Ferrari 458 2015: Du grand art
Ferrari. La seule mention de ce nom évoque la passion, le rêve et la convoitise. Pour l’amateur de voitures sport, il y a souvent Ferrari… et les autres. Avec ses modèles capables de performances étincelantes, la marque au cheval cabré s’est forgé une réputation solidement établie en matière de sportivité qui se double d’un certain élitisme en raison d’un très faible volume de production et de prix hors de la portée pour la plupart d’entre nous. La 458, déclinée en versions Coupé, Spider et Speciale, s’inscrit tout à fait dans cette philosophie en se présentant comme la digne héritière de la célèbre Ferrari Dino.
Dernière née de la lignée, la 458 Speciale se pointe comme la plus radicale du trio en prenant le relais de la 430 Scuderia. Cette variante plus typée a elle aussi été conçue pour s’exprimer pleinement dans l’environnement contrôlé d’un circuit. Un peu à la façon d’une voiture de course, toutes les facettes de ce modèle hors normes ont été optimisées en vue de livrer un potentiel de performance éblouissant et rien n’a été épargné par les ingénieurs de Maranello qui ne se sont pas contentés de simplement gonfler le régime-moteur. Ainsi, le châssis, l’aérodynamique, la boîte de vitesse et le moteur ont reçu des attentions aussi « spéciales » que la désignation de la voiture…
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Un cœur de feu
Logé en position centrale, le V8 atmosphérique peaufiné de la 458 Speciale développe 133 chevaux par litre de cylindrée, ce qui représente un record de puissance par litre pour un moteur qui n’est pas suralimenté, grâce à un taux de compression porté à 14 :1, entre autres. Selon la marque italienne, ce moteur est le V8 le plus puissant de l’histoire du constructeur et permet à la Ferrari 458 Speciale de revendiquer un rapport poids/puissance de 2,13 kilos par cheval-vapeur, ce qui est tout à fait exceptionnel. La boîte à double embrayage F1 à sept rapports a également été revue afin d’être plus rapide.
La 458 Speciale est plus légère de 90 kilos que les autres modèles de la gamme (Italia et Spider), affichant seulement 1 395 kilos à la pesée. Ceci est dû à une dotation que l’on pourrait qualifier de spartiate en raison de l’absence d’un système de navigation ou même de la radio, ce qui n’est pas grave car le seul « concert » que l’on veut entendre au volant de la 458 est la musique du V8 qui hurle de bonheur dans les hautes sphères du compte-tours…
Pour l’amateur moins porté sur la conduite sportive, la 458 Spider s’impose comme le choix le plus avisé en raison de sa personnalité un peu moins typée et du plaisir de rouler à ciel ouvert qu’elle est seule à pouvoir offrir. Oui, le toit rigide rétractable cache les superbes culasses rouges du moteur qui sont bien en évidence sur le modèle coupé, mais c’est le prix à payer pour rouler au soleil et apprécier au plus haut point la trame sonore du moteur. Docile en conduite normale, fougueuse en conduite sportive, la 458 est une exotique aux performances exceptionnelles qui est relativement facile à vivre au quotidien, pourvu que l’on accepte les compromis que l’on doit presque obligatoirement faire pour rouler en Ferrari…
Devenir parano
Car du côté des considérations pratiques, précisons que le nouvel acheteur d’une Ferrari 458 développe souvent une certaine forme de paranoïa. En effet, comme on n’en voit pas à tous les coins de rue, une Ferrari stationnée ailleurs que dans son garage attire les marques de doigts dans son vitrage comme le miel attire les mouches...
Vous aurez compris qu’un propriétaire tatillon ou à tout le moins soucieux de préserver sa belle italienne se privera parfois de sortir en ville et se contentera d’aller faire une balade pour ensuite la ramener sagement au bercail. Aussi, ce même type de propriétaire évitera de rouler au printemps, de peur d’abîmer un pneu ou une jante dans un nid-de-poule ou de recevoir un caillou sur la peinture ou le pare-brise. Bref, quand il faut tenir compte de ce genre de considérations avant de conduire, avouez que ça gomme un peu la spontanéité…
On ajoute à cela un prix stratosphérique, des options aussi nombreuses que coûteuses, un délai de livraison qui peut facilement atteindre plus d’un an, des frais d’entretien qui dépassent les normes qui ont cours et voilà qui complète le portrait! Qu’à cela ne tienne, une Ferrari 458 mérite qu’on la convoite et qu’on la traite avec soin, c’est le prix à payer pour être sublimé par une voiture qui est un véritable catalyseur de passions.