Ford Mustang 2015: Au diable la tradition, bienvenue le futur!
Le dévoilement d’une toute nouvelle Mustang est un événement important. Aussi important qu’un conclave d’où ressortira un nouveau pape! Toujours est-il que les amateurs de voitures attendent la venue d’une nouvelle Mustang avec une fébrilité peu commune. Les appréhensions sont nombreuses et quelquefois légitimes. S’il fallait que Ford se plante, ce serait la fin du monde. La fin d’un monde en tout cas.
J’imagine facilement que les appréhensions sont aussi nombreuses dans les officines de Ford. Le manufacturier à l’ovale bleu peut se gourer – et il a profité de l’opportunité à maintes reprises – mais il ne peut pas le faire avec sa Mustang, trop importante pour son image. Remarquez que la Mustang II 1974 à 1978, sur un châssis de Pinto, n’était pas particulièrement réussie. Mais le cheval au galop est revenu au sommet de sa forme en 1979 et n’a cessé de croître en qualité et en popularité. La version 2005 avait littéralement jeté tout le monde par terre tant elle était aboutie. Pour 2015, Ford remet ça. L’impact sur l’imaginaire collectif est moins marqué qu’en 2005 mais la voiture a nettement évolué. Dans la bonne direction? Voyons-y de plus près…
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Précisons tout d’abord que nous n’avons pas encore conduit la Mustang 2015 au moment de publier ces lignes. Ça se fera quelque part en septembre 2014. Il y a fort à parier que Ford aurait aimé la mettre en vente le 14 avril 2014, exactement 50 ans après l’originale. Dans la vie, disait le sage, on fait ce qu’on peut, pas ce qu’on veut. Et croyez-moi, ces temps-ci vaut mieux louper une date historique que de se taper des rappels historiques...
L’évolution de l’Evos
La nouvelle Mustang est d’abord apparue sous la forme d’un concept baptisé Evos dévoilé au Salon de Francfort en 2011. À ce moment, il n’était pas évident qu’il y avait du pony là-dessous. Bien sûr, en cours de route l’Evos a perdu ses portes en élytre et une foule de caractéristiques trop coûteuses pour une voiture de production. Par contre, on reconnait bien la partie avant qui rappelle la Fusion. Au cours de la carrière de la dernière Mustang (2005-2014), les designers de Ford ont lentement amené ses lignes vers la prochaine génération. D’ailleurs, quand on regarde un modèle 2005 à côté d’un modèle 2014, on voit l’évolution dans la continuité. La transition est ainsi plus douce entre les deux générations… et rassure les actionnaires de Ford! Au final, la 2015 est plus large de 40 mm (1,6 pouce), le toit est plus bas de 38 mm (1,5 pouce) et le capot de 32 mm (1,3 pouce) tandis que les ailes arrière sont davantage marquées, ce qui assure une allure plus trapue, plus connectée à la route.
La Mustang sera, à nouveau, proposée en modèles coupé (fastback) et cabriolet. Contrairement à la génération actuelle, le couvercle du coffre sera différent de celui du coupé, ce qui permettra au toit de se rétracter dans un espace plus compact, améliorant d’autant l’espace de chargement. À noter que ce toit en toile sera à commande électronique et qu’il ne lui faudra que sept secondes pour s’ouvrir ou se fermer.
L’habitacle aussi a régulièrement évolué et le propriétaire d’un modèle 2014 ne sera pas décontenancé dans un 2015. Certes, on remarque plusieurs améliorations et l’habitabilité, d’après les chiffres avancés par Ford, est meilleure qu’avant. La visibilité aussi promet d’être supérieure, ce qui n’a pas dû être bien difficile à corriger, surtout dans le coupé. Les sièges avant ont été redessinés ainsi que la console centrale.
Quoi? Une suspension arrière indépendante?
C’est surtout sous la carrosserie que se cachent les plus grandes innovations de la Mustang 2015. Même si l’empattement n’a pas changé d’un demi-iota, la plate-forme est toute nouvelle. L’élément le plus dramatique a trait à sa suspension arrière indépendante, un crime de lèse-majesté qui ne sera jamais pardonné par les maniaques finis de la Mustang et du mode de vie qui vient avec. Pour tous les autres, il s’agit d’une nette amélioration. Forcément, il faudra attendre un essai pour se prononcer mais on peut d’ores et déjà imaginer que le confort sera supérieur, tout comme la tenue de route sur une chaussée bosselée. Pour pouvoir soutenir la comparaison dans les courbes, il a aussi fallu bonifier la suspension avant. Toujours à jambes de force, elle présente désormais deux joints à rotule.
Côté moteur, trois options. La livrée de base débarquera avec un V6 de 3,7 litres qu’on retrouve déjà dans plusieurs véhicules Ford, dont la Mustang actuelle. Dans la nouvelle, il devrait développer sensiblement la même puissance, soit environ 300 chevaux pour un couple de 270 livres-pied. Si la tendance se maintient, ce moteur suffira amplement à la tâche et sera parfait pour celui ou celle qui désire un moyen de transport capable d’accélérer rapidement sans nécessairement faire exploser les photo-radars. Et pour peu que la personne derrière le volant retienne les ambitions de son pied droit, la consommation de ce moteur est très correcte.
Vient ensuite un quatre cylindres 2,3 litres turbocompressé. Que ceux qui ont possédé une Mustang Cobra 1979 ou 1980 dotée d’un quatre cylindres 2,3 litres turbocompressé de 132 chevaux sortent de leur cachette et cessent de trembler de peur. Ce nouveau 2,3 EcoBoost promet à la fois plus de puissance (plus de 305 chevaux et 300 livres-pied selon Ford), d’économie d’essence – bien que les données à ce sujet n’aient pas encore été dévoilées – et, surtout, une éventuelle fiabilité qui sera à des lieux de ce qu’elle était dans le temps. Certains collègues américains ont pu être passagers d’une version dotée de ce 2,3 litres EcoBoost. Les accélérations ne seraient pas les plus véloces mais une fois lancé, ce moteur aurait beaucoup de souffle. Cependant, il n’aurait pas la douceur d’un moteur équivalent de BMW, par exemple. Il s’agissait, faut-il préciser, d’un modèle de présérie qui était conduit par un employé de Ford.
Enfin, le fameux 5,0 litres est de retour pour la GT. On parle ici de plus de 420 chevaux et 390 livres-pied de couple, des données à peu près identiques à celles de l’actuel 5,0 litres. Conduit dans le respect des lois, ce V8 consomme relativement peu. Mais à 420 chevaux, le respect des lois devient aléatoire, la sonorité lors des accélérations est jouissive… et la consommation augmente dramatiquement.
Tous ces moteurs sont reliés à une transmission manuelle Getrag à six rapports ou, en option, à une automatique, à six rapports avec palettes derrière le volant. La manuelle a été revue pour présenter un comportement plus doux tandis que l’automatique offrira quatre modes : Neige/mouillé, Normal, Sport et Piste. L’option d’une automatique à double embrayage semble avoir été écartée du projet très tôt.
Show de boucane
Évidemment, chez Ford, la technologie tient une belle place. La plus intéressante est le Line Lock qui permettra au propriétaire d’une GT dotée de ce système de faire des « show de boucane » parfaits! En effet, le Line Lock se sert de l’ABS et du contrôle de la stabilité pour appliquer la force idéale sur les freins avant tout en faisant patiner les pneus arrière à n’en plus finir. En fait, c’est exactement le contraire d’un launch control qui va chercher le maximum d’adhérence. Seul bémol, Ford avise les propriétaires que l’utilisation du Line Lock est réservée à la piste uniquement… et qu’utiliser sa voiture pour la course annulera la garantie. C’est comme mettre des bottes de pluie à un enfant, l’amener devant un trou d’eau… et le chicaner s’il saute dedans! Le Line Lock fait partie du groupe optionnel Track Apps qui, outre le launch control possède aussi un accéléromètre et autres gadgets très amusants.
Ford semble avoir fait un excellent boulot avec sa nouvelle Mustang et nul doute que cette dernière rejoindra plus d’acheteurs que jamais, et ce, partout sur la planète (une version à conduite à droite est même déjà prête). Il s’agit d’une excellente stratégie de vente, mais qui risque de traumatiser une partie des amants de la Mustang. D’autres variantes ne devraient pas tarder à se pointer : Shelby, Boss, SVO, Mach 1, Cobra… Le passé est riche. C’est parfait pour le futur!
Venez nous voir sur www.guideautoweb.com. Dès qu’on le peut, on saute dans une Mustang 2015. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour nos lecteurs, quand même…