Kia Rondo 2015: Recette gagnante... mais gagnante de quoi?
Le Rondo a fait peau neuve l’an dernier. Et quand on dit « peau neuve », ça veut vraiment dire « peau neuve »! Oubliez la carrosserie tout en rondeurs, l’habitacle désuet et la finition sommaire. Oubliez l’ancien châssis et l’ancienne mécanique. Le nouveau Rondo est meilleur que le précédent, évidemment. Mais pas nécessairement là où l'on s’attendrait à ce qu’il le soit.
Ça commence par des lignes infiniment plus contemporaines qu’avant qui n’ont toutefois pas ce petit quelque chose qui fait craquer, comme sur une Optima ou une Soul, par exemple. Dans l’habitacle, ça c’est drôlement « emmieuté »! Le tableau de bord est maintenant très moderne malgré ses teintes invariablement sombres. Les commandes sont bien disposées, les jauges sont lisibles. Au centre dudit tableau de bord règne un écran de bonnes dimensions d’où l'on peut gérer une foule de paramètres. Les traineux de mon genre seront ravis de découvrir de nombreux espaces de rangement. On en retrouve même sous les pieds des passagers de la deuxième rangée!
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Le Rondo reçoit, en option ou en équipement standard, une banquette de troisième rangée. Les sièges avant, ceux qui ont le devoir d’être les plus confortables (car on y passe plus de temps) ne m’ont guère impressionné par leur confort, mais ne m’ont pas déçu non plus tandis que ceux de la deuxième rangée étaient trop durs. Imaginez maintenant ceux de la troisième rangée, optionnels dans certaines versions... À leur sujet, dans mon calepin de notes, j’ai inscrit : « Pour dépanner ». J’étais drôlement optimiste cette journée-là! Lorsque les dossiers de cette troisième rangée sont relevés, il ne faut évidemment pas s’attendre à trouver un grand coffre. Il offre, à ce moment, 232 litres, ce qui n’est pas beaucoup. C’est tout de même deux fois plus que ce que présente l’éternelle rivale qu’est la Mazda5! Et quand tous les dossiers sont abaissés, on parle de 1 840 litres. Ça aussi, c’est deux fois plus que la Mazda5.
De l’équipement, en voulez-vous, en v’là!
Là où le Rondo a toujours brillé, et continue de le faire, c’est au chapitre des accessoires de série. Des sièges avant chauffants à la radio satellite en passant par la technologie Bluetooth et les prises auxiliaires et USB, tout (ou presque) y est. Et ça, c’est juste dans un Rondo de base!
S’il n’en tenait qu’à moi, j’aurais par contre été un peu plus chiche du côté des accessoires et j’aurais compensé par quelques chevaux de plus sous le capot. Si le Rondo actuel est meilleur que l’ancien, c’est n’est assurément pas parce qu’il est plus puissant! Contrairement à la tendance, Kia a revu l’écurie à la baisse. Au moins, le quatre cylindres de 2,0 litres est plus moderne et consomme moins que l’ancien 2,4 et, surtout, que le vétuste V6 de 2,7 litres de la génération précédente.
Sauf que…
Sauf qu’un moteur qui n’est pas suffisamment puissant pour le véhicule auquel il est assigné doit travailler plus fort pour garder la cadence. Lors de notre dernière prise en main d’un Rondo, nous avons obtenu une moyenne de 10,0 l/100 km, ce qui est beaucoup. Et je n’ai jamais amené plus qu’une personne avec moi. Je n’ose imaginer le beuglement du moteur à chaque accélération ni la consommation si j’avais eu la désastreuse idée de transporter six autres adultes et leurs bagages dans Charlevoix! Même avec juste le conducteur à bord, les performances sont loin d’être délirantes. Elles sont juste « lirantes » et 0-100 km/h en moins de 10,0 secondes tient de l’utopie ou d’une côte descendante... avec un vent de dos. Remarquez que si quelqu’un achète un Rondo pour aller à Sanair les vendredis soirs, il y a là matière à consultation.
Selon la version, la transmission est une manuelle à six rapports d’une mollesse bien peu inspirante ou une automatique à six rapports aussi, beaucoup plus intéressante. Les roues motrices sont situées à l’avant et ne souffrent pas d’un effet de couple (sur les tractions puissantes, les roues avant ont tendance à vouloir partir chacune de leur côté en accélération vive. Aucune crainte à ce sujet avec le Rondo…)
Sur la route, le Kia Rondo se comporte comme on s’y attend d’une voiture qui a évolué… mais pas toujours dans la bonne direction. Le châssis, tout nouveau, est très solide et, de toute évidence, pourrait s’accommoder de 30 ou 40 chevaux de plus. La suspension avant est conventionnelle avec ses jambes MacPherson tandis qu’à l’arrière, on retrouve une poutre de torsion. Pour l’usage qu’on fait d’un Rondo, c’est suffisant et ça permet d’offrir un coffre de meilleures dimensions. Pour le plaisir de conduire de façon le moindrement inspirée, par contre, on repassera. La direction souffre d’un manque flagrant d’enthousiasme même en mode Sport et, une fois au travail, elle permet de constater que le Rondo prend du roulis en virage.
Bref, le Rondo a pris du galon en esthétisme mais a perdu des plumes au niveau technique. Malheureusement pour les maniaques finis de voitures, Kia a peut-être trouvé la recette gagnante pour plaire au plus grand nombre possible…