Subaru Outback 2015: Un passe-partout plus raffiné

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Marc Lachapelle

L’idée était simple : prendre une familiale fiable et pratique à rouage intégral. Allonger sa suspension pour qu’elle se faufile partout. Ajouter des phares d’appoint et des bas de caisse gonflés pour qu’elle ait le physique de l’emploi dans les safaris de banlieue. Voilà le portrait du premier Outback dont le succès fut immédiat et ne s’est jamais démenti par la suite. Le plus récent a battu des records de vente mais le nouveau, plus efficace, solide et raffiné, fera sans doute encore mieux.

Quatre générations d’Outback se sont succédé aux cinq ans depuis le premier en 1995. La progression a été constante mais l’arrivée du quatrième, en 2005, a eu le même effet que l’allumage du deuxième étage d’une fusée. Les ventes ont plus que doublé en une seule année et ont augmenté encore les deux années suivantes.

Subaru avait simplement conçu ce quatrième du nom en fonction des goûts et besoins des Nord-américains. En bref, l’Outback était plus grand, plus spacieux, plus efficace et enveloppé dans une carrosserie plus costaude. Au cœur d’un marché assoiffé d’utilitaires pas tellement sportifs et de multisegments obèses, l’opération pouvait difficilement rater.

Exercices de style et solutions futées
La cinquième génération du Outback marque son vingtième anniversaire alors que la berline Legacy, construite sur la même architecture et remodelée elle aussi, amorce sa sixième génération pour ses vingt-cinq ans. Les deux voitures ont été développées par l’équipe japonaise de Masayuki Uchida et sont produites à l’usine de La Fayette en Indiana.

L’idée, pour ce nouvel Outback, était de jouer sur ses aptitudes reconnues pour les sports et activités de plein air tout en le rendant attrayant pour plus de gens. Y compris pour le style de la carrosserie, la présentation de l’habitacle et la variété des systèmes multimédia, tous des éléments jugés faibles sur le modèle précédent, malgré son succès.

La silhouette redessinée est réussie, malgré une grille de calandre hexagonale qui ressemble un peu trop à celles de la Ford Taurus et des Hyundai Genesis et Sonata. Cet Outback se distingue par contre toujours avec de grands phares d’appoint ronds bien protégés par un bouclier inférieur sculpté en plastique couleur charbon.

Des blocs optiques profilés avec des feux de jour à DEL flanquent la calandre juste au-dessus. On retrouve aussi des DEL dans de nouveaux blocs optiques arrière qui bordent un hayon qui s’ouvre maintenant par moteur électrique, sauf sur le modèle le moins cher. Au sommet se perche un aileron fonctionnel qui réduit la consommation de carburant. L'Outback est désormais plus aérodynamique, avec un coefficient de traînée de 0,34, grâce entre autres à un pare-brise plus incliné. Les versions 2.5i possèdent également des volets qui se ferment dans la calandre pour réduire la traînée. Le six cylindres des 3.6i produit trop de chaleur pour en profiter.

Avec des montants avant plus minces pour le toit, des rétroviseurs montés sur les portières et de petites glaces en forme de trapèze à l’avant, la visibilité est exceptionnelle vers l’avant et sur l’intérieur des virages. Ces changements peuvent paraitre mineurs mais la différence, en confiance et en sécurité active, est énorme. Subaru prouve encore une fois le soin remarquable qu’elle met à soigner certains détails fondamentaux qu’une majorité de constructeurs semblent considérer comme anodins.

À classer sous la même rubrique, un écran pour le coffre qui se rétracte dans une coquille d’aluminium ultralégère et qu’on peut ranger sous le plancher. Une idée simple, géniale et toujours exclusive à Subaru. Pareillement pour une galerie de toit dont les traverses se replient dans les barres longitudinales et sont maintenant réglables pour les objets longs style kayak. Ils ont même ajouté quatre œillets d’ancrage.

Ce sixième Outback est nettement plus élégant, surtout de profil, avec des bas de caisse plus minces et discrets qui font ressortir les formes sculptées et fluides de ses flancs. À vrai dire, il n’a plus le moindrement l’air d’une familiale, quels que soient son code génétique et ses origines.

La qualité en plus de la quantité
La taille extérieure est presque inchangée. Le cinquième Outback est seulement plus haut de 10 mm, plus large de 20 mm et plus long de 17 mm sur un empattement qui a gagné un petit 5 mm. En redessinant l’habitacle, les concepteurs ont trouvé le moyen d’élargir la cabine de 46 mm, d’ajouter 76 litres de volume aux places arrière et un autre 33 litres à la soute.

Ce qu’on remarque surtout, c’est le nouveau tableau de bord et les matériaux plus agréables à l’œil et au toucher. Notamment ce plastique souple qu’on retrouve aussi, en plus mince, sur les contreportes et l’accoudoir de la console. Une moulure simili-aluminium est remplacée, sur toute la largeur, par du similibois sur les versions Limited.

Les commandes au volant sont compactes et précises, la jante gainée de cuir bien moulée. Les cadrans et affichages sont clairs et les autres contrôles efficaces, dans le registre minimaliste. Il faut le système de navigation du groupe Techno pour égayer un peu l’ensemble. Subaru ne donne jamais dans le olé olé et s’assure plutôt d’offrir une abondance de rangements pratiques et bien conçus. Ça nous va.

Les sièges sont nouveaux aussi. Les baquets avant ont une assise plus longue et des appuie-tête réglables en hauteur et en angle. Le confort et le maintien sont impeccables, surtout avec la sellerie en cuir des versions Limited plus cossues. L’assise de la banquette arrière est également plus large et les places extérieures vous chauffent le dos en plus du postérieur, comme les sièges avant. Avec des réglages séparés, de surcroît. Les sections des dossiers arrière se replient facilement d’une seule main, sinon d’un seul doigt, avec des manettes placées de chaque côté à l’arrière de la soute ou avec les boutons au sommet des dossiers.

Une caméra de marche arrière est de série sur tous les modèles. Elle est maintenant installée au centre et couvre un angle plus large. Le groupe Technologie optionnel ajoute une troisième génération, nettement améliorée, du système de sécurité EyeSight qui inclut le régulateur de vitesse adaptatif, des systèmes de freinage préventifs et autres alertes de déviation. Déjà une véritable aubaine, ce groupe est encore moins cher et comprend le démarrage sans clé, des phares d’appoint directionnels et un écran plus grand.

Le grand aplomb partout
La carrosserie autoporteuse toute neuve de l’Outback est plus rigide de 59 % en torsion et 35 % grâce à une abondance d’acier à haute résistance. Les panneaux extérieurs sont plus épais pour favoriser l’insonorisation. Si le gain de poids total est de seulement 30 kg, c’est parce que le capot est resté en aluminium et qu’on a utilisé ce même métal pour des composantes de suspension.

L’Outback est d’une solidité remarquable, même dans un sentier de grosse rocaille. La suspension, entièrement revue, fait un boulot sans reproche, quelle que soit la surface. S’il est impressionnant en tout-terrain, c’est grâce au système X-Mode qui assure une motricité exceptionnelle. En plus des 22 cm de garde au sol, bien sûr. Il n’est limité que par ses grands porte-à-faux et son long empattement.

Le nouvel Outback affiche également un bel aplomb sur la route, malgré une nouvelle servodirection électrique qui manque de sensibilité. Il est agile, maniable et nous donne l’impression de conduire un véhicule beaucoup plus compact, surtout les versions 2.5i, plus légères à l’avant. Le mode qui transfère le couple à la roue motrice extérieure (torque-vectoring) fait son boulot, comme sur les Legacy et WRX/STI.

Et s’il est à la fois plus vif en accélération et plus frugal, c’est grâce à des moteurs à plat et des transmissions à variation continue (TVC) retouchés. C’est le six cylindres de 3,6 litres qui en profite le plus en renonçant à sa boîte automatique à 5 rapports. La version 2.5i à quatre cylindres est toujours offerte avec une boîte manuelle à 6 rapports, en exclusivité canadienne.

Plus élégant, raffiné, performant et frugal, mieux équipé, mieux fini et franchement épatant en tout-terrain, ce nouvel Outback mérite amplement le titre de meilleur multisegment qu’il défend depuis six ans au Guide de l’auto. Il s’agit sans doute aussi du véhicule le plus complet, sûr, pratique et polyvalent qu’on puisse trouver actuellement au Québec. Pour quelques années encore, très possiblement.

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×