Cadillac ELR 2015: Divine, mais à quel prix?

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Jacques Duval

l n’y avait pas cinq minutes que j’avais pris possession de la Cadillac ELR que j’étais au zénith du bonheur.  Mais comme je suis déjà propriétaire de deux voitures alimentées par courant électrique…

Cela n’enlève rien cependant à la ELR dont la robe de coupé deux portes est absolument exquise. Cette belle médaille a toutefois un revers débilitant sous la forme d’une facture qui vous ramène sur terre en moins de deux... Elle coûte, tenez-vous bien, plus de 80 000 $. Pour un coupé 2+2 dont les places arrière sont inhospitalières à tout humain normalement constitué, c’est beaucoup d’argent. Beaucoup trop quand on considère qu’il s’agit, pratiquement, d’une Volt en habit de gala.

Une Volt plus puissante

La description du coupé ELR est celle d’une voiture électrique à autonomie prolongée, ce qui signifie qu’une fois les 70 km d’autonomie épuisés, un petit moteur de 1,4 litre viendra à votre secours, vous permettant d’allonger le parcours jusqu’à environ 400 km selon la lourdeur de votre pied droit. Bien que le groupe propulseur soit identique à celui de la Volt, il bénéficie d’une notable amélioration autant de la puissance que du couple, 68 chevaux additionnels dans le premier cas et 22 lb-pi dans le second. Plus long d’une vingtaine de centimètres et bardé d’un équipement exhaustif, le coupé ELR a pris du poids, ce qui se reflète dans des performances pas tellement électrisantes (excusez le jeu de mots!).  

69 kilomètres d’autonomie
D’abord, il ne faut pas trop s’exciter à la vue des palettes derrière le volant qui ne sont pas là pour monter ou descendre les rapports, mais seulement pour provoquer l’entrée en fonction de la régénération du freinage. Après une pleine charge d’une durée de 15 heures sur une prise de courant domestique (110 volts), la ELR mise à l’essai aux États-Unis avait emmagasiné 43 milles d’autonomie électrique, soit environ 69 km. Ce chiffre éclipse légèrement celui de la Volt. Pourtant, GM reste très vague sur les changements apportés au coupé Cadillac pour le rendre plus performant à la borne. Il est important de noter qu’une recharge à partir d’une prise 220 s’effectue en seulement 5 heures, d’où l’avantage de procéder à une telle installation chez soi, un investissement d’environ 1 000 $.

Ma semaine au volant de la ELR s’est soldée par une consommation ne dépassant pas 2 litres aux 100 km. Il est très facile d’obtenir du 1 pour 1, c’est-à-dire 1 kilomètre parcouru pour 1 kilomètre d’autonomie. Précisons qu’en roulant uniquement avec le moteur à essence, la consommation de ce minuscule 4 cylindres est de 8 litres aux 100 km, ce qui est beaucoup pour une si petite cylindrée. Par ailleurs, son entrée en marche après épuisement de la réserve électrique est quasi imperceptible. 

Nonobstant mes remarques précédentes sur les performances, ce coupé n’est pas étranger à l’agrément de conduite. Poussé à la limite, il témoigne d’une tenue de route à caractère survireur, un comportement qui est à la fois surprenant pour une traction avant et stimulant pour quelqu’un qui veut s’amuser au volant à l’occasion. La direction est d’une belle précision et vous informe tout de même adéquatement des conditions de la route. Seul le freinage est pris en défaut lors d’arrêts impromptus alors que l’ABS provoque quelques ruades du train avant, comme si les roues sautillaient sur le macadam. Il y a aussi les pneus de 20 pouces qui pourraient être plus silencieux et moins secs là où les bosses et les trous sont omniprésents (lire « partout au Québec »).

Détails à revoir
Au moment de sortir d’un garage sous-terrain, le becquet avant râpe facilement le sol tandis que les touches à impulsion tenant lieu de poignées pour les portières sont certes originales, mais peu pratiques et sans doute problématiques à la longue. Ces petits irritants ne sont rien à côté de l’infâme système CUE (qui porte bien son nom) que Cadillac installe désormais dans tous ses modèles. La moindre commande, que ce soit pour la climatisation, la chaîne audio ou la navigation par satellite se transforme en un vrai cauchemar à cause de la trop grande sensibilité des touches tactiles qu’il suffit d’effleurer quelquefois pour être totalement perdu.

Le coffre à bagages, quant à lui, paraît petit de prime abord et il suffira de rabattre les dossiers de la banquette arrière pour arriver à lui faire avaler deux sacs de golf. La présentation intérieure est très digne de la marque avec un mélange de fibre de carbone, d’alcantara et de cuir du plus bel effet.
Après les fleurs, le pot paraît difficile à accepter pour le coupé ELR, mais sa silhouette, sa vocation pro-environnement, son haut degré de luxe et de confort et, pourquoi pas, sa faible consommation arrivent à renverser la vapeur. Il reste le prix…

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