Scion FR-S 2015: L'esprit sportif

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Gabriel Gélinas

La marque Toyota est plus associée à la fiabilité qu’à la sportivité. Et pourtant, Akio Toyoda, l’actuel président et chef de la direction du géant japonais et petit-fils du fondateur de la marque, est également un pilote de course à temps partiel qui a participé notamment aux 12 Heures du Nürburgring au volant d’une Lexus LFA de compétition. C’est peut-être cet amour du sport automobile jumelé au constat que la marque manque un peu d’éclat qui explique pourquoi Toyota s’est lancé en coentreprise avec Subaru pour concevoir une vraie sportive, appelée Scion FR-S en Amérique du Nord et Toyota GT86 ailleurs dans le monde.

Dans ce projet conjoint, la répartition des tâches a vu Subaru assurer le développement technique et la construction de tous les modèles, alors que Toyota s’est occupé de l’aspect design. Dès le premier coup d’œil, on peut dire que c’est très réussi côté style, la FR-S affichant les proportions classiques d’un authentique coupé sport. L’usage du moteur à plat, si cher à Subaru, explique en partie pourquoi le capot avant est aussi plongeant, et le moins que l’on puisse dire c’est que la FR-S a la gueule de l’emploi. Sur le plan technique, les objectifs de développement étaient clairs : centrer les masses et abaisser le centre de gravité au maximum. C’est la réussite sur les deux plans puisque la répartition des masses de la FR-S est presque idéale, avec son ratio de 53 % sur le train avant et de 47 sur le train arrière, et que le centre de gravité est voisin de celui d’une Ferrari 458.

Dans le cockpit
Prendre place à bord de la FR-S permet de constater que l’ergonomie est sans failles et que l’effet « cockpit » est réussi. Les sièges avant offrent un très bon soutien latéral, le pédalier est bien disposé et la FR-S est dotée d’un repose-pied sur lequel on peut exercer une pression avec la jambe gauche en conduite sur circuit, histoire de bien se caler dans le siège et de ne pas avoir à se cramponner au volant, ce qui assure une conduite plus fluide concernant le maniement du volant. Droit devant, on note que le tachymètre occupe la position centrale, tout comme chez Porsche. N’oublions pas que la sportivité est la vocation première de la FR-S.

Sur un circuit, on s’éclate véritablement avec la FR-S qui est légère et très joueuse. La servodirection électrique est d’une précision remarquable, le freinage est puissant et c’est une joie de la piloter, particulièrement dans les transitions de gauche à droite. À ce moment, la voiture répond instantanément au changement de direction et le transfert des masses s’opère avec un minimum de roulis bien contrôlé. Au sujet de la dynamique, c’est très réussi, et il est facile de provoquer de belles glissades sur le deuxième rapport, si l’on a pris soin de désactiver le système de contrôle de la stabilité au préalable, mais la puissance du moteur est un peu juste pour effectuer ce genre de manœuvres en troisième vitesse.

La haute voltige
Sur circuit, comme on flirte toujours avec la zone rouge du tachymètre, le relatif manque de couple du moteur à bas régime n’est pas aussi marqué que lors de la conduite normale sur des routes balisées. En effet, le moteur boxer de 2,0 litres atmosphérique développe 200 chevaux, soit un rapport de 100 chevaux par litre de cylindrée, ce qui est exceptionnel, mais il ne livre son couple maximal de 151 livres-pied qu’à un régime très élevé de 6 400 tours/minute. Il faut donc sérieusement cravacher la cavalerie pour en extraire tout le potentiel de performance. Ça ne pose pas de problème sur un circuit, mais ça devient plus problématique pour la conduite de tous les jours, où l’on préfère disposer d’un couple plus soutenu à bas et moyen régime, ce qui fait défaut sur la FR-S et sa cousine germaine, la Subaru BRZ.

À propos du comportement routier sur les routes balisées, précisons que la direction se révèle toute aussi incisive et que les suspensions fermes sont aussi calibrées afin d’assurer un bon débattement, donnant un roulement tout à fait agréable. Par contre, on perçoit assez bien les bruits de roulement dans l’habitacle. D’un autre côté, l’ajout de matériel insonorisant aurait certainement eu pour effet d’alourdir la voiture, ce qui aurait eu une incidence négative sur le potentiel de performance. Donc, on fait avec le niveau de bruit et on apprécie la conduite directe, précise et enlevante de cet authentique coupé sport.

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