Scion tC 2015: Une simple figurante

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Marc Lachapelle

Seul un grand constructeur peut se permettre d’inventer une marque dans le but de cibler un nouveau groupe d’acheteurs. C’est le luxe que s’est payé le géant Toyota en créant la marque Scion. Après avoir offert d’abord ses compactes cool aux jeunes Californiens, Scion s’est bravement aventurée au nord de la frontière avec un trio de modèles dont le plus intéressant était le coupé tC aux ambitions vaguement sportives. Cinq ans plus tard, son portrait reste flou malgré les retouches dont il a profité.

Il faut dire que le tC n’est plus l’athlète de la famille Scion, s'il ne l’a jamais été. Ce rôle a été repris par la FR-S, primée Voiture de l’année par le Guide de l’auto 2013 à son lancement. Un titre partagé avec sa presque jumelle, la Subaru BRZ. Or, le caractère du coupé tC est aussi vague que celui des FR-S/BRZ est net et précis. Il est correct en tout et n’excelle en rien. Sa principale qualité demeure la fiabilité habituelle des produits Scion. Rien pour exciter les passionnés.

Retombées esthétiques positives
Ironiquement, le fait de se retrouver dans l’ombre de la FR-S a profité au tC l’an dernier. Il est effectivement apparu avec une nouvelle partie avant et une calandre dont le dessin plus affirmé s’inspirait du devant ciselé de la FR-S. On a pris soin de l’encadrer de DEL pour que cet avant soit parfaitement au goût du jour. Ses blocs optiques arrière ont été redessinés et truffés de DEL eux aussi. Le tC a également reçu de nouvelles jantes d’alliage de 18 pouces, un nouvel écran tactile et une console dont la texture est désormais souple.

Une version spéciale baptisée Scion 10 tC et tirée en nombre limité a souligné le dixième anniversaire de la marque. Elle se distinguait par la couleur argentée de sa carrosserie, de ses ceintures de sécurité et des surpiqûres de ses sièges. En plus de rétroviseurs noirs et d’une clé repliable, d’un pommeau de vitesse éclairé et d’une plaque numérotée, cette version était décorée à l’avant et à l’arrière de grands écussons Scion argentés et bleus qui s’illuminaient (encore des DEL) en déverrouillant les portières. Une touche amusante et originale qui mériterait d’être reprise sur tous les modèles.

Même si l‘apparence est reine chez Scion, on a heureusement accordé aussi un minimum d’attention aux éléments mécaniques du coupé tC lors de cette dernière révision. En retouchant surtout sa suspension qui en avait grand besoin. Les ingénieurs ont d’abord eu l’excellente idée de renforcer la coque et la structure en ajoutant des points de soudure à la fabrication. Ils ont ainsi pu modifier les articulations des barres antiroulis et revoir les tarages des ressorts et amortisseurs. L’objectif de cette opération était « d’optimiser la tenue de route », mais il fallait espérer qu’elle réduise aussi la fragilité et la vulnérabilité indéniables des « jambes » du coupé tC sur nos routes défoncées.

Un bel effort
Scion mérite une bonne note pour l’intention et les efforts mais pour tout dire, les bienfaits de ces modifications ne sont pas évidents en conduite. Le tC réagit de manière sèche et bruyante à la moindre fente ou saillie sur l’asphalte et il est encore sage d’éviter à tout prix les nids-de-poule. Les prouesses sportives ne sont donc toujours que des promesses, toutefois, le coupé tC est quand même raisonnablement agile et son comportement équilibré et sûr. D’autant plus qu’il est impossible de désactiver complètement son antidérapage.

La boîte de vitesse manuelle à six rapports a censément été resserrée. Elle est assez douce mais la course du levier est un peu longue et il faut surtout apprivoiser un embrayage léger et peu progressif, qui mord vraiment trop sec. Heureusement que le gros quatre cylindres de 2,5 litres est souple et plein de couple, avec une note d’échappement bien ronde. On peut ainsi rester sans peine sur un rapport plus long en ville. Et si vous êtes allergique aux embrayages chatouilleux, la boîte automatique à six rapports optionnelle ajuste maintenant le régime-moteur lorsqu’on rétrograde en mode manuel. Ce qu’on peut faire du bout des doigts avec les manettes installées derrière le volant.

Le coupé tC a toujours proposé une bonne position de conduite et c’est encore vrai. Le baquet est bien sculpté et juste assez ferme. La jante gainée de cuir perforé du volant sport est impeccable, avec une section droite sur la portion inférieure, au goût du jour. Les contrôles sont bien placés et précis mais les cadrans sont trop sombres le jour et l’écran central manque de contraste.

Le mieux est d’y aller doucement, d’admirer le paysage et de profiter de la chaîne audio en bonne compagnie, grâce à des places arrière étonnamment accessibles et accueillantes pour un coupé. Parce que pour les grandes sensations, il faut vraiment chercher ailleurs.

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