspension à double triangulation est munie d’amortisseurs Bilstein avec ajustements multiples. Le roulis est tellement minime qu’on pourrait croire qu’il s’agit d’une suspension active. La 918 est également dotée de roues arrière directionnelles. Michael Holscher, le directeur de projet technique pour la 918, affirme que cette direction aux quatre roues permet de gagner jusqu’à cinq secondes par tour sur le circuit de Nürburgring. Rappelons aussi que la 918 est une voiture à quatre roues motrices, un attribut qui la rend plus simple à conduire. Dans le cadre de l’inévitable comparaison avec la McLaren P1, c’est là le principal avantage de la 918 : elle est relativement facile à piloter à très haute vitesse. La précédente tentative de Porsche dans le domaine des supercars, la Carrera GT, est la supervoiture la plus difficile à conduire que l’auteur de ces lignes n’ait jamais essayée. La 918 est l’une des plus conviviales.

En ce qui concerne le côté « environnemental » de cette automobile « verte », précisons que nous avons pu atteindre une cote de 7 litres aux 100 km lors d’une brève sortie sur la grande route, en mode hybride. En ville, par contre, elle a avalé l’essence à la façon d’un camion : 18 l/100 km. On est très loin des 3 l/100 km annoncés, mais les données sont tout de même impressionnantes. La 918 peut également rouler en mode tout électrique sur une distance d’environ 30 km, soit le double de l’autonomie de la P1.

Cette autonomie peut sembler timide en comparaison de celle d’une Tesla. Mais quand même, connaissez-vous d’autres supervoitures à 845 000 $US qui affichent 887 chevaux tout en pouvant parcourir 30 km sans consommer une seule goutte d’essence?

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