Toyota Prius 2015: La règle de trois, version écolo

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Marc Lachapelle

Qui aurait cru qu’une petite voiture trapue, lente, pas très jolie et plutôt désagréable à conduire puisse être à l’origine d’une transformation aussi profonde de l’industrie automobile? Remarquez qu’on peut en dire autant des légendaires Coccinelle de Volkswagen ou Citroën 2 CV. La première Prius occupera certainement une place de choix dans l’histoire de l’automobile mais pour l’instant, ses descendantes ne cessent de se multiplier, de se transformer et de répandre la bonne nouvelle.

Le géant japonais a largement gagné son pari de quelques milliards sur un premier groupe propulseur hybride combinant un moteur à essence et des moteurs électriques. Le tout régulé par une poignée d’ordinateurs et synchronisé par une transmission à variation continue qui fonctionne avec des engrenages planétaires plutôt que la courroie et les poulies habituelles. Sa réussite est d’autant plus insolente que ce rouage « hybride synergétique », comme on l’a baptisé, s’est révélé jusqu’à maintenant d’une fiabilité exemplaire.

Les sceptiques joyeusement confondus
Mieux encore, sa batterie de propulsion à hydrure métallique de nickel a dépassé allègrement les pronostics de longévité les plus optimistes. Elle fait mentir, du même coup, les pessimistes qui prédisaient des remplacements prématurés à un coût faramineux. Une Prius a déjà parcouru plus de 1,5 million de kilomètres comme voiture-taxi sans réparation importante. Et il y en a des milliers d’autres.

Pour profiter pleinement du succès de la première, lancée chez nous en 2001, Toyota a sorti une deuxième génération de la Prius en 2004 et une troisième en 2010. L’année 2012 vit apparaître la Prius V, plus spacieuse et pratique, qui partageait la même architecture et le même rouage hybride. Un an plus tard, ce fut au tour de la petite Prius C, présentée dans ces pages avec la Yaris dont elle reprend la carrosserie. On peut s’offrir aussi, depuis l’an dernier, une version rechargeable de la Prius en format ordinaire.

La somme de ses paradoxes
La Prius est l’objet d’un véritable culte et jouit d’une vénération sans borne auprès d’une légion d’inconditionnels. Dans un registre plus rationnel, elle offre la meilleure valeur globale selon les analystes de Consumer Reports, toutes catégories confondues. Un classement établi en fonction du coût sur cinq années d’utilisation, de la note générale et de la fiabilité probable.

Cette star écolo est-elle parfaite pour autant? Certainement pas! La première avait quelque chose de caricatural avec sa silhouette en bulle, sa direction dénuée de toute sensation et un freinage impossible à moduler. Le bond vers l’avant est survenu en 2004 avec le lancement de la deuxième génération. Une voiture plus attrayante, spacieuse, performante, pratique et frugale. On avait augmenté sa puissance et réduit la taille de sa batterie de propulsion en plus de la coucher sous la banquette arrière pour transformer la Prius en hatchback. Génial. Elle était même nettement plus stable et agréable à conduire.

La troisième Prius, en scène depuis 2010, est encore plus spacieuse, puissante, performante, aérodynamique et frugale. Grâce à un groupe hybride dont le cœur thermique a gagné en cylindrée et en puissance, passant de 1,5 à 1,8 litre et de 110 à 134 chevaux, respectivement. Assez pour passer de 0 à 100 km/h en 10,84 plutôt que 11,16 secondes et mériter des cotes de consommation de 4,7 et 4,9 L/100 km, selon les nouvelles normes de RNC. Elle freine également plus courtement avec ses quatre freins à disque.

C’est pourtant une déception en termes de raffinement, de confort, d’ergonomie et de ce plaisir de conduite qu’a constamment célébré et recherché le Guide de l’auto. Un plaisir qui n’est jamais incompatible avec les autres vertus recherchées. La Prius se plait en ville, même si sa direction est toujours aussi dénuée de sensations. Elle aime beaucoup moins la route, surtout sur de longs trajets. Ses places avant sont inconfortables, sa tenue de cap aléatoire et sa consommation décevante aux vitesses habituelles.

L’écran qui rend compte du fonctionnement des principaux systèmes est également glauque et tristement monochrome. En net recul sur la précédente et encore plus sur les affichages de la concurrence. La Prius PHV (rechargeable ou enfichable, au choix) c’est essentiellement la même chose, avec 22 km d’autonomie électrique en prime, pour un surpoids d’une cinquantaine de kilos et quelques milliers de dollars de plus. La Prius V est un peu plus spacieuse et pratique. Un peu moins performante et frugale.

Aimer la Prius actuelle, c’est avoir la foi. On en tire au moins la satisfaction de conduire une voiture rigoureusement fiable et frugale. Vivement la prochaine qui devrait se pointer d’ici un an. Une voiture qu’on promet plus légère, performante, compacte, frugale et moins chère. Tiens, ont-ils lu dans nos pensées?

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