Nissan NV200 2015: Une question de respect

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Alain Morin

On ne peut pas dire que Nissan a révolutionné le monde de la camionnette. Certes, à ses débuts vers la fin des années 1970, le King Cab avait refait le monde mais depuis, c’est assez tranquille. Et ce ne sont pas les Frontier et Titan actuels qui vont y changer quoi que ce soit. C’est plutôt du côté des véhicules commerciaux que Nissan semble mieux savoir s’y prendre.

Le NV, cet immense fourgon qui joue dans les plates-bandes des Ford Transit et des Chevrolet Express, n’est pas joli, joli, toutefois, on en voit de plus en plus sur nos routes. Puis, il y a le plus petit, mais pas plus beau (c’est mon opinion), Nissan NV200, concurrent direct du Ford Transit Connect (qui est entièrement revu pour 2015). Même si l’année dernière il s’est vendu trois fois moins de NV200 que de Transit Connect, n’empêche que le Nissan est de plus en plus lorgné par certaines entreprises qui n’ont pas besoin d’un véhicule démesuré.

Le NV200 vient même d’atteindre une certaine notoriété… il a été cloné! En effet, il se décline désormais en modèle Chevrolet, baptisé City Express. Pour sauver de l’espace de publication, nous ne parlerons que du NV200, le City Express étant une copie identique.  Le petit fourgon de Nissan a également fait les manchettes en remportant le contrat du « taxi de demain » pour la ville de New-York. Le NV200 n’est, pour le moment, offert chez nous qu’en version commerciale.. Peut-être qu’un jour, une version passagers « civile » sera proposée, comme en Europe. Peut-être aussi aurons-nous le e-NV200 à motorisation électrique. Attardons-nous plutôt sur le modèle présentement distribué ici.

Le raffinement, c’est pour les autres

Évidemment, personne n’achète un NV200 pour transporter un sac d’épicerie de temps en temps. Tout dans ce véhicule respire l’utilitaire. Les deux sièges avant sont étonnamment confortables et leur tissu n’est pas le plus raffiné qu’on puisse trouver sur le marché mais il sera très résistant durant de nombreuses années. Les plastiques durs règnent et recouvrent un tableau de bord d’une simplicité tout ce qu’il y a de plus volontaire. Les espaces de rangement sont nombreux et adaptés à une utilisation commerciale. On peut déposer son ordinateur portable dans la console centrale, une planche à pince sur le tableau de bord et des cartes routières dans les vide-poches. Parlant de cartes routières, il est possible d’avoir un système de navigation, en option.

Si la visibilité arrière est une préoccupation majeure pour vous, il serait préférable de ne pas vous approcher du NV200. Puisque les côtés et les portes arrière sont pleins, on y voit comme dans un sous-marin. Il est toutefois possible d’opter pour des vitres à l’arrière. La caméra de recul fait partie du même groupe d’options que le GPS. Le groupe Technologie est offert sur la version la plus « luxueuse » du NV200 à un prix de 800 $ au moment d’écrire ces lignes. Je n’y connais rien en matière de gestion de parc de véhicules, mais j’imagine que ce coût se rentabilise très rapidement en réduisant les retards et en sauvant quelques pare-chocs arrière! En plus, ce groupe ajoute le Bluetooth! Dans l’espace de chargement, il faudra nécessairement aménager des tablettes ou des tiroirs car un NV200 neuf n’est qu’une boite avec des roues et un volant. Les portes arrière asymétriques s’ouvrent à 90 et à 180 degrés et le plancher est très bas, ce qui facilite le chargement et fatigue moins les jambes à la fin d’une journée passée à monter à bord et à en redescendre.

Sous le capot, on retrouve un quatre cylindres de 2,0 litres et 140 chevaux. C’est évidemment peu et les accélérations sont tout juste correctes… quand le véhicule est vide. Imaginez quand la boite est chargée! En passant, la charge maximale est de 1 500 livres (679 kilos), ce qui ne laisse pas beaucoup de poids au matériel une fois que les accessoires (tiroirs, tablettes, etc.) sont installés. La transmission est une CVT, si chère à Nissan. Cette boite à variation continue favorise l’économie d’essence (Nissan l’a revu pour 2015 pour améliorer davantage cet aspect), mais en accélération, elle amène le moteur à des régimes élevés et l’y laisse là tant que le conducteur ne lève pas le pied. Ce ne serait pas dramatique s’il y avait un peu de matériel insonorisant et si le moteur était plus puissant, ce qui n’obligerait pas le conducteur à toujours peser fort sur le champignon pour que ça avance. Toutefois, à vitesse de croisière, le niveau sonore demeure très bas.

Sur la route, on ne peut pas évaluer le NV200 comme on le fait pour les autres véhicules présentés dans ce Guide. Une courbe prise avec le moindrement de vélocité entraine un roulis considérable, la direction n’est pas précise (au moins le rayon de braquage est très court) et les petits pneus d’origine, de qualité douteuse sur notre véhicule à l’essai, semblent perdus sous les grands panneaux de tôle du véhicule. Ces détails sont sans doute bien peu importants pour le gestionnaire d’une flotte commerciale qui doit respecter ses budgets bien plus que ses livreurs!

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