Hyundai Equus 2015: mission impossible?

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Sylvain Raymond

De nos jours, il n’y a plus véritablement de chasse gardée chez les constructeurs. BMW, Audi et Mercedes-Benz vendent maintenant des modèles compacts et abordables, alors que de l’autre côté du spectre, Hyundai et Kia essaient de percer le segment des grandes berlines de luxe. On tente ainsi de ratisser plus large et d’augmenter la rentabilité de l’entreprise, mais on veut surtout éviter de laisser filer un client vers une autre marque parce qu'on n'a aucun modèle dans la gamme qui pourrait le satisfaire.
 
Pour un constructeur de prestige, il est facile de vendre des modèles abordables, même si le risque de froisser sa clientèle traditionnelle existe bel et bien.  À l’opposé, il n’est pas simple de convaincre les riches de s’offrir un modèle haut de gamme provenant d’une marque sans prestige. Les gens, généralement, aiment afficher leur statut et s’achètent bien souvent un logo...

L'Equus, un pari difficile

C’est pour cette raison que plusieurs constructeurs ont lancé une division de luxe, histoire de dissocier leur modèle haut de gamme de la marque grand public. Hyundai a donc pris un pari difficile en introduisant l'Equus en 2010, voiture destinée à rivaliser avec des modèles de grand luxe. Kia suit ses traces cette année avec l’introduction de la cousine de l’Equus, la K900.

L’Equus  propose peu de nouveautés cette année ayant subi une refonte l’an passé. À ce moment, les designers avaient légèrement retouché la grille qui est désormais plus subtile et rétréci les garnitures chromées pour plus de finesse. Aussi, de nouvelles jantes de 19 pouces au design de pales de turbine  avaient été ajoutées. L'ensemble est plus uniforme qu'avant.

Depuis la refonte, l’habitacle correspond davantage aux prétentions luxueuses de l’Equus. Le tout débute par des sièges ultraconfortables, chauffés et ventilés dont les nombreux ajustements permettent de trouver rapidement une bonne position de conduite. Le grand luxe, quoi! Les garnitures ont une apparence supérieure  alors que la planche de bord est plus moderne grâce à l’instrumentation numérique qui est plus lisible et qui affiche une multitude d’informations selon les goûts du pilote.

L'Equus peut aussi devenir une parfaite voiture de fonction et rendre l’expérience encore plus intéressante une fois qu'on est assis à l’arrière. La banquette est confortable, l’espace aux jambes est gigantesque et vous avez le contrôle complet des paramètres grâce à un bloc de commandes situé entre les deux passagers. Rideaux, chaîne audio, sièges chauffants, climatisation à trois zones, tout y est… ou presque! Comble du luxe, la version Ultimate comprend notamment deux écrans haute résolution de 9,2 po, montés derrière les sièges avant. Grâce à un excellent système de sonorisation, on a l’impression d’être au cinéma!

Une bonne cavalerie
Cette grande berline cinq passagers profite d’une architecture à propulsion, ce qui est en ligne avec ce que la concurrence propose. Cependant, aucun rouage intégral dans le cas de l'Equus. Le seul moteur que l’on retrouve sous son capot est un V8 de 5,0 litres à injection directe qui produit  429 chevaux et 376 lb-pi de couple. Si vous êtes un peu plus serré dans votre budget, vous pourrez toujours l’alimenter en carburant ordinaire, mais vous perdrez quelques chevaux au passage. Avec ces chiffres l'Equus n’a pas à rougir face à ses rivales. Elle a de la puissance à revendre, malgré son poids relativement élevé.

Sur la route, la voiture surprend par son confort et son silence de roulement, attribuables, principalement, à sa suspension pneumatique. Les accélérations sont rapides et un peu plus bestiales lorsqu’on enfonce l’accélérateur  à fond. On apprécie la possibilité de sélectionner différents paramètres de conduite. Le mode Eco encourage la conduite économique  alors que le mode Sport raffermit la direction et la suspension tout en modifiant la courbe de puissance du moteur. On est toutefois loin du dynamisme des berlines sport allemandes. Quant au mode Snow, il maximise les prestances de la voiture en condition très glissante, mais n'a pas l’efficacité d’un rouage intégral.

Côté sécurité, l'Equus regorge de systèmes et d’assistances en conduite afin d’éviter de mettre son pilote dans l’embarras. Là où elle tire véritablement son épingle du jeu, c’est au chapitre du rapport prix/équipement. Alors que toutes ses rivales vous forcent à piger dans le dispendieux catalogue d’options, l'Equus arrive avec un niveau d’équipements princier, tout en demeurant plus abordable que bien des d’autres voitures de luxe.

Hyundai n’est pas dupe, elle sait très bien que l’Equus ne génèrera pas un gros volume de ventes. Mais avec 83 unités vendues au Canada en 2013, on se demande réellement si l’opération est rentable. Pour le moment, cette auto remplit sa mission : démontrer le savoir-faire de Hyundai.

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