Buick Verano 2015: Des arguments pour convaincre
La Verano est arrivée sur le marché nord-américain en 2013. Son prix de départ aux alentours de 25 000 $ la positionnait alors au bas de l’échelle de la division Buick, ce qui est encore vrai aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que la division de GM avait délaissé cette catégorie à la fin de 2004, dernière année de production de la Century. Mais heureusement, la Verano arbore une allure plus dynamique et vise une clientèle assurément plus jeune que la défunte Century.
Les plus perspicaces amateurs de voitures éplucheront scrupuleusement les différentes données techniques et en arriveront à la conclusion qu’il s’agit là d’une Chevrolet Cruze endimanchée, ce qui n’est pas mauvais en soi puisque la Cruze est un produit déjà très bien peaufiné. Chez Buick, on s’est donc attardé à rendre la conduite plus douce, plus silencieuse et plus… sportive! Difficile de comprendre comment un modèle peut réunir efficacement ces trois adjectifs, mais comme la Verano flirte avec des bagnoles de catégorie « berlines compactes sportives de luxe », il fallait bien entendu s’assurer de répondre à tous les adjectifs de ladite définition.
À l’américaine
Les dimensions réduites de la Verano n’ont pas empêché Buick de concocter un intérieur très inspiré. La présentation sobre et distinguée laisse cependant place à quelques légers défauts de finition. À commencer par la rencontre de certaines surfaces au niveau de la planche de bord qui ne sont pas toujours bien alignées, et aussi par l’utilisation de plastique qui fait un peu trop bon marché à d’autres endroits. D’ailleurs, l’aluminium brossé que l’on a tenté d’imiter avec du plastique d’une luisance exagérée n’inspire pas le luxe à priori.
Malgré un nom à résonnance européenne, la Verano possède des qualités bien américaines. Une douceur de roulement irréprochable et un habitacle hyper insonorisé rendent les trajets très confortables, pour ne pas dire endormants! Une fois que l'on est bien campé dans des sièges enveloppants, la position de conduite se trouve aisément et toutes les commandes tombent à portée de la main. Une belle note également pour la planche de bord centrale dont la présentation suit la tendance amorcée il y a quelques années par les véhicules de luxe japonais. À l’arrière, l’espace est juste, tant pour le dégagement au niveau de la tête que pour l’espace disponible aux jambes. Bien que conçue pour trois personnes, la banquette convient beaucoup mieux à deux adultes.
Sur la route, la Verano se défend bien avec le moteur 4 cylindres de base. Les prestations n’ont rien d’enivrant, mais s’avèrent suffisantes pour une clientèle qui ne cherche pas à se faire des frayeurs sur un circuit. Les suspensions filtrent incroyablement bien les défauts de la route et la consommation se maintient sous la barre des 8 litres aux 100 km au combiné.
Turbo, vous dites?
Depuis l’an dernier, le catalogue de la Verano s’est enrichi d’une motorisation turbo permettant de dynamiser grandement le véhicule et d’élever ses prestations au niveau des pur-sang allemands, les principaux rivaux dans cette catégorie. Une nécessité, à notre avis, afin d’attirer une clientèle plus jeune, mais qui permet surtout de faire taire ceux qui prétendent que Buick ne produit que des véhicules insipides. Curieusement, la juxtaposition des mots Buick et turbo aurait été inconcevable il y a quelques années alors que seul un V8 pouvait amener plus de puissance et de sportivité. Aujourd’hui, la puissance n’est plus associée à la hiérarchisation des modèles et Buick suit la tendance du marché en collant un turbo au quatre cylindres. Et le résultat étonne, du moins pour ceux qui souhaitent une conduite un peu plus inspirée.
Alors que le moteur ECOTEC de 2,4 litres ne propose que 180 chevaux, celui de la version turbo fait osciller la balance à 250. Une puissance additionnelle bien accueillie permettant à la fois de livrer des accélérations étonnantes, mais assurant également de disposer d’une cavalerie suffisante lors des dépassements. Autre atout réservé à la Verano Turbo, la boîte manuelle à six rapports en option. Elle s’opère agréablement bien, mais ne jouit pas de la vivacité des modèles concurrents qui sont nettement plus axés sur les performances.
Buick suit la parade en inscrivant une berline de luxe compacte sportive à son catalogue. Son prix très abordable, sa douceur de roulement et sa motorisation turbo lui donnent de bons atouts face à la concurrence. Toutefois, son style générique et sa réputation toujours bien présente de véhicule à papi lui rendent la tâche difficile lorsque vient le temps de se démarquer face à des modèles comme les nouvelles Audi A3 et Mercedes-Benz CLA, deux de ses concurrentes directes.