Toyota Sienna 2015: Comme les impôts
Il y a des choses immuables : les saisons, le jour et la nuit, les impôts, les anniversaires et la Toyota Sienna. Oh, n’allez pas croire que la Sienna ne change pas! La génération actuelle, en service depuis 2011, a connu un gros changement en 2014 alors que Toyota a retiré le quatre cylindres. Si c’est pas du changement, ça…
La Sienna en est à sa cinquième année dans sa plus récente mouture, ce qui est loin d’être un record de longévité dans l’automobile. Reconnue pour sa fiabilité mécanique, elle est aussi très fidèle à ses origines, en 1998. Supra-pragmatique, aucunement sportive et toujours confortable… en cela, elle est immuable.
La Sienna actuelle poursuit donc son gros bonhomme de chemin, affichant des lignes qui manquent peut-être de punch mais qui ont le mérite de bien vieillir. D’ailleurs, le but premier d’une fourgonnette n’est pas d’être aguichante mais bien d’être pratique. Concilier les deux donne une Nissan Quest… qui n’est plus offerte!
La philosophie du pragmatisme se poursuit dans le vaste habitacle. Détail peu anodin, même si la Sienna est la plus courte et pas la plus haute de toutes les fourgonnettes actuellement sur le marché, c’est elle qui possède le plus grand habitacle. De l’espace, il y en a, peu importe l’endroit où l’on s’assoit. Les sièges avant et de la deuxième rangée, surtout ceux en cuir, sont très confortables et très faciles d’accès. Ceux de la troisième rangée sont probablement les meilleurs de la catégorie même si l'on y est assis un peu bas. La plupart des modèles de la Sienna offrent sept places, certains disposent de huit places. À ce moment, on retrouve une banquette à la deuxième rangée plutôt que des sièges capitaines.
Attention aux jointures
Au chapitre de la modularité, par contre, on est loin du Stow’n Go de Chrysler/Dodge. La Sienna possède une troisième rangée qui s’escamote très facilement dans une cavité (et en ressort tout aussi simplement). Là où ça se complique, c’est quand vient le temps de transporter des objets très volumineux. On peut avancer les sièges de la deuxième rangée mais s’il faut davantage d’espace, on doit les enlever point à la ligne. Et à 32 kilos (70 livres) chacun, on ne les enlève pas pour des peccadilles! En plus, les rails restent sur le plancher, ce qui peut compliquer certains déménagements. Je sais de quoi je parle. Chaque fois que j’ai une fourgonnette en essai, j’ai soudain un paquet de nouveaux amis qui, coïncidence, doivent justement déménager…
Le tableau de bord est nouveau cette années. Il reprend, grosso modo, le deisgn de clui d'une Lexus CT200h. Les gros cadrans, qui ne rappellent plus ceux de la Venza, se consultent aisément, les commandes sont faciles à manipuler, et les espaces de rangement pullulent.
On oublie le quatre cylindres
Comme mentionné au début de cet article, Toyota a abandonné le quatre cylindres. Sage décision. Ce moteur devait toujours travailler très fort pour faire bouger les poids élevés de la Sienna. Allège. Imaginez le désarroi de ce moteur quand il avait affaire à un gars comme moi qui a le don d’attirer les nouveaux amis en manque de remorque. Ça, c’est le passé. Désormais, le seul moteur offert est un V6 de 3,5 litres qui déballe une écurie amplement suffisante pour assurer des accélérations et des reprises vigoureuses, que le véhicule soit vide ou chargé à bloc. La consommation d’essence n’est évidemment pas celle d’une Prius. En conduite normale, il faut s’attendre entre 10,5 et 11 litres aux cent kilomètres pour une version à roues avant motrices. C’est davantage que la Honda Odyssey.
La transmission est une automatique à six rapports dont le principal mérite est de se faire oublier. D’office, les roues avant sont motrices, cependant certains modèles offrent le rouage intégral faisant de la Sienna la seule fourgonnette offrant l’AWD. Il faut toutefois calculer environ 1 litre de plus aux 100 km.
Nul ne sera étonné d’apprendre qu’on ne s’amuse guère au volant d’une Sienna. Ses suspensions sont manifestement étudiées pour offrir un bon confort et sa direction est à la fois lente et peu bavarde sur le travail des roues avant. Toutefois, sa conduite est d’une déconcertante facilité et elle avale les kilomètres sans broncher, sauf s’il y a un vent latéral.
On a beau critiquer les fourgonnettes, leur trouver un paquet de défauts, quelquefois à raison, n’empêche que pour transporter sept ou huit personnes et leurs bagages (ou pour se faire de nouveaux amis), rien ne les approche. La Sienna en est la preuve!