Maserati Gran Turismo 2015: Une histoire de famille

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Jean-François Guay

Maserati a célébré son centième anniversaire en 2014. Pour la petite histoire, on se rappellera que Maserati fut fondée en 1914 à Bologne par Alfieri Maserati et cinq de ses frères. Au début, Alfieri fabriquait des bougies d'allumage tandis que Carlo, l'aîné de la famille, construisait des vélos et des motos. En 1926, les deux frangins construisent leur propre voiture de course : la Tipo 26 qui, la même année, gagne la course de Targa Florio.

Lors du décès d'Alfieri en 1932, un autre frère, Bindo, prend la direction de l'entreprise tandis qu'Ettore dirige les finances et Ernesto le développement technique. En 1937, les frères Maserati vendent leurs parts à la riche famille Orsi de Modène. Puis, Maserati connaîtra son apogée en course automobile dans les années 1950 grâce aux prouesses du légendaire pilote Juan Manuel Fangio.

La première voiture de série sort de l'usine en 1946 sous les traits de l'A6 1500. En 1963, la Quattroporte devient la berline la plus rapide au monde. Puis, à la suite de problèmes financiers, Maserati passe sous le contrôle de Citroën en 1968 puis de la firme De Tomaso en 1975. En 1987, Maserati aboutit dans le groupe Fiat pour partager sa destinée avec Ferrari – sa rivale d'antan !

En 2013, les ventes de Maserati ont atteint un volume record de 15 400 unités, soit une hausse de 148 % par rapport à 2012 – année où la marque avait vendu 6 300 voitures. Pour 2014, le grand patron Sergio Marchionne du groupe Fiat avait fixé un objectif de 50 000 ventes. Des chiffres irréalistes? Pas vraiment puisque Maserati devrait écouler environ 40 000 voitures en 2014 et dépasser aisément ce cap en 2015 avec l'arrivée du VUS Levante.

En fin de carrière
Si l'on se fie au concept Alfieri présenté au dernier Salon de Genève, la GranTurismo et sa version décapotable GranTurismo Convertible sont en fin de carrière. Ainsi, la nouvelle Alfieri devrait être commercialisée en 2016 en configurations coupé et cabrioletLa motorisation pressentie dans l'Alfieri, un V6 dont la puissance variera de 410 à 520 chevaux selon la livrée, se situera sous la GranTurismo au niveau hiérarchique. Pour sa part, la GranTurismo devrait être revampée en 2018 et conservera son moteur V8.

Même si la GranTurismo entame sa huitième année sous cette forme, elle demeure l'une des voitures les plus élégantes de sa catégorie. Année après année, les stylistes ont pris soin de rajeunir son allure en lui apportant de petites retouches ici et là, la dernière en liste étant l'apparition de phares aux DEL.

À l'intérieur, la présentation est soignée et la qualité du cuir Poltrona Frau recouvrant les sièges flatte les sens. Le design de la planche de bord est simple et traditionnel, sans fioriture. La position de conduite offre une bonne visibilité, mais n’est pas très typée pour une voiture sport italienne avec une assise un peu haute.

Des gènes de Ferrari
Le cœur des GranTurismo et GranTurismo Convertible s'avère être une motorisation V8, laquelle a été développée en collaboration avec Ferrari. Toutes les versions offertes, « de base » (cabriolet), Sport ou MC  (coupé et cabriolet) proposent une tenue de route acérée avec leurs pneus de 20 pouces, mais la MC, abaissée de 10mm, vire à plat sur circuit grâce à ses réglages de suspension plus fermes et ses freins plus efficaces; visuellement, elle se distingue de ses sœurs en intégrant des éléments de carrosserie davantage dynamiques au niveau du capot, de la calandre, des jupes latérales et arrière.

Peu importe la version, le comportement routier et les accélérations de ces Maserati sont tout de même loin d'être aussi explosifs que ceux d’une Ferrari. Plus sages, mais aussi plus confortables que leurs cousines de Maranello, les GranTurismo et GranTurismo Convertible ont plutôt dans leur ligne de mire les Jaguar XK, Mercedes SL, BMW Série 6 et Aston Martin DB9 – pour ne nommer que celles-là.

En consultant la fiche technique, on comprend que la plupart de ces rivales ont une longueur d’avance sur le plan technologique en offrant des aides à la conduite plus sophistiquées et des transmissions plus modernes. Par exemple, la Maserati compte sur une boîte semi-automatique ZF à 6 rapports comparativement à 7 ou 8 rapports pour les marques allemandes. Pour nous convaincre de sa vocation grand tourisme, l’absence d’une boîte manuelle confirme le caractère mielleux de ces belles italiennes dont le charme séduit à coup sûr.

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