Jaguar XF 2015: La loi de la jungle

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Jean-François Guay

Le jaguar est une espèce en voie de disparition selon plusieurs organismes pour la protection des animaux. Comme le félidé duquel elle tire son nom, la marque automobile Jaguar est souvent passée près de disparaître de la surface du globe. Or, son propriétaire indien Tata Motors a entrepris des efforts colossaux pour sauver la marque britannique d'une mort annoncée. L'arrivée de nouveaux rejetons tels le coupé F-Type, la future berline XE et le multisegment concept C-X17 laisse supposer que la survie de la race est assurée pour les années à venir.

De son côté, la berline XF évolue dans une catégorie où la loi de la jungle est sans pitié. Elle cohabite avec des modèles aguerris comme les Audi A6, BMW Série 5 et Mercedes-Benz Classe E. À ce lot de réputés prédateurs, on peut ajouter les Cadillac CTS, Infiniti Q70 et Lexus GS. Pendant des années, la XF ne faisait que vivoter face à des adversaires aux crocs plus aiguisés. Privée de la traction intégrale dès sa naissance, cette Jaguar ne pouvait espérer élargir son créneau puisque la présence d'un rouage à quatre roues motrices est maintenant essentielle dans les voitures de luxe nord-américaines. Or, son inhabileté à circuler sur les routes glacées a été corrigée il y a deux ans avec l'introduction d'une mécanique à traction intégrale.

Quatre sous-espèces

Conscients que la survie de la XF ne passait pas uniquement par la greffe d'une transmission intégrale, mais aussi par la diminution de son appétit en carburant et de ses tarifs, les motoristes ont suivi l'exemple des marques rivales en offrant une motorisation turbocompressée à quatre cylindres. Dérivé du moteur 2,0 litres turbo de son cousin Range Rover Evoque, le quatre cylindres de la XF développe une puissance de 240 chevaux. Malheureusement, cette motorisation n'est pas offerte avec le rouage intégral et la version 2.0 T doit se contenter de roues motrices arrière.

Pour profiter de la symbiose des quatre roues motrices, l'acheteur doit choisir le V6 suralimenté de 3,0 litres. Basé sur l'architecture des moteurs V8 de Jaguar, ce V6 fait appel à un compresseur de type Roots à double Vortex, à un système à injection directe à haute pression, à la double distribution à calage variable et à la technologie Arrêt/Départ au démarrage. Développant 340 chevaux, il est le moteur primé avec la traction intégrale et ce groupe permet à la XF 3.0 TI de gravir les pentes enneigées comme un véritable jaguar dans les montagnes des Andes.

Fort de ses succès passés en course automobile, particulièrement aux 24 Heures du Mans, Jaguar se fait un devoir d'offrir un V8 suralimenté dans toute sa gamme, y compris la XF. Le V8 de 5,0 litres est équipé de doubles prises d'air, du calage variable des arbres à cames en tête et d'un compresseur Eaton. La suralimentation garantit une réaction instantanée des 510 chevaux et, en régime intermédiaire, la XFR bondit comme un fauve.

Pour ne pas se faire terrasser dans la savane par une BMW M5 ou une Mercedes E63 AMG, Jaguar propose une XFR-S de 550 chevaux. Pour canaliser le couple phénoménal de 502 livres-pieds du V8 aux roues arrière motrices, les ingénieurs lui ont rivé une robuste boîte semi-automatique à huit vitesses. Peu importe la cylindrée du moteur, toutes les XF profitent de cette transmission qui égraine les rapports avec douceur et précision – en conduite normale. Il faut juste espérer que le fonctionnement de la molette rotative servant de levier de vitesses ne fera pas défaut à long terme. À ce propos, soulignons que l'ensemble des véhicules Jaguar a gagné des points au niveau de la qualité initiale si l'on se fie aux dernières études de J.D. Power.

Pour un look plus sauvage

À l'instar des marques allemandes qui proposent des groupes d'apparence visant à insuffler une allure plus sportive aux versions de base, Jaguar compte sur la gamme « R-Sport ». Ses accessoires dynamisent le look extérieur et on compte parmi ceux-ci un bouclier, un béquet, des ouïes latérales et des jantes Lyra de 18 po. À l'intérieur, il règne une ambiance de course automobile avec l'ajout d'un volant siglé « R », d'un pédalier en acier inoxydable et de sièges en suédine avec surpiqûres contrastées. Une présentation qui contraste un peu avec les autres livrées où les sièges en cuir lisse et les appliques de bois laqué s'assimilent plus à l'aristocratie britannique qu'au circuit de Silverstone.

Quant au modèle XFR-S Sportbreak, la première « familiale » haute performance produite par Jaguar capable d'atteindre 300 km/h, il y a loin de la coupe aux lèvres avant qu'elle ne fasse le saut en Amérique du Nord, car l'absence d'un rouage intégral ne favorise pas sa commercialisation chez nous.

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