Lincoln MKS 2015: Et si on lui appliquait la recette MKZ?

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Alain Morin

Dire de la Lincoln MKS qu’elle n’est pas populaire serait l’euphémisme du siècle. 264 unités ont trouvé preneur l’an dernier au Canada. En fait, c’est le véhicule qui s’est le moins vendu chez Lincoln. Mais surtout, il s’en est écoulé trois fois moins que la concurrente Cadillac XTS. Et ça, ça doit faire suer les bonzes de Lincoln.

La vie étant quelquefois bien faite, l’insuccès de la berline MKS est tout à fait justifié. Un peu comme Cadillac durant les années 80, Lincoln cherche désespérément la bonne recette pour revenir au-devant de la scène automobile, place qu’elle a souvent occupée par le passé. La MKZ, une Ford Fusion endimanchée, semble avoir trouvé plusieurs des bons ingrédients pour réussir. L’un d'entre eux est une carrosserie qui ressemble à autre chose qu’à un produit Ford. La MKS, elle, ne s'apparente pas trop à la Ford Taurus dont elle est dérivée mais l’affiliation est quand même trop évidente pour justifier la différence de prix entre les deux modèles. Et puis, il y a cette grille avant mieux intégrée sur la MKZ. Je ne comprends pas Lincoln de tant vouloir recréer celle des Lincoln de la belle époque, c’est-à-dire fin des années 30, début des années 40. Ce n’est pas parce que c’était beau dans le temps que ça va l’être aujourd’hui… Remarquez que vous avez le droit de penser exactement le contraire.

Dans l’habitacle, carte blanche semble avoir été donnée au département des achats pour se procurer des kilomètres de cuir fin. Le recouvrement des divers éléments est d’ailleurs vachement réussi. Les tous les sièges invitent aux longs trajets. Cependant, à cause de la ligne de toit courbée, le dégagement pour la tête est moins important.

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L’habitacle est vaste et silencieux, les trous et les bosses sont bien amortis. Le conducteur se retrouve devant un tableau de bord assez semblable à celui de la prolétaire Taurus, surtout la section des jauges. Au moins, elles sont jolies et faciles à lire. Pour l’ergonomie, toutefois, on repassera... La partie verticale au centre est un désastre à utiliser. Il faut tout d’abord apprendre à régler différents paramètres comme le volume de la radio ou le ventilateur du système de chauffage/climatisation en faisant glisser son index (le majeur souvent…) sur une bande horizontale. C’est non intuitif et la moindre bosse dans le revêtement fait sursauter le doigt. Mais on finit par s’y faire. Les autres touches sont aussi à effleurement sauf qu’il faut peser dessus. Comme aucun repère sensitif ne permet de les « voir » avec le doigt, il faut constamment quitter la route des yeux pour les repérer. Et ce n’est rien, attendez de les faire fonctionner l’hiver avec des gants… Enfin, il y a cet incompris qu’est le MyLincoln Touch, une aberration concoctée par des génies de l’informatique laissés sans supervision avec un budget illimité. Ford, pardon Lincoln, a eu beau le rendre plus facile à gérer, n’empêche qu’il réussit encore à me faire sacrer à l’occasion. Une tâche pas très difficile, remarquez…

Le soleil est sous le capot
Sous son capot, la MKS peut recevoir deux moteurs. Mais pas en même temps! Le premier est un V6 de 3,7 litres qui développe 304 chevaux et 279 livres-pied de couple. Ses performances sont très respectables et feront l’affaire la plupart du temps. Il y a aussi un V6 de 3,5 litres. Même s’il perd deux dixièmes de litre, l’ajout de deux turbocompresseurs en fait un moteur d’une extraordinaire présence. Ce moulin EcoBoost, que l’on retrouve dans la Taurus SHO, assure des performances de jeune sportive à une berline qui ne semble pourtant pas très jeune. Qu’est-ce que ça avance! Et dans un grondement qui fait plaisir aux oreilles.

Puisqu’un produit Lincoln doit bien avoir un petit plus par rapport à un produit Ford, la MKS est dotée de série du rouage intégral, peu importe le moteur alors que les versions de base de la Taurus sont des tractions. L’AWD constitue une excellente nouvelle compte tenu de la puissance à gérer. La transmission automatique à six rapports fonctionne généralement à la perfection. L’ensemble génère des accélérations franches, linéaires, solides. Les mêmes remarques s’appliquent au 3,7 litres mais avec un peu moins de panache.

La MKS n’est toutefois pas une voiture sport. Lors de la demi-refonte de 2013, les suspensions ont été revues et assurent un excellent compromis entre la tenue de route et le confort. Sans aucun doute que l’acheteur typique d’une MKS valorise passablement plus ce dernier élément que le premier… Il sera servi. Si en plus, il parvient à maitriser le MyLincoln Touch et les touches à effleurement, son bonheur sera parfait! Encore faut-il l’amener dans une salle d'exposition Lincoln avant…

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