Toyota Sequoia 2015: Membre du club des Immuables

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Alain Morin

Eh oui, il existe un club des Immuables de l’automobile (le CIA…). Il regroupe des véhicules qui ont horreur du changement. La Volvo S80 est membre du conseil d'administration, tandis que le Mercedes-Benz Classe G est leur président. Dès que ce dernier quittera la scène après des décennies de loyaux services, le Toyota Sequoia sera là pour le remplacer…

Malgré tout ce qu’on peut en penser, il est tout à fait normal qu’avec un nom comme Sequoia, les évolutions prennent des années avant d’être visibles. Le Sequoia demeure le plus gros VUS proposé par Toyota en Amérique, puisqu’il est construit sur la plate-forme du titanesque Tundra (décidément, la nature est appréciée chez Toyota… surtout pour les véhicules qui polluent). Toujours est-il que le Sequoia, une réponse aux Ford Expedition, Chevrolet Suburban et Nissan Armada, est un géant de la route. Il suffit de devoir déglacer les vitres un petit matin de février pour se rendre compte qu’à 5 pieds 6 pouces, le journaliste n’est pas de taille et que l’utilisation du lave-vitre est peut-être le comble de la lâcheté mais c’est tellement pratique et rapide…

Conduire un séquoia

Évidemment, stationner un véhicule de la taille du stade olympique dans un centre-ville bondé représente un exercice éminemment délicat. Mais qu’est-ce qu’on peut bien faire avec un Sequoia dans un centre-ville bondé? Me demanderez-vous… En fait, il y a plusieurs raisons. Il peut s’agir d’un entrepreneur en construction qui se rend sur un chantier, une famille nombreuse qui va voir un spectacle, une personne qui doit aller chercher plusieurs boites ou qui doit tirer une lourde remorque… Il y en a aussi quelques-uns qui veulent tout simplement montrer qu’ils ont suffisamment d’argent pour se promener avec un immense arbre. Heureusement, il y en a de moins en moins!

Une chose est sûre, ceux qui possèdent un Toyota Sequoia sont transportés en tout confort dans un habitacle vaste comme une cathédrale. Les sièges sont bien adaptés aux physiques imposants et les supportent comme bien peu de sièges savent le faire. Selon la version, la deuxième rangée est constituée d’une banquette ou de deux sièges capitaines. La troisième rangée accueille trois personnes dans un confort relatif. Le conducteur fait face à une instrumentation complète et facilement lisible, gracieuseté de cadrans très gros. D’ailleurs, tout dans le tableau de bord est gros et on peut manipuler n’importe quel bouton avec de gros gants de construction. Les espaces de rangement sont nombreux et de bonnes dimensions. Le contraire aurait été surprenant!

Un éléphant sur la brosse
Un seul moteur s’occupe d’arracher ce monstre de près de 3 000 kilos à sa position stationnaire. Il s’agit d’un V8 de 5,7 litres de 381 chevaux. Même si l'on est porté à croire que les accélérations sont pénibles, il n’en est rien. Évidemment, moins les accélérations sont pénibles, plus les arrêts à la pompe le seront. Lors de notre dernière prise en main, nous avons réussi, après maints efforts pour retenir les ardeurs du pied droit, à obtenir une moyenne de 15,0 l/100 km. Cependant, une moyenne de 16 ou 17 l/100 nous semble plus réaliste, surtout si le véhicule est le moindrement conduit en ville. La transmission automatique égrène ses six rapports avec une douceur satinée. Elle contribue à sa façon à « l’économie » d’essence en gardant les révolutions du moteur très basses. Par exemple, à 100 km/h, il ne tourne qu’à 1 600 tr/min. Quant au rouage 4x4, il n’est pas le plus sophistiqué qui soit, néanmoins, son efficacité ne peut être mise en doute. Lors d’un récent essai, le Sequoia s’est littéralement moqué d’une virée dans un champ très boueux. Il n’a certes pas l’aisance du défunt FJ Cruiser mais pour l’enliser, il faut vraiment le vouloir.

Sur la route, le Sequoia se comporte comme ses lignes le suggèrent, c’est-à-dire avec la grâce d’un éléphant ivre. Les suspensions sont responsables d’un impressionnant confort, cependant, elles autorisent un roulis considérable en virage. La direction semble déconnectée des roues avant mais, ô surprise, le rayon de braquage est court. Pour un gros VUS, s’entend. Malgré tout, la tenue de route est correcte et on peut prendre les courbes à des vitesses légales sans aucun problème.

Il serait facile de dire que le Sequoia appartient à une époque révolue. Pourtant, elle ne doit pas l’être tant que ça à voir les efforts que General Motors et Ford mettent cette année dans l’amélioration de leurs mastodontes respectifs. N’empêche que si Toyota ne veut pas perdre sa mince part du marché des grands VUS, elle aurait intérêt à moderniser son Sequoia. Tout en conservant ses dimensions et ses capacités en hors route et de remorquage.

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