Mercedes-Benz Classe M 2015: Des sherpas bourgeois et musclés

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Marc Lachapelle

La marque à l’étoile a été la première du clan européen à se lancer dans la catégorie des « utilitaires sport à l’américaine » avec son premier ML il y a plus de quinze ans. Au point de le fabriquer dans une immense usine flambant neuve en Alabama. Le doyen des constructeurs a par la suite transformé sa structure, redessiné sa carrosserie et multiplié les motorisations pour qu’il soit toujours compétitif dans cette guerre des boulevards de banlieue et des quartiers chic. Il y gagne encore un nouveau moteur cette année.

Le premier ML ne manquait pas d’ambition avec sa silhouette trapue, son robuste châssis séparé, ses prouesses en tout-terrain et un rouage à quatre roues motrices inédit qui allait être imité même par Land Rover. Or, qui trop embrasse, mal étreint, comme dit le proverbe. Après un décollage réussi, Mercedes-Benz a dû corriger les ennuis de qualité et de fiabilité des premiers ML, et surtout donner la réplique au BMW X5 qui jouait plutôt le style, la performance et le plaisir de conduire sur l’asphalte.

Des mutations sur deux générations
Le deuxième ML fut lancé en 2006 avec une coque autoporteuse comme celle des voitures… et du X5. Sa carrosserie était plus longue, plus élégante et plus aérodynamique, son habitacle plus moderne, plus chic et mieux fini. L’année suivante, un premier moteur diesel et une première version AMG sont venus épauler les V6 et V8 à essence déjà offerts. C’était reparti pour la Classe ML qui prêta aussi son architecture au nouveau GL, plus spacieux, qui le libérait du même coup de la nécessité d’avoir une troisième banquette, trop serrée de toute manière.

Pour le troisième acte, il y a trois ans, ce fut le branle-bas de combat dans tous les départements. On a d’abord à nouveau rafraîchi la silhouette avec une calandre plus large et haute, ornée bien sûr de la grande étoile à trois pointes des sportives de la famille. Les blocs optiques étaient nouveaux eux aussi, leur contour souligné par des rangées de DEL, comme les feux de position juste en dessous. À l’arrière, des blocs optiques à DEL plus larges qui se terminent en pointe et un petit aileron au sommet du hayon.

Double turbo mur à mur

Il y avait aussi plus de muscle sous le capot de toutes les versions. Notamment le ML 350 Bluetec à moteur diesel turbocompressé qui est de loin le plus populaire de cette série avec une forte majorité des ventes chez nous. Son V6 de 3,0 litres produit 240 chevaux mais surtout 450 lb-pi de couple à seulement 1 600 tr/min. Assez pour propulser ce quasi-camion de plus de deux tonnes métriques de 0 à 100 km/h en 7,7 secondes avec des cotes ville/route de 11,8 et 8,5 L/100 km selon les nouvelles normes plus réalistes de RNC.

Si le ML 350 Bluetec fait presque jeu égal avec le X5 xDrive35d en performance et en consommation, il le devance nettement par sa douceur, son silence de roulement et la maniabilité impeccable que lui procure un diamètre de braquage étonnamment court. Il ne peut toutefois échanger coup pour coup avec l’athlète de la catégorie en termes de tenue de route et de plaisir de conduite, même avec une servodirection électrique nette et précise en virage.

Cette mission sportive revient toujours au ML 63 AMG, le bolide de la famille, dont le V8 à double turbo de 5,5 litres libère 518 ou 550 chevaux, selon qu’on ajoute ou pas le groupe Performance optionnel. De nouvelles jantes en alliage, noires et optionnelles, de 21 pouces font mieux ressortir ses étriers rouges mais le pilote appréciera plus longuement la jante moulée du volant AMG. Ce ML 63 est une belle bête, assurément. On lui pardonne volontiers son roulement plus ferme pour profiter de sa fougue et d’une tenue de route aussi réjouissante qu’étonnante pour un véhicule aussi lourd.

Le ML 550 et son V8 biturbo de 4,6 litres et 402 chevaux marquent ensuite le point médian vers le nouveau ML 400, animé par un V6 à double turbo de 3,0 litres qui produit 328 chevaux à 5 500 tr/min et 354 lb-pi dès 1 400 tr/min. Un modèle qui remplace le ML 350 comme version à essence la plus abordable de la Classe M. Le prix du ML 400 sera sans doute très semblable à celui de son frère à moteur diesel, le ML 350 Bluetec, puisque le gain en performance est appréciable et que l’écart entre les deux était déjà très mince (seulement 1 500 $).

Les ML sont confortables, raffinés, spacieux et pratiques pour leur taille. Costauds aussi pour remorquer, surtout le ML 550 avec le groupe qui ajoute des rapports courts à son boîtier de transfert, un sélecteur avec six modes de conduite et des boucliers de protection. Leur popularité les banalise et les rend par contre quasi invisibles dans le paysage automobile actuel, à l’exception du ML 63 AMG, aussi exubérant que turbulent. Cette injection de style pourrait venir d’une version nouvelle à ligne de toit fuyante. La suite de l’énigme est pour l’an prochain.

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