Nissan Micra 2015: Petite voiture, petit paiement
Il est difficile de nos jours de se passer d’une voiture, surtout si vous habitez hors des grands centres urbains. Toutefois, tous n’ont pas le budget ou le désir de se payer le dernier modèle de luxe. Après tout, la fonction première d’un véhicule est de nous mener du point A au point B! C’est dans cette optique que Nissan a décidé de raviver cette année la Micra, une sous-compacte qui a connu ses heures de gloire au Canada entre 1984 et 1992. Toujours commercialisée depuis ce temps dans plusieurs autres marchés, elle nous arrive pour 2015 en tant que modèle de 4e génération.
La Nissan Micra a constamment joui d’une bonne réputation et c’est surtout son prix attrayant qui la rendait populaire. À l’époque où elle était distribuée au Canada, le prix de l’essence et la consommation de carburant étaient loin d’être une préoccupation majeure, ce qui cette fois s’avère un élément jouant en sa faveur. Avec son prix de base de 9 998 $, elle mérite, et de loin, le titre de voiture neuve la plus abordable au pays. C’est pratiquement le prix de vente du modèle original et c’est surtout le montant annuel de dépréciation de plusieurs voitures de luxe, rien de moins.
Deux voitures similaires
La Micra est en fait la petite jumelle de la Versa Note. Toutes deux sont assemblées sur la plate-forme V de Nissan et partagent la grande majorité de leurs composantes mécaniques. Pourquoi alors offrir deux sous-compactes dans le même segment, deux modèles à hayon de surcroit puisque Nissan Canada a cessé la commercialisation de la berline Versa l’an passé? Simplement pour profiter de la tendance plus marquée pour les modèles économiques. On a toutefois pris soin de positionner les deux modèles différemment dans la hiérarchie, la Micra s’avérant la plus abordable et plus petite des deux. En fait, seules quelques versions de la Micra et de la Versa se juxtaposent au niveau des prix. L’avenir nous dira si le pari a été payant!
Avec une fourchette de prix se situant entre 9 998 $ et 16 000 $, on cherche l’attrape : comment a-t-on réussi à offrir la version de base à ce prix? Ce ne sont pas les composantes mécaniques qui font la différence puisque les trois versions de la Micra (S, SV et SR) renferment toutes un moteur quatre cylindres de 1,6 litre, le même que celui de la Versa Note. Il développe 109 chevaux pour un couple de 107 lb-pi, ce qui est une puissance légèrement inférieure à plusieurs rivales, mais tout de même supérieure à celle de la Mazda2 (100 chevaux) et surtout à celle de la Mitsubishi Mirage qui, avec ses 74 chevaux, est la plus pauvre du lot. La Hyundai Accent trône seule au sommet avec ses 138 chevaux.
La Micra a droit à une transmission manuelle à cinq rapports greffée de série alors qu’une automatique à quatre vitesses est optionnelle. Cette dernière représente d’ailleurs la principale différence mécanique entre la Micra et la Versa. Cette dernière reçoit plutôt une transmission CVT à variation continue, un type de boîte qui aide grandement à réduire la consommation de carburant, mais qui est plus dispendieux. En offrant la boite à quatre rapports, Nissan a donc pu conserver le prix de sa Micra au plus bas.
Style européen ou personnalisé
Rares sont les modèles sous-compacts qui charment par leurs lignes exotiques ou leur style à couper le souffle. Il n’est pas facile de rendre ces petites voitures attrayantes. On a bien souvent l’impression de mettre de côté la passion au nom de la raison. Les designers de Nissan sont tout de même parvenus à rendre la Micra fort jolie malgré tout alors qu’on perçoit son influence européenne. L’avant est sans doute la partie la plus réussie avec sa grille en V, typique à la marque et ses phares stylisés. Les versions plus huppées en rajoutent avec des jupes latérales, des garnitures en chrome, un béquet arrière fixé au toit, un échappement à embout chromé et des jantes de 16 pouces, mais on s’éloigne aussi du prix de 10 000 $...
L’arrière de la Micra semble faire un peu moins l’unanimité. On le trouve plus générique tandis que les stylistes ont tenté de créer un effet de largeur en positionnant les feux aux extrémités et en porte-à-faux sur la carrosserie. L’intégration étrange de la caméra de recul n’est pas parfaite non plus. Là où la Micra se démarque, c’est qu’on peut accentuer son style et à peu de frais. Nissan vend trois ensembles qui, pour quelques centaines de dollars, ajoutent divers éléments décoratifs. Une voiture blanche avec des rétroviseurs et des poignées de porte peints en orange? C’est possible et très beau!
À bord, il ne faut pas s’attendre à l’espace d’un VUS. C'est une voiture à vocation économique et l’aspect familial n’est pas sa grande force. Avec son format ultracompact, les dégagements sont moins importants et il faut partager l’espace disponible entre les passagers avant et arrière, non pas sans quelques compromis. La Nissan Micra, qui n’est pas offerte chez nos voisins du Sud, propose quelques exclusivités canadiennes afin de correspondre un peu plus à nos goûts... ou du moins à notre climat! Ainsi, Nissan a ajouté une buse de chauffage à l’arrière, des rétroviseurs antigivrants ainsi qu’une banquette arrière rabattable 60/40. Celle-ci accroit d’ailleurs l’espace de chargement qui est tout de même assez généreux et pratique.
Du reste, tout est dans la simplicité, surtout dans la livrée de base, la Micra S. À 10 000 $, il faut se passer d’éléments qui de nos jours sont considérés comme de base et essentiels. On doit se contenter de vitres et de miroirs à commande manuelle, d’un volant dégarni, sans oublier le plus important, l’absence de climatiseur. Voilà ici le véritable compromis pour rouler dans une voiture de ce prix. Si jamais vous ne désirez pas souffrir, vous pouvez toujours vous rabattre sur la Micra SV, sans doute la version la plus attrayante.
Sur la route
Une fois au volant, on apprécie l’excellente visibilité apportée par le format compact de la voiture jumelé aux nombreuses zones vitrées. On trouve rapidement une bonne position de conduite et les différentes commandes tombent bien sous la main. Avec 109 chevaux, il ne faut pas s’attendre à de grandes performances de la part du quatre cylindres de 1,6 litre, mais c’est un peu le lot de tous les modèles de cette catégorie. En revanche, le poids réduit de la Micra balance l’équation et améliore les temps d’accélération. Même si l’on doit prévoir un peu plus les manœuvres de dépassement, on ne sent pas que la voiture est trop sous-motorisée. La boîte manuelle de série permet de tirer un peu mieux parti de la puissance disponible et on remarque que l’embrayage est souple et très permissif, une bonne chose pour les débutants. Pour ceux qui préfèrent la boîte automatique, elle n’est pas un mauvais choix non plus. Le passage des rapports se fait sans accrocs et sans hésitation.
Le format de la Micra la rend très agréable en ville, là où elle démontre ses plus grands atouts. Elle se faufile partout sans gêne et son excellent diamètre de braquage lui permet de tourner sur un dix sous. Vous devez vous stationner dans une espace un peu plus étroit? Aucun problème, la Micra y sera à l’aise comme un poisson dans l’eau! Autre caractéristique typiquement canadienne, sa suspension renforcie – certainement en raison de l’état de nos routes! – lui procure un comportement un peu plus dynamique alors que les barres stabilisatrices à l’avant et à l’arrière rehaussent le comportement en réduisant au maximum le roulis en virage.
En misant sur une valeur inégalée, Nissan espère attirer les acheteurs de première voiture, ce qui représente un bon moyen de les fidéliser à la marque pour un jour leur vendre, disons… une GT-R! On veut aussi donner une alternative à ceux qui magasinent un véhicule d’occasion en leur proposant un modèle neuf pour pratiquement la même mensualité, les tracas d’un modèle usagé en moins.