BMW Série 5 2015: Quand la retenue est primordiale

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Gabriel Gélinas

Les constructeurs allemands, BMW en tête, sont passés maîtres dans l’art de décliner plusieurs modèles, à partir d’une même plate-forme, pour cibler précisément plusieurs créneaux du marché. La Série 5 est un des exemples les plus éloquents de cette récente tendance. Le constructeur bavarois BMW ne propose rien de moins qu’une gamme pléthorique pour la Série 5 qui a pour mission de rivaliser avec les multiples déclinaisons de l’Audi A6 et de la Mercedes-Benz de Classe E, entre autres. C’est ce qui explique pourquoi le modèle d’entrée de gamme de la Série 5 est animé par un moteur 4 cylindres turbocompressé développant 241 chevaux et pourquoi la M5 reçoit un V8 biturbo de 560 chevaux, soit plus du double.

Le diesel, une belle découverte
Aux modèles animés par des moteurs à quatre ou six cylindres en ligne et V8 alimentés à l’essence, BMW ajoute la 535d carburant au diesel qui s’est avérée remarquablement homogène au cours d’un essai réalisé en plein hiver. La combinaison d’un moteur au couple généreux, d’une boîte automatique à huit rapports et du rouage intégral s’est montrée particulièrement séduisante en toutes conditions. Encore mieux, la 535d a livré une consommation moyenne de 7,5 litres aux 100 kilomètres, ce qui est loin d’être banal lorsque l’on considère que ce modèle n’est devancé que par les 550i et M5 pour le couple et la force d’accélération. Seule ombre au tableau, le moteur diesel de BMW est plus « sonore » que celui produit par Audi.

Les cas d’exceptions

Le cas de la Série 5 Gran Turismo demeure toujours aussi énigmatique puisque ce modèle, élaboré sur la plate-forme de la Série 7 et non sur celle de la 5, livre des performances nettement moins affûtées, en raison d’un poids très élevé, et un style tarabiscoté par la présence de son hayon arrière fractionnel inutilement complexe qui fait en sorte que la poupe de la Série 5 Gran Turismo ne cadre absolument pas avec le reste de la voiture. Le vilain petit canard de la famille, c’est lui – le hayon –  et c’est sans doute pourquoi les ventes de la GT ne suivent pas le rythme imposé par les autres modèles de la gamme.

L’autre Série 5 qui se démarque du lot est la superlative M5, laquelle peut aisément être qualifiée d’Über-Série 5 en raison d’un potentiel de performance démentiel et de la facilité avec laquelle on peut la conduire à vitesses légales sur des routes balisées. Tout à fait à l’aise en conduite normale sur le réseau routier public, la M5 se transforme en véritable bête à la pression du bouton « M », localisé sur le volant, avant de se porter à l’assaut d’un circuit; ce que j’ai évidemment été tenté de faire… Ce fameux bouton « M » permet de paramétrer la suspension pilotée, la servodirection électrique et la boîte à double embrayage sur leurs réglages les plus incisifs, ce qui autorise des vitesses de passage très élevées en virage et une grande stabilité à haute vitesse. Avec une cavalerie de 560 chevaux livrée par le V8 turbocompressé, la M5 est capable d’abattre le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure en 4,4 secondes et, surtout, de s’immobiliser à partir de 100 kilomètres/heure en 38 mètres; les ingénieurs de BMW ayant compris il y a longtemps que si l'on donne une telle puissance à une voiture, il faut obligatoirement lui donner des freins très performants. Je me souviendrai également toujours d’un essai de la M5 réalisé sur les autobahns allemandes, où sa très grande force de décélération s’est avérée absolument essentielle.

Elle n’est pas aussi radicale que la M5, mais la ActiveHybrid 5 est une version à motorisation hybride qui met l’accent sur les performances plutôt que sur la sobriété, comme en témoigne une consommation moyenne chiffrée à 9,5 litres aux 100 kilomètres en favorisant le mode de conduite ECO PRO qui a pour mission d’augmenter la contribution du moteur électrique en vue d’optimiser la consommation de carburant. Cette ActiveHybrid affiche tout près de 2 000 kilos à la pesée, mais elle est capable de performances très vives en accélération provoquant un effet de dissonance cognitive par rapport aux voitures hybrides conventionnelles qui sont nettement moins performantes.

La gamme pléthorique proposée par le constructeur bavarois permet à la Série 5 de combler les besoins, ou les désirs, d’une plage très large d’acheteurs. Il faut toutefois bien cibler son choix parmi tous les modèles et, surtout, exercer une certaine retenue dans la sélection des équipements livrables en option pour éviter que le montant final de la facture ne grimpe en flèche.

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